Provinces du sud : Plus de 4000 pêcheurs reprennent la mer, mais…

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Après plus de deux mois de quasi-paralysie et de confinement très difficile, des centaines de pêcheurs opérant à bord des bateaux de pêche côtier ont, depuis vendredi 29 mai, repris leur activité dans plusieurs ports du pays.

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Selon des sources bien informées, au lundi 1er juin, plus de 4000 marins-pêcheurs ont déjà rejoint leur port dans les provinces du sud. D’autres s’apprêtent, eux, à redémarrer leur activité incessamment, ajoutent nos sources.

Il n’en faut pas plus pour créer une véritable dynamique dans ces ports. Au port d’Agadir, pour ne citer que cette structure, les autorités compétentes et les sociétés opérant dans la pêche côtière sont, depuis quelques jours, à l’oeuvre pour mettre à exécution un dispositif censé assurer la sécurité des marins-pêcheurs concernés, apprend-on.

Les sociétés en question se sont aussi engagées à transporter les pêcheurs par autocars jusqu’à leur ports. Ceci, après les avoir soumis à une batterie de tests et d’analyses afin de s’assurer qu’aucun des pêcheurs n’est porteur du virus de Covid-19.

Ainsi des centaines de pêcheurs, qui devraient reprendre tous ou presque leur activité aux ports de Dakhla, Laâyoune, Tan Tan et Tarfaya, ont été testés au coronavirus au port d’Agadir, nous déclaraient samedi 30 mai des sources professionnelles.

A l’heure où nous mettions en ligne, l’on apprenait que des tests étaient toujours en cours dans ce port. « Chaque jour, quelque 1000 à 1200 pêcheurs sont testés. Ils sont hébergés dans des hôtels de la ville en attendant les résultats des analyses », indiquent nos sources.

A la délégation de pêche maritime à Agadir, on assure que les résultats sont déjà connus. « Tous les pêcheurs déjà testés sont en bonne santé et ne présentent aucun symptôme. Ils devront être en mer incessamment », a-t-on affirmé à la délégation.

Au total, entre 9.000 à 11.000 pêcheurs opérant à bord de bateaux de pêche côtier devraient reprendre la mer d’ici la fin de cette semaine dans les provinces du sud, conformément au respect de mesures de précaution au sein des bateaux dans le cadre de la lutte contre le covid-19, précise-t-on toujours à la délégation.

A lui seul, le port de Dakhla s’apprête à accueillir un millier de pêcheurs, qui ont été touchés de plein fouet par la crise de Coronavirus, indique-t-on. En raison de l’état d’urgence sanitaire et la difficulté de respecter les consignes de distanciation entre les pêcheurs à bord des bateaux de pêche, ces pêcheurs avaient choisi de ne pas continuer à travailler. Mais, aujourd’hui, pratiquement tous les marins veulent reprendre leur activité, affirme l’association nationale des marins-pêcheurs au Maroc.

Avec le retour de ces marins-pêcheurs, la pêche sardinière devra ainsi connaître un nouveau regain d’intérêt, notamment dans ce port où plus de 2000 pêcheurs sont en arrêt depuis la mise en oeuvre de l’état d’urgence sanitaire au Maroc, prévu jusqu’au 10 juin.

Difficultés dans certains ports !

Mais la difficulté, c’est surtout d’assurer la sécurité sanitaire de ces pêcheurs dans certains ports. Mohamed Naim, membre de l’association nationale des marins-pêcheurs au Maroc, l’affirme: « J’ai de la difficulté à concevoir que la sécurité des marins-pêcheurs soit assurée dans certains ports, lesquels sont pris d’assaut par la foule pour s’approvisionner en poisson, violant ainsi les mesures de confinement mis en place dans le pays pour lutter contre la propagation du Covid-19 ».

Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, poursuit-il, on voit d’ailleurs des centaines de personnes attendre les stocks en poissons à débarquer, sans que la distanciation sociale ne soit respectée. «Dans ce contexte, on ne pourra pas respecter les consignes de distanciation. Et donc on ne pourrait pas protéger les marins du virus», affirme Mohamed Naim, un mécanicien à bord d’un chalutier à Agadir.

Mohamed Naim n’est pas sorti en mer depuis la mise en oeuvre de l’état d’urgence sanitaire. Il reprend son activité à bord d’un chalutier à Agadir. «Les choses commencent à se compliquer», se désole Mohamed Naim, qui dit être en difficulté financière.

Il ajoute: « Au début du confinement, je ne pouvais pas continuer à travailler, surtout qu’il était difficile de respecter la distanciation sociale à bord des bateaux ».
Mais, la situation devient très difficile, poursuit Mohamed Naim. Il ajoute qu’il n’est pas déclaré à la CNSS et n’a donc pas bénéficié de l’aide prévue par l’Etat.
« Avec les charges financières que je dois payer, je suis contraint de reprendre mon travail même en ces temps de Coronavirus », lance Mohamed Naim, membre de l’association nationale des marins-pêcheurs au Maroc.

Naïma Cherii

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