L’utilisation de l’Intelligence artificielle (IA) pose de nombreux défis en termes de respect de la vie privée, de transparence et de responsabilité, a indiqué le directeur du département des droits de l’Homme de la Ligue arabe, Mounir El Fassi.
L’une des questions qui s’impose actuellement avec force est celle de savoir qui devrait être tenu légalement responsable en cas de violation ou d’abus liés à l’utilisation de cette technologie de pointe, a expliqué M. El Fassi dans une interview accordée à la MAP, en marge d’un colloque de deux jours à Kénitra, initié par la Délégation interministérielle aux Droits de l’Homme (DIDH) et l’Université Ibn Tofail.
Les véritables défis que peut engendrer l’utilisation des technologies de l’IA sont à caractère juridique, a-t-il poursuivi, appelant les experts dans les domaines juridiques et des droits humains à mettre en place des textes de référence et à améliorer l’accompagnement de cette nouvelle technologie, notamment en ce qui concerne l’éthique.
L’IA, a-t-il noté, est un sujet très important, notamment en ce qui concerne sa relation avec le système des droits de l’Homme, ces derniers étant entendus comme « des principes universels et des droits interconnectés, interdépendants et indivisibles, quel que soit le domaine dont nous parlons, y compris les droits politiques et civils, les droits économiques, sociaux et culturels, et d’autres encore… ».
Le même responsable a mis l’accent sur la nécessité d’impliquer des experts juridiques et des juristes dans le processus de réglementation de l’IA.
Après avoir rappelé la préoccupation de s’adapter à chaque nouvelle évolution technologique, M. El Fassi a expliqué que « l’humanité a su s’adapter à ce formidable développement, et il en sera de même pour l’IA avec ses différentes technologies avancées ». Les travaux de ce colloque international se poursuivent avec l’examen de plusieurs thématiques, en rapport notamment avec les défis de l’utilisation de l’IA sur la protection des droits de l’Homme et la relation de la gouvernance de l’IA avec les droits de l’Homme et l’avenir des nouvelles générations.
Cette rencontre est initiée en partenariat avec l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture, le Conseil de l’Europe et l’Institut danois des droits de l’Homme.