Poisson : Qui empêchera la flambée des prix en ce mois sacré?

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Doit-on craindre une hausse du prix du poisson pendant le mois de Ramadan ? A en croire les dires de plusieurs sources professionnelles, joints par nos soins, le prix du poisson s’annonce salé durant ce mois sacré.

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Bouchaib Chadi, président de la Confédération marocaine des mareyeurs grossistes et détaillants de poissons, pour ne citer que lui, nous déclare, cette semaine, que plusieurs facteurs confirment que les prix vont augmenter. L’explication tient en quelques mots: les faibles quantités pêchées.

Premiers coupables désignés par nos sources: les crevettes, merlan, sol et calamar, dont la pénurie a fait flamber les cours ces deux dernières semaines. «L’impact des faibles prises en produits de la pêche est là et même important. On risque de voir grimper encore les cours du poisson durant le mois sacré», explique le président Bouchaib Chadi.

Au marché de gros au poisson d’Agadir, sur les trois derniers jours, certaines espèces sont plus particulièrement concernées par cette hausse de prix, affirme Bouchaib Chadi, qui évoque une augmentation globale des cours du poisson de 25 % en quelques jours.

«Les poissons que l’on mange beaucoup pendant le mois de Ramadan, comme le merlan, le sol, le calamar ou encore les crevettes, ont vu, ces derniers jours, leur prix flamber déjà jusque 25%», assure notre interlocuteur.

Il nous rappelle cette règle élémentaire d’économie: «Plusieurs facteurs déterminent le prix des produits halieutiques, le prix de l’essence, la demande et l’offre». Celle-ci, précise-t-il, est influencée particulièrement par l’activité de pêche, laquelle est essentiellement affectée par les conditions climatiques. Ainsi, dit-il, lorsque l’offre diminue et que la demande augmente, il est normal que les prix vont augmenter.

Au port d’Agadir, si l’on ne prend que cet exemple, les quantités commercialisées ces dernières semaines sur le marché ont beaucoup baissé, selon notre mareyeur. «L’impact des faibles prises en produits de la pêche est là et même important. Les bateaux n’ont pas encore commencé à très bien pêcher. On risque donc de voir grimper encore les cours du poisson durant le mois sacré. Car pendant le Ramadan, la consommation de produits de la pêche augmente généralement», explique le président de la Fédération, contacté par nos soins.

Certes, les prix du poisson pourraient être raisonnables, surtout si, dans les prochains jours, les conditions climatiques sont plus favorables à l’activité de pêche, ce qui pourrait avoir des conséquences sur l’abondance des produits de la pêche», confirme notre mareyeur grossiste.

Mais en attendant le retour des prix à la normale, les prix de plusieurs variétés devraient encore flamber, comme le soutiennent nos sources.

Ainsi les prix des crevettes (les grandes), dont la période de repos biologique vient d’être entamée, oscillent entre 1500 et 1600 dirhams la caisse, contre 1200 et 1300 dirhams la caisse, soit une hausse de 25%. Le prix de gros de cette variété est situé entre 90 et 100 dirhams. Quant aux crevettes (2ème choix), leur prix de gros varie entre 75 et 80 dirhams le kilo.

Les cours du Merlan devraient aussi être un peu plus chers, selon nos sources qui notent que les prix atteignent actuellement entre 1000 et 1200 dirhams la caisse, au lieu de 700 et 800 dirhams, soit un prix de gros de 55 et 65 dirhams le kilo.

Pour les autres variétés, en général, le prix n’a pas changé et ne devrait pas augmenter, selon nos mareyeurs. C’est le cas, notamment pour la sardine, qui connait une importante consommation en cette période. Cette espèce très «populaire» voit son prix se stabiliser, depuis une semaine, entre 8 et 12 dirhams le kilo, alors que son cours au gros atteint seulement entre 3 et 5 dirhams. Tandis que les prix du chinchard communément appelé «Chren» variaient entre 7 et 9 dirhams le kilogramme.

Mais, tient à souligner Bouchaib Chadi, les autorités en charge de contrôle doivent intervenir pour empêcher la flambée des prix en ce mois sacré, comme lors des années précédentes. «Cette question des prix revient chaque année à l’approche du mois sacré. Les prix pratiqués au niveau de nos marchés doivent être contrôlés par l’Intérieur et les communes pour éviter la hausse des prix. Surtout que les intermédiaires sont un facteur qui peut accentuer la hausse des prix», insiste notre interlocuteur.

Naîma Cherii

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