Les travaux de la première édition du Salon international de recyclage et gestion des déchets « RWM Expo » se sont ouverts, le 22 juin 2022 à Tanger, sous le thème « Transition vers une économie propre et compétitive », en présence d’un parterre d’experts, d’universitaires, d’acteurs économiques et d’institutionnels marocains et étrangers.
Cet événement inédit, organisé par la revue « Energie/Mines et carrières Magazine », sous l’égide des ministères de la Transition énergétique et du développement durable, et de l’Industrie et du commerce, en partenariat avec le Centre régional d’investissement de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRI-TTA), et de la Mairie de Tanger, porte l’ambition de contribuer à l’effort collectif du Royaume du Maroc dans la mise en œuvre du modèle de développement durable dicté par les Orientations stratégiques de SM le Roi Mohammed VI, et les engagements internationaux du Maroc. Il s’inscrit également dans la nouvelle stratégie du Maroc dans sa transition vers une économie verte et durable, grand chantier du Royaume.
S’exprimant à cette occasion, le directeur de la revue « Energie/Mines et carrières Magazine », 1er magazine spécialisé dans l’énergie, les mines et le développement durable, Mohamed Moudarir, a souligné que cet événement, dont la thématique est stratégique pour le Maroc, l’Afrique et le monde entier, a choisi de mettre le Sénégal à l’honneur, avec la participation d’une délégation ministérielle, notant que cette manifestation est rehaussée également par la participation d’une délégation d’opérateurs du secteur public et privé de la Côte d’Ivoire.
« Le secteur de la gestion des déchets au Maroc a connu une évolution importante, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière des décharges anarchiques », a noté M. Moudarir, relevant que plusieurs programmes relatifs à la réhabilitation de l’environnement, à la préservation des ressources naturelles et à la lutte contre la pollution sont en cours de lancement par le ministère de la Transition énergétique et du développement durable.
Il a fait savoir que le volume des investissements alloués au Programme national des déchets ménagers (PNDM) s’est élevé à près de 21 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2021, avec une contribution du ministère de 3 MMDH, rappelant que ce programme a pour objectifs d’augmenter le rythme de la collecte professionnelle des déchets, doter tous les centres urbains de décharges contrôlées, réhabiliter les décharges non contrôlées et professionnaliser la gestion de ce secteur, notamment à travers la gestion déléguée.
« La gestion et la revalorisation des déchets industriels est également au cœur des préoccupations du Maroc », a-t-il insisté, faisant observer que le volume des déchets ménagers s’élève à 6 millions de tonnes par an et que le facteur démographique ne facilite pas la tâche.
Moudarir a, par ailleurs, relevé que le projet de réforme de la loi 28.00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination, qui vient réglementer la gestion des déchets en couvrant toute la chaine de la collecte jusqu’à l’élimination, en passant par le traitement et la valorisation est une aubaine pour le secteur, soulignant que du chemin reste encore à parcourir et du travail attend les différents acteurs qui interviennent dans les secteurs du recyclage, et de la gestion et la valorisation des déchets.
Il a indiqué que ce Salon se veut une tribune pour ouvrir le débat avec les différents intervenants autour de la problématique des déchets dans ses différentes composantes: déchets plastiques, ménagers, hospitaliers, de chantiers de construction, électroniques et agricoles, entre autres.
Pour sa part, le directeur régional de l’Environnement, Lhoussine Khidour, a mis en avant l’importance de ce événement comme une nouvelle plateforme d’échange entre les différents intervenants dans le secteur des déchets, notant que le thème choisi pour cette édition revêt une grande importance, puisqu’il concerne un secteur porteur de l’économie, favorisant à la fois la création des emplois, à travers l’émergence de nouveaux métiers verts, et le développement des produits sobres en carbone, en faisant appel à des ressources alternatives, et en diminuant aussi la pression sur les ressources naturelles.
« Au Maroc, la structuration du secteur des déchets a commencé depuis 2008 grâce au PNDM, qui est le fruit d’une collaboration étroite avec le ministère de l’Intérieur », a souligné M. Khidour, faisant savoir que ce programme, d’un budget global de 40 MMDH, a permis, grâce aux efforts conjoints des différents acteurs, d’atteindre des résultats importants, notamment l’augmentation du taux de collecte professionnalisée à 90%, contre 44% en 2008, et la progression du taux de mise en décharges contrôlées et Centre d’enfouissement et de valorisation (CEV) pour atteindre 62,63% des déchets ménagers produits, contre 10% avant 2008.
Le responsable a, à cet égard, fait savoir que le nombre actuel des décharges contrôlées et CEV est de 26, tandis que le nombre de décharges réhabilitées s’élève à 66, notant qu’un axe stratégique a été dédié également à la gestion des déchets dans la Stratégie nationale de développement durable (SNDD) au titre de l’enjeu relatif à la transition vers une économie verte, en tant qu’alternative inévitable pour le découplage entre croissance et pressions sur les ressources naturelles.
Le relèvement de ces défis, a-t-il poursuivi, requiert la combinaison d’instruments politiques, économiques et opérationnels, et l’implication active de toutes les parties prenantes, ajoutant « c’est dans cette perspective que le Département du développement durable a lancé la structuration du secteur des déchets, un des domaines d’action de l’économie circulaire ».
Khidour a assuré que la réussite de la réforme du secteur des déchets est une responsabilité commune et partagée, qui dépendra essentiellement de la contribution efficace de tous les acteurs, notamment l’Etat, les collectivités, le secteur privé et les citoyens, relevant que « les déchets offrent des potentialités importantes et nous sommes tous interpellés pour doubler d’efforts, afin de saisir ses potentialités pour l’intérêt du Royaume ».
De son côté, le président de l’Université Abdelmalek Essaâdi (UAE), Bouchta El Moumni, a souligné que cet événement ambitionne d’assurer une contribution effective à l’atteinte des objectifs du Nouveau modèle de développement pour un Maroc des compétences, ambitieux, inclusif mais surtout durable, et ce tel que dicté par les Orientations stratégiques de SM le Roi Mohammed VI et les engagements internationaux du Royaume, dont l’Agenda 2030 des Nations Unies mais aussi l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Dans une allocution lue en son nom par le Vice-président de l’UAE, chargé des affaires académiques, Jamal Eddine Benhayoun, El Moumni a indiqué que le RWM Expo dans sa 1ère édition est particulièrement tourné vers le renforcement d’une coopération Sud-Sud dans le domaine de la gestion et de la valorisation des déchets, notant qu’il s’inscrit également dans la nouvelle stratégie du Royaume dans sa transition vers une économie verte, compétitive et durable.
Le responsable a fait savoir que cet événement permettra aux différentes parties prenantes nationales de s’enquérir de l’évolution des technologies actuellement en place et des bonnes pratiques dans le domaine de la gestion et de la valorisation des déchets vers un traitement de pointe et une valorisation optimale des déchets, relevant que l’Université accorde une grande importance à la recherche autour des sciences de l’environnement et des problématiques liées à la gestion et à la valorisation des déchets, œuvre pour le développement de la coopération avec des partenaires internationaux, et encourage ses chercheurs à intégrer des réseaux et consortiums internationaux autour de thématiques d’intérêt scientifique commun, pour véhiculer les connaissances et relever les défis à l’échelle régionale et internationale.
Quant au directeur du cabinet du ministre de la Formation professionnelle du Sénégal, Gorgui Ndiaye, il a exprimé sa joie de participer à cette importante manifestation qui se tient dans un pays frère, qu’est le Maroc, relevant que ce Salon constitue une plateforme d’échange d’expériences et d’expertises dans le domaine de recyclage et de gestion des déchets, et un espace de concertation pour les acteurs et opérateurs du secteur.
Après avoir noté que la gestion des déchets est une question qui interpelle grandement les collectivités territoriales, M. Ndiaye a souligné que le Sénégal, à l’instar d’autres pays africains, est confronté au problème de la gestion des déchets, relevant que cet événement d’envergure sera l’occasion de présenter l’expérience du Maroc et d’autres pays dans ce domaine et de débattre des enjeux actuels et futurs en la matière, afin de déboucher sur des solutions pratiques et efficaces à cette problématique.
Pour le maire de Rufisque Ouest (Sénégal), Alioune Mar, cet événement revêt une importance capitale, puisqu’il vise à renforcer la coopération Sud-Sud dans ce domaine, d’autant plus que la gestion des déchets constitue l’une des difficultés majeures en matière de gestion des affaires locales, formulant le souhait de pouvoir bénéficier de l’expérience du Maroc en matière de gestion et de valorisation des déchets.
Cette cérémonie a été marquée également par des interventions de Fatima Zahra El Bekkali, vice-présidente de la commission de partenariat et coopération au Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, et d’Issam El Ghachi, vice président du Conseil communal de Tanger, qui ont souligné l’importance de cet événement dans la mise en valeur de l’expérience marocaine en matière de recyclage et de gestion des déchets et la promotion de la coopération internationale dans ce domaine, formulant l’espoir de voir ce salon contribuer à trouver des solutions innovantes et durables pour assurer une bonne gestion des déchets.
Selon les organisateurs, le choix de la région TTA, et plus particulièrement la ville du Détroit pour abriter le RWM expo trouve sa pertinence dans l’essor exceptionnel que connaît cette région, devenue un pôle de croissance économique et un Hub logistique et industriel de 1er plan.
C’est également l’occasion de promouvoir les efforts engagés, tant par les collectivités territoriales que par le tissu industriel de la région, dans ce secteur qui constitue l’un des piliers de l’économie circulaire et du développement durable.
Cette première édition, organisée sous format hybride, œuvrera à fédérer l’ensemble des acteurs opérant dans le domaine de la gestion et la valorisation des déchets autour de thématiques liées au secteur : cadre institutionnel, réglementaire et financements, politiques territoriales, économie circulaire, opportunités de recyclage et valorisation des déchets domestiques et industriels, décarbonation de l’industrie, optimisation des process industriels pour moins de déchet, nouvelles technologies vertes, ainsi que formation, recherche et développement.
En apothéose de cet événement international inédit, le Comité scientifique du Salon remettra les trophées de la première édition du RWM Awards, qui vise à encourager et valoriser les efforts engagés et les initiatives innovantes portés par les acteurs locaux, les professionnels et le tissu associatif.