Campagne agricole : L’inquiétude s’installe chez les agriculteurs !

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Selon les prévisions météorologiques, pas de précipitations prévues jusqu’au 24 janvier. Face au retard des pluies, les agriculteurs ont arrêté de travailler le sol en particulier dans les zones Bour. Les détails.

L’année dernière a été une année très  difficile pour les agriculteurs, commente Aziz, un cultivateur dans la région de Settat. «Tous les agriculteurs n’ont pas pu se relever après la sécheresse et le manque d’eau qui ont mis à mal nos exploitation», dit-il. Les changements climatiques et les multiples sécheresses, c’est le gros défi à venir, poursuit-il.

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Selon cet agriculteur, malgré les dernières pluies qui ont touché la région en décembre dernier, l’inquiétude est toujours de mise. « Ces précipitations ont redonné espoir aux cultivateurs. Mais elles restent très insuffisantes pour espérer une bonne campagne agricole. Nous attendons toujours d’autres pluies. Car si un autre épisode de sécheresse passe, ce serait tout simplement un coup dur pour les agriculteurs», craint ce cultivateur.

Le Royaume enregistre cette année encore un retard en termes de pluviométrie, d’après des professionnels du monde agricole. Selon les prévisions de la Direction de la météorologie nationale jusqu’au 24 janvier, il n’y a aucun signe de précipitations et les températures devront même atteindre 20-21°C dans certaines régions.

Contacté par nos soins, Ali Amamou professeur agronome chercheur à l’INRA de Settat, a affirmé que l’impact du retard des pluies sur la saison agricole est important, menaçant certaines cultures d’automne, notamment les céréalières et légumineuses dans les zones Bour.

Les multiples sécheresses sont alarmants, et le déficit hydrique préoccupe beaucoup les producteurs en particulier dans les zones où les besoins en terme de précipitation est très important. Comme Settat, Abda, Rhamna, etc, précise encore l’agronome Ali Amamou, soulignant, à l’occasion, que les dernières précipitations sont, certes, bénéfiques pour toutes les cultures et ont surtout poussé les agriculteurs à cultiver leur terre. Car, dit-il, beaucoup d’entre eux étaient réticent à investir surtout dans les grandes cultures, après une campagne agricole très difficile

«Les dernières pluies ont un impact positif pour la nappe phréatique. Elles ont aussi alimenté les barrages mais cela reste faible, notamment pour les barrages moyens qui sont situés sur le bassin d’Oum Rabii, lequel a été très affecté par la sécheresse», précise l’agronome. Quel que soit le niveau des précipitations de cette année, ces barrages ne seront pas pleins, semble dire notre interlocuteur.

Ce dernier poursuit que le moral des cultivateurs serait actuellement au plus bas. «La crainte d’une autre année de sécheresse et le manque d’eau devenu structurel explique d’ailleurs le fait que de nombreux agriculteurs ont arrêté de travailler le sol en particulier dans les zones Bour», affirme-t-il.

«Dans la région de Settat, laquelle a jusqu’ici reçu 110 mm de pluies, les agriculteurs commencent déjà à souffrir de sécheresse, d’après l’agronome Ali Amamou. Il évoque aussi dans ce sens l’effet de température. «On est à des températures de 21-22°C. C’est très élevé par rapport à la normale en cette période de l’année», précise-t-il.

Pour notre interlocuteur, le problème se pose surtout pour le Bour défavorable, dit-il, soulignant que le retard des pluies n’est pas la seule préoccupation des producteurs. D’autant que sur le plan financier, ces derniers ont connu une année 2022 très difficile en raison de la sécheresse et donc les travaux du sol ne seront pas réalisés dans de bonnes conditions, dit-il.

Face au retard des pluies, «la majorité des agriculteurs n’ont même pas encore entamé le traitement des mauvaises herbes. Alors qu’à ce stade de tallage de la plante, ils doivent passer à l’application des engrais azotés, élément essentiel pour la fertilisation des sols et la croissance des cultures. Or, en l’absence des pluies, personne ne peut appliquer l’azote», d’après notre expert. Il note au passage qu’il est préférable que les précipitations tombent dans les deux ou trois prochaines semaines. Et de conclure: «les agriculteurs attendent encore d’autres précipitations pour voir s’ils vont dépenser ou pas. Car investir et se retrouver face à une autre année de sécheresse, c’est un problème pour les agriculteurs qui n’ont pas la trésorerie qu’il faut pour aborder ces travaux extrêmement importants pour les cultures».

N.Cherii

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