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Non. Il est impossible de regarder ailleurs et de faire comme si tout ce qui se passe en Ukraine ne s’y passe pas, ou est banal, ou encore ne nous touche pas en tant que simples êtres humains.

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Qui donc peut voir ce que l’on voit à la télévision, depuis que l’Ukraine est sous les bombes, sans se sentir submergé par mille et un sentiments de perplexité, d’effarement, de pitié et de rage à la fois ?

Entendre les responsables russes assurer que seules sont visées par leurs bombes les cibles militaires… Et voir des habitations civiles soufflées et leurs survivants,  hagards, couverts de sang, prendre les chemins de l’exode en gémissant: «mais où voulez-vous qu’on aille ? Ou nous réfugier ?»… Et aller s’entasser dans les abris souterrains, ou courir vers des frontières clémentes… 

Voir des octogénaires désemparés pleurer, des bébés trimbalés comme des peluches, sous les bras de leurs parents qui tentent de fuir la mort… Voir le ciel ukrainien en fumée, sillonné par des engins noirs comme par une colonie de sauterelles, lâcher une pluie de bombes. Et entendre les responsables russes se féliciter du contrôle aérien total, alors que le Président ukrainien demandait une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, sans recevoir de réponse de ses supposés alliés occidentaux… Voir de jeunes adolescents dont l’avenir s’assombrit, s’il ne s’écourte pas sous l’effet d’une bombe ou d’une balle perdue, assurer (et croire encore) qu’ils sont en mesure de défendre leur pays…

Voir les soldats, dans les tranchées aux frontières du Dombass, dire résignés qu’ils entendent les bombardements s’approcher et savoir qu’ils seront sans doute les premiers sacrifiés, sans l’aide de ces Occidentaux qui leur répondent avec des sermons et de belles phrases: «la solution ne sera pas militaire», «nous sommes aux côtés du courageux peuple ukrainien» (Président Biden)…

Aux côtés du courageux peuple…? Derrière l’écran, oui, à voir heure après heure avancer les chars russes et les voir serrer dans leur implacable étau la capitale Kiev.

Entendre le désarroi du Président ukrainien Zelensky qui constate que Kiev est «laissée seule» à la portée de la toute puissante armée russe et lance ce cri de détresse: «Qui est prêt à combattre avec nous? Je ne vois personne»… Puis voir les Etats Unis et l’Europe n’être même pas en mesure de s’entendre sur les décisions à prendre, les intérêts des uns ne correspondant pas à ceux des autres…  

Voir, entendre, tout cela et bien plus encore et… n’avoir que ce malaise au fond de la poitrine et ce sentiment insoutenable d’impuissance face au malheur des victimes de cette guerre qui n’aurait jamais dû être.

Car oui, cette guerre aurait pu être évitée. Poutine voulait une seule assurance: que l’Ukraine renonce à intégrer l’OTAN. Puisque les Occidentaux savaient qu’ils ne pourraient pas l’empêcher d’envahir l’Ukraine, s’ils lui tenaient tête ; et puisqu’ils savaient qu’ils n’avaient aucune intention de soutenir militairement Zelensky si Poutine engageait une guerre, pourquoi donc ont-ils continué d’encourager l’Ukraine dans ce sens ? 

Ont-ils sous-estimé la détermination du Président russe, qui pourtant n’a jamais caché son ambition de restaurer -géographiquement- la grande URSS et dont ils savaient qu’il ne reculerait pas devant une annexion, depuis l’épisode de la Crimée ? 

Ou bien ont-ils surestimé leur capacité à le faire plier ? 

Les responsabilités se décanteront plus tard. 

Mais aujourd’hui, ce qui compte, c’est comment arrêter le massacre, arrêter la destruction de l’Ukraine, la mort d’innocents et le malheur des survivants. 

Qui peut répondre aux questions de savoir si le Président Zelensky et sa famille seront épargnés ? Ce qu’il adviendra des soldats fidèles à leur patrie, l’Ukraine indépendante ? De quoi seront faits les lendemains des Ukrainiens quand la Russie aura pris le contrôle de Kiev ?

Toutes ces questions sont bien présentes, sans que l’on puisse malheureusement faire quoi que ce soit qui vaille…

Et ce sentiment d’impuissance monte, monte, à en exploser de rage ! 

Bahia Amrani

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