Oriental : Les agriculteurs face aux changements climatiques et à la pénurie d’eau

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Cette année, en raison de la sécheresse, du déficit hydrique et de la cherté des intrants, les superficies cultivées n’ont pas atteint les 1000 hectares dans la région de l’Oriental, selon la direction régionale de l’agriculture de l’Oriental.

Sans conteste, la sécurité alimentaire est aujourd’hui le premier des défis mondiaux. Le Maroc, à l’instar des autres pays, se trouve à un moment critique, qui interpelle le gouvernement Akhannouch afin qu’il réfléchisse à l’élaboration d’un nouvel agenda national pour la souveraineté et la sécurité alimentaire et édifier un modèle efficace pour garantir l’approvisionnement nécessaire du marché local de manière adéquate et équitable.

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Dans ce sillage, les régions sont appelées à mettre en place de nouvelles politiques innovantes pour faire face à la crise alimentaire ; et à éviter les surenchères s’agissant de cette question. D’autant plus que les changements climatiques et le déficit hydrique mettent en danger la sécurité alimentaire de l’ensemble des régions.

Dans l’Oriental, pour ne citer que cette région, le développement agricole et le système alimentaire seront fatalement confrontés à des défis considérables dans les années à venir.

Le développement agricole fait déjà face à d’immenses défis, et l’on craint que la pénurie de l’eau ne les aggrave dans cette région qui représente 7% de la population globale du pays, souligne Abdellah Koubaa, Chef de division de partenariat et appui au développement à la direction régionale de l’agriculture de l’Oriental.

Une majorité de la population de l’Oriental, laquelle est une région agricole par excellence avec 900.000 hectares, vit en effet dans des zones rurales, où les revenus et l’emploi dépendent presque entièrement de l’agriculture pluviale.

Les responsables locaux de cette région, qui compte 124 communes dont 96 rurales, doivent faire face à plusieurs défis, dont la question des prix des produits agricoles, et doivent surtout agir pour mieux protéger les précieuses terres dont ils sont les gardiens.

La production locale permet-elle de satisfaire les besoins de la population de l’Oriental ? Pour certaines cultures, la production dépasse les besoins de la région, répond Abdellah Koubaa, qui évoque des produits phares comme les olives ou encore les amandes. Il notera au passage que la région contribue à hauteur de 14% de la production nationale pour les olives, 20% pour les amandes et 13 % pour les agrumes.

Les exportations en agrumes représentent, lors de bonnes campagnes, plus de 25% des exportations nationales. Pour Abdellah Koubaa, «les exportations agricoles de l’Oriental restent compétitives malgré les aléas des marchés internationaux et les conditions climatiques souvent difficiles».

Mais concernant certaines cultures, la région de l’Oriental n’assure pas ses besoins. Selon Abdellah Koubaa, la région garantit actuellement 8% de la production nationale en viandes rouges, 6% en viandes blanches, 4% en produits laitiers et 3 % en fruits et légumes. La production céréalière, quant à elle, ne représente que 3% de la production nationale. Le défi consiste non seulement à augmenter la production alimentaire, mais aussi à le faire de manière durable. «C’est un défi qui existe surtout depuis ces trois dernières années, lesquelles ont connu une sécheresse, un déficit hydrique et l’apparition de la pandémie liée au Covid-19», souligne Abdellah Koubaa.

Actuellement, la disponibilité de certains produits peut grandement varier d’une saison à l’autre, et les agriculteurs endurent de plus en plus les intempéries liées aux changements climatiques, à la sécheresse et au manque d’eau. C’est le cas notamment des tomates, des pommes de terre, des oignons, des viandes rouges, du lait et des viandes blanches, détaille encore Abdellah Koubaa. Ça préoccupe les agriculteurs, dit-il.

«La région de l’Oriental figure parmi les trois régions productrices des pommes de terre. Quand les conditions sont normales, la superficie cultivée atteint entre 5000 et 6000 hectares pour une production globale de 300.000 tonnes. Mais cette année, vu les conditions climatiques, le déficit hydrique et la cherté des intrants, on n’a même pas atteint les 1000 hectares», dit-il.

La liste des contraintes est encore longue en ces temps de crise. Devant ce constat, la région entend appuyer la mise à exécution du plan régional de développement agricole dont l’action phare est la mise en place d’un comité de suivi de la situation. «Un certain nombre de mesures ont été prises pour améliorer la situation vu la réduction de superficie cultivée au niveau de la région», dit-il. Plusieurs projets structurants liés à la question des ressources hydriques sont actuellement en cours de réalisation dans le domaine de dessalement de l’eau de mer notamment à Nador, indique Abdellah Koubaa.

N. Cherii

 

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