L’expansion des djihadistes vers les pays du Golfe de Guinée et défis du G5

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Par Khalid Cherkaoui Semmouni, Professeur de Sciences Politiques à la Faculté de Droit à Rabat

Depuis plusieurs années, le Sahel est touché par le phénomène djihadiste, qui se caractérise par l’émergence et l’implantation de différents groupes armés terroristes, dont leurs activités ont de lourdes conséquences sur la sécurité et la stabilité des États africains surtout le Mali, le Niger, le Nigéria, le Burkina Faso. Leur développement a entraîné une très forte dégradation sécuritaire et économique dans la région.
L’une des caractéristiques les plus significatives de ces groupes est leur mobilité, ainsi leur capacité d’expansion vers de nouvelles zones .C’est que nous avons remarqué ces derniers mois en ce qui concerne le développement exponentiel des groupes djihadistes vers le golfe de Guinée  pour s’implanter aussi dans cette zone. Parmi les facteurs qui ont favorisé l’expansion des djihadistes, c’est la proximité géographique de des pays du Golfe de Guinée avec les zones du Sahel où ces derniers sont implantés.
Force est de constater que les pays du Golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin en particulier, constituent les nouvelles cibles des groupes djihadistes, qui poursuivent leurs activités de déstabilisation et de menace sécuritaire. Du Bénin à la Côte d’Ivoire, les groupes terroristes du Sahel ont multiplié dernièrement les attaques dans les États du Golfe de Guinée touchant les forces de défense et de sécurité et aussi les populations.
Au fil des années, l’insécurité s’est installée dans ces zones frontières et on a observé des attaques survenues à cause de l’insécurité au niveau des frontières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, entre le Burkina Faso et le Bénin ainsi que dans une certaine mesure entre le Togo et le Ghana. D’autant plus, les conflits locaux dans les zones frontalières, comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin, où ces conflits locaux prennent une connotation communautaire ou ethnique, et dont ces groupes peuvent  se servir de ces zones frontalières comme des zones de refuge et de repli et qui sont souvent difficiles à contrôler ou surveiller. Ces zones sont marquées par une forme d’abandon avec une faible présence de l’Etat.
S’ajoutent, les crises et les événements politiques dans certains pays de la région qui ont été exploité  par les groupes djihadistes pour développer leur stratégie, comme les coups d’Etat au en Guinée et au Burkina Faso. Et la gouvernance politique, qui s’est dégradée en Afrique l’Ouest et en golfe de guinée ce qui avait un impact sur le plan sécuritaire, en plus l’absence de  l’Etat, des services sociaux de base ( eau, infrastructures, transports et communications, sanitaires), le sentiment d’abandon des populations et le sentiment d’une justice défaillante.
Face à cette menace des djihadistes et au changement de leur stratégie qui vise à l’expansion vers les pays du Golfe de Guinée, le G5 Sahel se trouve devant des grands défis pour arrêter cette expansion, d »où il doit être refondé afin de renforcer le dispositif sécuritaire dans les zones frontalières des pays concernés. Sachant que la stratégie sécuritaire actuelle du G5 n’a pas donné de résultats satisfaisants.
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