Confinement : des élèves ont disparu du radar des enseignants

- Publicité -

Depuis le 16 mars, en raison des mesures mises en oeuvre pour éviter la propagation du virus de Covid -19,  les élèves suivent les cours à distance après la fermeture des écoles. Mais ce n’est pas toujours facile.

- Publicité -

Le dispositif de cours à distance imposé par le confinement et l’épidémie de Covid-19 se heurte à des difficultés. Des enseignants s’inquiètent et témoignent que certains élèves sont aux abonnés absents. Comme le confirme Imad Nafil, un enseignant à l’école primaire « Al ghaba » située au village Ba Hmad à Taounate.

Dans un entretien téléphonique, cet enseignant affirme qu’il a perdu le 3/4 de ses élèves durant le confinement. « Sur mes 50 élèves de la 5e, il n’y a que 16 qui suivent les cours à distance », témoigne Imad Nafil.

Depuis le 16 mars, dit-il, « je suis sans aucune nouvelle de 24 élèves, qui ont complètement disparu du radar ».

Après le confinement, insiste-t-il, « on doit absolument reprendre tout les cours avec nos élèves. Car certains élèves n’arrivent pas à suivre les cours ».

Abdelwahab Shaimi, un autre enseignant atteste lui aussi de la situation préoccupante. Cet enseignant à l’école primaire  » Al Alaouiyine » à Temara, assure que malgré les efforts des enseignants, il est difficile, de maintenir le contact avec l’ensemble des élèves.

Les enseignants n’ont pas les moyens d’obliger leurs élèves à faire les exercices  notamment en l’absence d’échange, indique cet enseignant, témoigne Abdelwahab Shaimi.

C’est assez inquiétant parce qu’à distance, l’enseignant ne peux rien faire. D’autant qu’il n’y a aucune interaction avec les élèves», regrette l’enseignant, lequel craigne de perdre d’autres élèves.

 » Déjà 12 de mes 58 élèves ont disparu. Ils n’ont jamais suivi les cours sur le groupe que j’ai créé sur watsup et ce, depuis le début du confinement », affirme  notre enseignant, ajoutant :  » J’ai peur de perdre d’autres élèves ». D’ailleurs, poursuit-il,  » rien que ce matin, j’ai appris qu’un autre élève ne pourra pas continuer à suivre mes cours. Car il n’a pas de téléphone portable ». Cela me préoccupe fortement, soulgne cet enseignant.

Car, dit-il, certains élèves partagent un téléphone avec plusieurs frères et sœurs, qui doivent également suivre leurs cours à distance.

« Les élèves n’ont pas tous des tablettes ou des téléphones adéquats pour pouvoir suivre les cours à distance.  Et leurs parents n’ont pas, tous, les moyens pour leur garantir une couverture numérique continue. Voilà les raisons expliquant que certains élèves ne travaillent pas ou peu depuis le confinement », explique Abdelwahab Shaimi. Avant de conclure :  » Il fallait assurer aux élèves tout le dispositif nécessaire pour entrer en contact avec leurs enseignants ».

A la Fédération Nationale de l’Enseignement Tendance Démocratique (FNE) on se dit aussi inquiet. Et son inquiétude monte face au risque d’accroissement des inégalités scolaires pendant cette période.  » Nous regrettons que beaucoup d’élèves n’ont pas pu suivre les cours à distance durant la période de confinement », souligne Drissi Abderrazak, secrétaire général national de la fédération. Il ajoute :  » Ce problème  concerne aussi bien les élèves en milieu rural qu’en milieu urbain » déplore le SG de la fédération.

Il est nécessaire qu’après le confinement,
les enseignements dans les écoles doivent reprendre physiquement, en présence des enseignants et des élèves  pour que ces derniers puissent rattraper les cours qu’ils ont raté, souligne le SG Drissi Abderrazak. Car, dit-il, les examens ne doivent pas se passer sur la base uniquement de l’enseignement à distance.

Naîma Cherii

- Publicité -

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here