Covid-19 : Interview avec IZ eddine Gmira, vice président du Conseil national de l’Ordre des médecins  ( CNOM)

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 « Les praticiens du privé n’ont pas le droit de prescrire la Chloroquine »

Le Maroc a décidé l’introduction de la chloroquine dans la prise en charge thérapeutique des cas confirmés Covid-19. Que pensez-vous de cette décision?
Concernant l’introduction de ce médicament, il faut souligner que c’est un Comité scientifique national qui a décidé cela. On ne peut qu’à adherer à cette idée, du moment que ce médicame a donné de bons résultats à Marseille, en France.
Bien entendu les avis sont encore différents. Mais la majorité des scientifiques optent pour ce médicament qui, apparemment, donne des résultats très satisfaisant. Puisqu’il diminue la charge virale chez les patients et racourcit la durée du traitement.

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A-t-on pris l’avis de tous les experts marocains avant de prendre cette décision?
Oui, bien entendu. Maintenant avec cette crise sanitaire, il y a un Comité scientifique national  qui a ete créée et qui se réunit de façon continue. C’est lui qui a opté pour cette décision. C’est un avis d’experts marocains qui ont opté pour l’introduction de la chloroquine dans le traitement du virus Covid-19.

En France, ce médicament ne sera autorisé que pour les formes graves. Pensez-vous que ce sera le cas pour le Maroc?
Je ne peux pas vous répondre sur  ce point. Mais il faut savoir qu’il y a des conduites à tenir. Elles sont adoptées par le ministère de la santé qui s’occupe du dossier. Mais, dois-je le signaler, au Maroc la chloroquine n’est donnée qu’au niveau hospitalier.

Les praticiens du privé ne peuvent donc pas prescrire ce médicament à leurs patients?
Non. Théoriquement, les praticiens du privé n’ont pas le droit de donner ce médicament. Du moment que tout les cas testés positifs sont hospitalisés. Et donc c’est un traitement hospitalier. C’est d’ailleurs la même conduite à tenir qu’en France où on a pris la décision d’élargir le champ d’étude.

Pourtant, des voix scientifiques incitent à la prudence. Même le président de l’Organisation mondiale de la santé a condamné l’utilisation de ce médicament sans preuve de son efficacité. Selon vous, pourquoi l’efficacité de la chloroquine est-elle controversée?
En matière de médicaments , surtout pour un scientifique, on doit attendre avant de dėcider si un médicament doit être prescrit dans telle maladie ou telle infection. Car cela nécessite tout un protocole thérapeutique qui dure assez longtemps. Ceci dit, pour ce qui est de la chloroquine ou de l’hydroxychlorochuine, il faut dire que, pour l’instant, les études effectuées à Marseille ou en Chine ont montré qu’il y a une bonne efficacité produit. Quand on a rien à donner, il vaut donc mieux donner quelque chose qui a fait ses preuves même si ce n’est pas encore scientifique.
Bien entendu, ce médicament a des effets secondaires et des contre-indications. Mais ils seront -bien sûr- respectés. On essaiera de les gérer au maximum. Sachant que ce médicament ne sera pas prescrit à tout le monde.

Quand est-ce qu’on pourra juger que ce médicament est efficace à 100%  contre Covid-19?
Cela relève du domaine de la recherche médicale. Mais, je pense qu’il faut atteindre un certain nombre d’études et faire des essais cliniques bien codifiés, avant de parler d’efficacité de produit sur telle ou germe. Ce n’est pas pour demain qu’on peut confirmer sur le plan académique si un médicament est efficace dans une infection. Ça demande plusieurs mois, voire des années. Ceci étant,  il y a lieu de souligner qu’il n’y a pas que la chloroquine. Il y a aussi d’autres médicaments qui sont également mis en essais partout dans le monde pour lutter contre le Covid-19.

Interview réalisée par Naîma Cherii

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