Lahoceine Aderdour : «Nous avons vécu une campagne très froide qui nous a causé beaucoup de problèmes au niveau de la production»

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Entretien avec Lahoceine Aderdour, Président de la  FIFEL

 

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La baisse de la production a été mise en cause dans la hausse des prix que connaissent certains types de légumes. Selon vous, cette baisse de l’offre peut-elle expliquer à elle seule le niveau atteint par la flambée des prix?

Vous savez dans notre métier,  on et toujours conscient comme producteur qu’il y a le  climat qui gère 50% dans notre production. C’est surtout le climat qui gère notre façon de gérer notre production. Cette année, nous avons vécu une campagne très froide qui nous a causé beaucoup de problèmes au niveau de la production. Plus que ça, il y a aussi la hausse des prix des intrants. Le problème de l’eau a également joué un rôle très important dans cette situation. Car on a libéré l’eau de dessalement un peu plus tard, avant la période de plantation. Ce qui a un peu gêné la plupart des producteurs. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’il y a moins de superficie qui sont plantées.

On est dans une situation très difficile. C’est pourquoi les prix ont flambé. A noter que l’année dernière on a eu le même problème, car le mois de Ramadan tombe à une période hivernale. Et la seule région qui alimente le marché national c’est la région de Souss. Les autres régions, quant à elles, ne peuvent pas planter la tomate en cette période froide. Avec ce problème de l’année passée, les producteurs ont planté, cette année, d’autres produits que la tomate. Ce qui a diminué les contingents des exportations. Et maintenant avec cette décision de blocage des exportations, les choses deviennent plus difficiles pour les exportations marocaines.

Il convient de préciser que depuis le début de la campagne des exportations en octobre 2022 jusqu’au 15 janvier 2023, les exportateurs avaient déjà récolté 50% des plantations des tomates. Les prix étaient très bas durant cette période. Avec un prix de 1,70 dirhams le kilo et une charge de plantation qui atteint entre 3 et 4 dirhams par kilo, les exportateurs ont perdu beaucoup d’argent. Mais après le 15 janvier, les prix ont flambé aussi bien sur le marché international que national.

Il y a eu un blocage des exportations pendant trois semaines. Quelles conséquences sur vos marchés ?

Jusqu’à présent on n’a pas un bilan définitif sur les marchés qui ont annulé leur contrat en raison de ce blocage. On est en fin de campagne d’exportation marocaine et on n’a pas encore tous les détails du côté des professionnels.

Cette semaine, on va avoir les chiffres relatifs à la campagne d’exportation. Et d’ici quelques jours, on va également  avoir quelques données sur les problèmes qui sont vécus par ces professionnels avec leurs partenaires  commerciaux extérieurs. Nous allons d’ailleurs les annoncer lors des journées que nous allons organiser très prochainement dans la région de Sous Massa. Ceci dit, avec ce blocage des exportations, on a surtout entamé la confiance de nos partenaires à l’étranger.

Il convient de rappeler que le Maroc a fait de l’exportation depuis déjà les années 50. Ces relations commerciales, qui existent depuis donc plus de 60 ans, ce n’est pas facile de les bâtir. Mettre des obstacles devant les exportations fait perdre la confiance des importateurs.

Le pays d’honneur de la 15ème édition du SIAM est l’Angleterre. Que représente ce marché pour les exportations marocaines? Avez-vous prévu des rencontres avec les opérateurs de ce pays lors de cet événement?

C’est un marché très important. Chaque année, les exportations vers ce pays augmentent en volume, mais pour cette année on n’a pas  encore arrêté  les chiffres. Lors de notre dernière réunion avec le ministre de l’agriculture, nous lui avons demandé de voir avec son homologue britannique si on peut prévoir une rencontre avec les hommes d’affaires et les responsables du commerce et administratifs britanniques lors du SIAM qui se tient à Meknès. D’abord, pour leur expliquer la situation actuelle au Maroc et aussi pour leur exprimer la confiance que les exportateurs marocains ont dans ce marché.

Propos recueillis par Naima Cherii

 

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