Il est impératif d’inscrire la mise à niveau de l’entreprise de presse dans l’esprit du nouveau modèle de développement auquel aspire le Maroc, a estimé mardi 12 novembre 2019 à Rabat, Mohamed Berrada, ancien directeur général de la Société arabo-africaine de distribution, d’édition et de presse (SAPRESS).
Berrada, qui était l’invité du Forum de la MAP sur le thème «quel modèle économique pour la presse aujourd’hui: la presse papier va-t-elle disparaître?», a insisté sur l’urgence de faire émerger une nouvelle génération d’entreprises de presse modernes. Il a sous cet angle, exprimé le vœu de voir la question des médias bénéficier d’une attention particulière, y compris dans l’agenda de la commission spéciale chargée du modèle de développement. Comme indiqué par l’ancien patron de SAPRESS, la complémentarité entre la presse en ligne et les journaux en papier demeure la solution optimale pour une cohabitation à même de répondre aux attentes de toutes les parties. «Une telle perspective passe en particulier par une restructuration de l’entreprise médiatique afin de dégager une vision claire sur les aspects à développer et à moderniser en lien, notamment, avec le soutien et la publicité», a-t-il précisé.
Mohamed Berrada a, sur un autre registre, fait observer que les mutations sociales ont eu pour effet d’influer sur les centres d’intérêt des lecteurs, en faveur d’une information express, basée sur la photo, la vidéo et l’interaction rapide, souvent sans recherche des détails. Force est de constater, selon lui, que jusqu’à l’âge d’or de la presse nationale durant les deux dernières décennies du 20ème siècle, les ventes de journaux ne totalisaient qu’environ 500.000 exemplaires par jour, avant de chuter pour atteindre 120.000.
S’agissant de la presse électronique, Mohamed Berrada a regretté la tendance à la prolifération des journaux électroniques dont le nombre dépasse les 400, une situation que certains encouragent directement ou indirectement. «C’est en partie ce constat-là qui pousse le lecteur à se détourner de la presse en papier et, par voie de conséquence, précipite son déclin», a-t-il expliqué.
Ce débat a été l’occasion de lancer un appel à la tenue des Etats Généraux de la presse, un rendez-vous décrit par Bahia Amrani, présidente de la Fédération Marocaine des Editeurs de Journaux (FMEJ), comme un espace de débat ouvert sur les questions de l’édition et de la distribution des journaux, ainsi que sur les obstacles qui entravent le secteur.