Crimes, tentative de suicide, lynchage, règlements de comptes… La toile Made In Morocco est devenue une vraie foire. Star de la chanson, acteur, ex-policier, sans emplois, autant de profils différents faisant polémique avec des histoires à dormir debout.
Tout commence sur les plateformes les plus connues Tiktok, Instagram, YouTube, Facebook…
Avec 22 millions d’utilisateurs de médias sociaux recensés dans le Royaume (janvier 2021), les Marocains se classent parmi les pays arabes les plus connectés. Ces plateformes, censées être des endroits virtuels de partage de bonnes informations, tendances nouvelles et contenus motivants, ne le sont vraisemblablement pas dans le Royaume… Les réseaux sociaux au Maroc ont d’autres codes et deviennent une machine à scandales. Face aux absurdités mises en ligne, un vrai déploiement de traçage a été fait par les internautes du pays et aussi la police numérique de la DGSN afin de stopper les dérives. Dans cet écosystème, une minorité de comptes peine à se faire une place, laissant la célébrité à des personnages sans valeur ajoutée pour la société et les générations actuelles ou futures.
Qu’on le veuille ou non, nos fils d’actualités sur les différentes plateformes nous suggèrent des contenus non souhaités ni demandés. Il suffit qu’un de nos amis partage sur son compte, ou nous envoie, une photo ou vidéo, pour que notre fil d’actualité devienne contaminé par du contenu suggéré à partir de nos vues. Certains disent que cette absurdité (Chouha) vient du soutien de visionnages, d’autres confirment que c’est une réalité marocaine.
La fabrique du «Buzz» version Marocaine
Que signifie le mot «Buzz» ? Le buzz est une technique marketing qui consiste à susciter de l’attention sur un événement, produit ou offre commerciale. Et qu’est-ce que le «Buzz version marocaine» ? C’est la Chouha, les histoires insolites, la mendicité en ligne, les affaires de mœurs etc. essentiellement étiquetés chez une tranche de la population n’ayant pas de niveau d’étude spécialisé dans le marketing.
L’Autoproclamé «Roi du Buzz»
Début Janvier 2022, un ex-policier de la DGSN au million d’abonnés sur Youtube, démis de ses fonctions il y a quelques années, pour tentatives de viol, a voulu se faire justice parlui-même, son téléphone à la main, lançant un direct (Live) depuis son compte Instagram. Bidon d’essence en main, il s’asperge devant un commissariat de police de Meknès, devant un millier de followers jusqu’à tomber en sanglots. Un signe de protestation contre les forces de l’ordre sur une affaire en cours d’enquête, d’après lui. Il écopera d’une année de prison.
Madame plus que naturelle, version web 4.0
En octobre 2022,une dénommée Fatiha, connue sur YouTube avec ses vidéos de routine quotidienne (Routini El Yawmi), n’avait a priori plus d’idées pour sa communauté, ayant déjà fait le buzz auparavant, elle et son mari, lors d’une vidéo dans laquelle son conjoint lui assène de violents coups tout en l’insultant. Sa nouvelle vidéo est plus que surprenante, elle ose embarquer sa caméra avec elle aux toilettes et se filme sans gêne en train de déféquer. Interpellation directe: case prison et 8 mois ferme.
Crime passionnel ou soif de célébrité
À Tanger, pendant les premières semaines du mois de novembre (5 au 8), un jeune étudiant natif de Larache, 20 ans, est retrouvé mort par ses parents dans le domicile qu’il louait. Les services de police judiciaire à Tanger, ont pu identifier le mobile du crime et le suspect. Une mineure de 17 ans est soupçonnée d’avoir poignardé et ce, à plusieurs reprises, la victime au cou, s’emparant d’un téléphone et PC portable. Sur la toile, l’information se propage à grande vitesse, certains disent que la mineure voulait voler le mot de passe du compte Tiktok du défunt, qui était très actif sur ladite plateforme. D’autres y voient une dispute de couple qui a viré au drame. La jeune fille est sous contrôle policier, affaire à suivre.
Ismail SAIH
