Mise à niveau des abattoirs : Les élus pointés du doigt !

Abattoirs de Médiouna
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Ce sont les présidents des communes qui n’ont pas assumé leur part de responsabilité dans la mise à niveau des abattoirs non agréés et fermés dernièrement…

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Ces propos du SG de l’Union générale des Entreprises et Professions (UGEP) montrent bien qu’à ce jour, le dossier de la fermeture des abattoirs non conformes dans la région de Casablanca-Settat ne cesse de défrayer la chronique.

Le sujet ne manque pas, en tout cas, de secouer les professionnels des viandes rouges à Casablanca, lesquels, depuis quelques jours, enchainent les réunions à ce sujet.

Un mois après la fermeture des abattoirs de Tit Mellil et Médiouna par les autorités locales, les installations d’ouled Jerrar et Bouskoura seront, elles aussi, fermées, ce dimanche 22 décembre 2019 par les autorités locales, selon une source bien informée.

Le gouverneur d’Ouled Jerrar a décidé de fermer ces abattoirs car ils sont insalubres et ne disposent pas de l’agrément de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), explique notre source.

Une décision qui n’a pas manqué de susciter la colère des chevillards et détaillants de viandes rouges dans la région.

Après les bouchers de Tit Mellil et Médiouna, ceux d’Ouled Jerrar et Bouskoura devront, eux-aussi, s’approvisionner dans les installations agréées et conformes de Casablanca, comme alternative aux abattoirs non conformes à qui il a été donné un délai pour la mise en conformité.

«En attendant la réalisation d’abattoirs agréés, les professionnels doivent déplacer leur activité d’abattage vers les Abattoirs communaux de Casablanca. Mais le problème est que ces installations ne peuvent pas accueillir tous ces gens. Il y a quelques jours, une trentaine de professionnels sont venus de Tit Mellil pour l’abattage de leurs animaux. Mais ils n’ont eu leur viande qu’à 13 heures», explique  Mohamed Dahbi, SG de l’Union générale des Entreprises et Professions (UGEP).

A en croire les dires de ce dernier, la décision de fermer ces abattoirs a été brusque. «Avant de passer à l’acte, les autorités devaient se réunir avec les professionnels, d’autant que le déplacement de l’activité d’abattage des viandes vers les Abattoirs communaux de Casablanca «risque de mettre en péril plusieurs centaines d’emplois», souligne Mohamed Dahbi, SG de l’UGEP.

Dans chacune des 50 installations existantes dans la région de Casablanca, précise-t-il, «il y a au moins une centaine de personnes qui vivent de l’activité de l’abattage». Au niveau des abattoirs de Tit Melil, par exemple, on compte quelque 200 personnes qui y exercent leur activité. C’est dire les conséquences de cette décision qui met en danger des centaines d’emplois», d’après le SG de l’UGEP.

Il y a six mois, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) avait annoncé l’arrêt de l’inspection vétérinaire du contrôle sanitaire des viandes rouges dans les abattoirs non conformes jusqu’à leur mise à niveau sanitaire. Ainsi, le 11 novembre 2019, les premières installations ont été fermées, à savoir les abattoirs de Tit Mellil et Médiouna.

Une décision fortement critiquée par les professionnels qui ont tenu plusieurs réunions avec les responsables de la ville pour tenter de les convaincre d’annuler leur décision.

A l’Union des commerçants des viandes rouges de la Région Casa-Settat affiliée à l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP), on conteste «la fermeture des abattoirs décidée par les autorités locales sans concertation avec les professionnels». L’Union a proposé, dans ce cadre, la fermeture temporaire d’un des deux abattoirs pour sa mise à niveau.

Notons que les défaillances de la gestion de ces installations ont fait l’objet de plusieurs rapports dont le dernier en 2018 par la Cour des comptes. Dans ce document, la Cour a déploré, entre autres, des sites non adéquats, des locaux inappropriés, des procédés non conformes et l’absence d’une chaîne d’abattage proprement dite séparant le secteur propre du secteur souillé.

Vendredi 13 décembre, à Casablanca, les professionnels du secteur des viandes rouges ont tenu un point de presse pour répondre à l’inventaire critique de la Cour des comptes. Ils semblaient particulièrement mécontents de la gestion des communes qui, disent-ils, n’ont rien fait pour la mise à niveau de ces installations

Ils ont indiqué, dans ce cadre, que les dysfonctionnements relevés par la Cour des comptes «sont surtout attribués à une mauvaise gestion des communes qui n’ont pas assumé leur responsabilité dans ce cadre».

«On ne veut pas discuter ni contester le rapport de la Cour des comptes. L’inventaire est certes critique comme le souligne la Cour des comptes. Mais la question qu’il faut surtout se poser, c’est «à qui incombe la responsabilité?», tient à souligner le SG de l’UGEP, Mohamed Dahbi.

Explications: «La situation des abattoirs au Maroc laisse à désirer depuis longtemps. Mais ce n’est qu’aujourd’hui que les autorités locales décident de procéder à la fermeture de ces abattoirs. Si seulement, on s’était mobilisé depuis une année ou deux années, on ne serait pas arrivé à ces fermetures en série des abattoirs», estime notre interlocuteur.

Le SG de l’UGEP ne mâche pas ses mots. «On veut responsabiliser les professionnels, mais ce sont les présidents des communes qui n’ont pas assumé leur part de responsabilité dans la mise à niveau de ces installations ».

Ce dossier, poursuit-il, n’a pas été pris à bras-le-corps par les différents acteurs concernés. «La position des autorités locales sur ce dossier pour faire bouger les choses est aussi à critiquer. Les gouverneurs devaient –comme le stipule la loi- imposer aux Présidents de ces communes de réaliser des abattoirs conformes et agréés», ajoute notre interlocuteur.

En somme, disent les professionnels, le contrat-programme stipule qu’en 2016, on devait avoir 16 abattoirs agréés, or on n’est pas encore arrivé à cet objectif. Seuls 8 abattoirs de viandes rouges sont agréés. Cela signifie que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements dans le cadre de ce contrat-programme, précise-t-on à l’Union des commerçants des viandes rouges de la Région Casa-Settat.

A l’heure où nous mettions sous presse, une source proche du dossier nous souffle que d’autres abattoirs doivent être fermés, d’ici quelques jours. «Avant de procéder à la fermeture des installations non conformes et ne disposant pas de l’agrément de l’ONSSA, ces abattoirs avaient reçu des écrits les rappelant à l’ordre», soutient une source à l’ONSSA.

En attendant la mise à niveau des installations fermées, les professionnels des viandes rouges restent toutefois sceptiques. Nos sources précisent que des travaux devaient être lancés pour la réhabilitation des abattoirs fermés. Ce qui semble, selon elles, ne pas être encore fait. En tout cas, à en croire les dires de ces mêmes sources, rien ne laisse croire que cette mise à niveau est pour bientôt.

 

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