Traçabilité : Un agrément et un plan d’action qui vont tout changer

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A quoi ressemblera la mission de la Fondation «Tarkim» ? Cette nouvelle entité, créée le 7 avril dernier, vient enfin d’avoir l’aval pour entamer ses activités d’identification et d’enregistrement des mouvements des animaux au Maroc. Exclusif.

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Bientôt, le consommateur marocain pourra reconnaître la provenance de son steak. La Fondation «Tarkim» a enfin eu le feu vert de l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) pour entamer ses activités d’identification et d’enregistrement des mouvements des animaux destinés à la consommation humaine.

Ce lundi 12 octobre 2020, l’ONSSA a signé l’agrément dont la demande a été déposée le 9 octobre dernier par la Fondation «Tarkim». Cette demande a été accompagnée d’un cahier des charges qui fixe les conditions que doit respecter le «délégataire» pour la réalisation des activités d’identification et d’enregistrement des mouvements des animaux au Maroc, selon des sources à l’ONSSA.

Par cet agrément, qui a une durée de validité de cinq ans et qui peut être renouvelé pour une durée équivalente dans les mêmes conditions, la Fondation «Tarkim» peut ainsi entamer son plan d’action déjà validé lors de son Conseil d’administration.

Un arrêté ministériel du ministère de l’Agriculture ( n° n°1601-20 du 20 juin 2020) relatif à la délégation, par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, de l’activité de l’identification et l’enregistrement des mouvements des animaux à des organismes publics ou à des personnes morales de droit privé, livre plusieurs détails sur la mission de cette Fondation.

L’arrêté, dont Le Reporter détient copie, définit les modalités techniques et organisationnelles de la réalisation de l’identification des animaux, ainsi que les conditions de leur déplacement et de leur mouvement. Ainsi, par exemple, les animaux qui ne sont pas identifiés et qui n’ont pas les documents d’accompagnement ne peuvent pas accéder aux abattoirs.

Dans les détails, il s’agit de la mise à jour régulière de la base des données nationales de l’identification des animaux et des documents d’accompagnement par l’enregistrement des mouvements des animaux tels que la vente, l’achat, l’abattage, le décès et la cession, explique-t-on à la Fondation.

Les agents de cette nouvelle entité devront dans un premier temps superviser l’opération d’identification des bovins sur les trois prochains mois. Ils auront pour mission de finaliser cette opération au plus tard d’ici janvier 2021. Près de 3 millions de bovins sont concernés par cette opération, selon la même source.

«On va  compléter l’identification des bovins en 2020. On doit être sûr que tous les bovins sont identifiés. Le ratissage doit être terminé d’ici trois mois. On doit atteindre 100 % des bovins qui sont identifiés et dont la base de données est mise à jour. Ils doivent avoir leur boucle et leurs documents d’accompagnement», déclare à Le Reporter, le président de la Fondation, M’hammed Karimine.

Pour le contrôle des mouvements, dit-il, on commencera, en premier, par les bovins. «Lorsqu’on sera sûr d’avoir fait un ratissage des bovins, on va passer à l’étape suivante. C’est-à-dire le contrôle des mouvements. On va envoyer des courriers aux autorités locales, à la gendarmerie et à la police pour appliquer la loi et passer au contrôle effectif des mouvements des bovins à travers le pays», précise M. Karimine.

«L’autre volet qu’il faudra traiter également, c’est l’identification des petits ruminants. D’ici janvier, on va démarrer l’identification, pour la première fois au Maroc et à l’échelle de l’Afrique du nord, des petits ruminants», annonce le Président Karimine.

La Fondation prévoit de boucler cette opération en juin 2021. «Après cette étape, on va passer au contrôle des mouvements des petits ruminants et leur traçabilité», ajoute le Président de la Fondation. D’après lui, l’opération portera sur 27 millions d’ovins et caprins.

Pour le Président de la Fondation, M’Hammed Karimine, l’enjeu est de taille. «L’opération de l’identification des bovins, avec ce nouveau système de boucle électronique, a déjà commencé en 2015. Mais l’objectif n’a pas été atteint», rappelle ce professionnel des viandes rouges. Celui-ci applaudit le projet qui permettra au consommateur de connaître l’origine de son steak. «C’est une initiative louable dans la mesure où c’est la seule manière pour réussir la traçabilité des mouvement des animaux destinés à la consommation humaine.  Car pour les animaux qui sont destinés à l’abattage quotidien, à  l’alimentation des marchés en viandes rouges, on n’avait pas d’instruments pour les traçer», concède le Président de la Fédération «Tarkim».

Tout en  exprimant néanmoins qu’il existe des défis à relever. «La traçabilité est une opération beaucoup plus compliquée à réaliser et pour laquelle il faut dédier un personnel. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle il a été difficile d’atteindre les objectifs fixé en 2015», dit-il. Avant de conclure: «Le plus important de toute cette opération, c’est la traçabilité. Il faut être présent dans tous les souks. Et contrôler toutes les transactions commerciales au niveau de ces souks».

Enfin, notons que durant la période de validité de l’agrément, le respect des clauses du cahier des charges est contrôlé régulièrement par les services compétents de l’ONSSA, indique l’arrêté. «Si, à l’occasion des dits contrôles, une ou plusieurs non-conformités sont constatées, l’agrément peut être suspendu pour permettre à son titulaire de se conformer de nouveau aux clauses du cahier des charges», stipule l’arrêté.

Naîma Cherii

 

 

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