Le 26e Festival Gnaoua et Musiques du Monde, prévu du 19 au 21 juin à Essaouira, accueillera 350 artistes, dont 40 Maâlems Gnaoua, lors des 54 concerts qui vont ponctuer ces trois journées intenses, à différents moments du jour et de la nuit, entre grands shows en plein air, sets intimistes et performances dans des lieux patrimoniaux.
« Plus qu’un festival, un souffle. Plus qu’une fête, une vision. Du 19 au 21 juin, Essaouira devient le cœur battant de la création musicale mondiale, où les Maâlems Gnaoua – véritables gardiens de la transe – accueillent les grandes voix du monde pour trois jours d’expériences sonores, de rencontres humaines, de liberté partagée. Un rendez-vous brûlant d’émotions, à la croisée de la spiritualité, de la jeunesse et de l’engagement », indiquent les organisateurs dans un communiqué.
Tout commence par une parade d’ouverture haute en rythmes et en symboles, rassemblant l’ensemble des Maâlems Gnaoua dans les rues d’Essaouira, pour un grand moment de fête populaire et de communion, soulignent les organisateurs, notant que cette procession lancera le festival dans une ambiance joyeuse, spirituelle et résolument universelle.
Elle sera immédiatement suivie d’un concert d’ouverture exceptionnel sur la scène Moulay Hassan, réunissant Maâlem Hamid El Kasri, « figure emblématique de la tagnaouite marocaine, et la compagnie Bakalama du Sénégal, référence majeure des percussions et danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest », relève la même source, ajoutant qu' »à leurs côtés, les voix singulières de Abir El Abed et Kya Loum tisseront une cartographie sonore puissante, entre spiritualité marocaine, rythmes sabars et envolées contemporaines. Une ouverture magistrale, à l’image du festival : audacieuse, enracinée, ouverte ».
Tout au long du festival, les fusions musicales se multiplient avec une intensité rare : Maâlem Houssam Gania croise son guembri avec la batterie libre du new-yorkais Marcus Gilmore, Morad ElMarjan entre en dialogue spirituel avec Dhafer Youssef, grande figure du jazz mystique, et Asmaa Hamzaoui & Bnat Timbouktou tissent un chant de résistance et de sororité avec Rokia Koné, voix puissante du Mali, nourrie de tradition et d’engagement.
À ne pas manquer non plus : la création inédite portée par Maâlem Mohamed Boumezzough, qui réunira Anas Chlih, Aly Keïta, Tao Ehrlich, Martin Guerpin, Quentin Ghomari et Hajar Alaoui, pour une aventure sonore entre Maroc, Mali et France, où le balafon, le guembri et les cuivres se mêlent dans une énergie collective galvanisante, fait savoir la même source.
Et de poursuivre qu’à cette palette de rencontres artistiques s’ajoutent « les grandes voix de la scène africaine et afro-diasporique : Cimafunk, étoile montante de la scène afro-cubaine, Tiken Jah Fakoly, légende du reggae engagé, et CKay, phénomène nigérian à la pop introspective, viendront à la rencontre d’un public intergénérationnel. Sans oublier la jeune garde gnaoua, brillamment représentée cette année sur la scène de la plage, aux côtés des maîtres confirmés ».
« Et parce que le festival est aussi un terrain d’audace et d’innovation, Fehd Benchemsi & The Lallas, DuOud, Nishtiman Project, The Leila, ou encore Ribab Fusion viendront électriser les scènes d’Essaouira avec leurs propositions singulières, mêlant racines locales, hybridations modernes et engagements sonores puissants », selon le communiqué.
Moment fort du festival, le Forum des droits humains revient pour une 12e édition consacrée aux mobilités humaines et dynamiques culturelles, note la même source, précisant que pendant deux jours, écrivains, historiens, cinéastes, penseurs et artistes, parmi lesquels Andrea Rea, Elia Suleiman, Véronique Tadjo, Karim Bouamrane, Kassie Freeman, Faouzi Bensaïdi, Pascal Blanchard, Rim Najmi, Barthélémy Toguo …, échangeront autour « des liens profonds entre migrations, récits, création artistique et identité. Une agora de pensée libre, au croisement des savoirs, des arts et de l’expérience humaine ».
Le programme Berklee at Gnaoua and World Music Festival, en partenariat avec le prestigieux Berklee College of Music, revient pour une deuxième édition du 16 au 21 juin. Il offre à de jeunes musiciens venus de 23 pays une formation d’excellence aux côtés de figures majeures de la scène internationale.
« Pensé comme un laboratoire vivant d’apprentissage et de collaboration, ce programme incarne pleinement l’esprit du festival : transmission, dépassement, audace », détaillent les organisateurs.
Dans le même esprit, la création de la « Chaire des Croisements Culturels et Globalisation », adossée à un laboratoire des hybridations culturelles et portée en collaboration avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, donnera lieu à deux tables rondes publiques durant le festival.
Ainsi, chercheurs, artistes et penseurs y exploreront les spiritualités croisées, les résonances du rituel gnaoua et les formes contemporaines de la fusion musicale.
À ces espaces de transmission s’ajoutent les rencontres de l’Arbre à Palabres, lieu de parole libre et inspiré de la tradition africaine, l’exposition « Entre jeu et mémoire » présentée au Borj Bab Marrakech, les concerts de rue, les ateliers ouverts au public… autant de respirations précieuses dans l’effervescence des scènes, selon la même source.
« Trois jours pour ressentir, penser, s’émerveiller. Trois jours pour se reconnecter à l’essentiel. Le Festival Gnaoua vous attend. À Essaouira, la musique rassemble ce que le monde sépare », conclut le communiqué.