Conseil de la ville de Casablanca : La maire Rmili face aux biens communaux à récupérer

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Après un long combat judiciaire de cinq ans, le Conseil de la ville de Casablanca doit récupérer enfin la Sqala, après un jugement final prononcé, peu avant les élections du 8 septembre. Sur la liste figurent également d’autres biens propres de la commune urbaine de Casablanca.

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Plusieurs dossiers chauds attendent la nouvelle équipe dirigeante du Conseil de la ville. Parmi les questions les plus brûlantes figurent  notamment la gestion des biens propres de la commune urbaine de Casablanca. La première réunion de la Commission permanente en charge de ce dossier est prévue dans les prochains jours avec un ordre du jour de débattre de cette question de récupération des biens communaux, selon une source proche du dossier.

Le Conseil, présidé par Mohamed Sajed, avait déjà validé la décision de récupérer ces biens communaux. Mais lorsque la mairie a voulu passer à l’action, elle s’est heurtée à un obstacle: il n’y avait pas une liste exhaustive des biens à récupérer. «On ignorait le nombre exact de ces biens ainsi que leur emplacement. Il fallait donc procéder à un recensement», souligne notre source, ajoutant que le premier recensement a révélé que 200 sites devaient être restitués à la commune. Un recensement qui ne semblait pas satisfaire le staff dirigeant de l’ancien bureau, lequel a lancé une étude pour le recensement et la classification de tous les biens communaux.

Cette étude serait, selon nos sources, bouclée et n’attend que son exploitation par la nouvelle équipe dirigeante. «Aujourd’hui, le recensement est finalisé. A travers un système d’information géographique, nous disposons maintenant de toutes les données concernant les biens communaux. Le nouveau bureau doit mettre en place une stratégie pour exploiter ces données», soulignent nos sources, ajoutant que les cinq prochaines années seront décisives pour ce dossier de biens communaux. «Pour certains dossiers, l’affaire est toujours en cours devant la justice. On doit donc attendre le jugement final. Mais certains locataires doivent libérer les lieux au plus vite par la force de la loi», lance, avec fermeté, un élu membre du Conseil.

Locataires de Sqala, premiers à rendre les clés ?

La Sqala sera ainsi, selon nos sources, la première à rendre les clés à Casa Patrimoine, une société de développement locale appelée à gérer le patrimoine de la métropole. Après un long combat judiciaire de cinq ans, la mairie doit récupérer enfin la Sqala, après un jugement final prononcé, quelques semaines avant les dernières élections du 8 septembre.

Gérée par la société Restopro, la Sqala est un restaurant mitoyen de l’ancienne médina et très prisé par les touristes. Il est loué à la modique somme de 750 dirhams/mois. «Le contrat qui lie la commune avec les locataires de ce lieu a expiré depuis plus de dix ans. La justice a rendu  son verdict, le nouveau bureau est appelé à exiger la libération de ce bien», souffle notre élu. Par ce jugement, les locataires doivent aussi s’acquitter des montants dus à la ville pour les cinq dernières années, soit un montant de 45.000 dirhams. «Il est inacceptable qu’un bien communal comme la Sqala soit loué à 750 dirhams seulement, alors que chaque jour il fait un chiffre de 30.000 dirhams voire plus. Ceci dit, les locataires pourront soumissionner comme tout le monde aux appels d’offres relatifs à la gestion et à l’exploitation de la Sqala», ajoute notre source.

Sur la liste figure aussi Paradise, dont ses chalets, ses salles de fêtes et ses piscines sont exploités contre 125.000 dirhams annuellement. Mais l’affaire serait toujours en cours devant le tribunal. «On doit donc attendre la décision finale de la justice», lance la même source. A rappeler que la Sqala, Paradise, les complexes sportifs de Zenata et de Moulay Rachid devaient être les premiers à rendre les clés à Casa Patrimoine, précise notre élu.

Un exemple parmi les biens repris par le Conseil après un jugement final il y a notamment le complexe de Zenata en fin d’année de 2016. Géré depuis 1990 par Atlantic Beach, ce complexe, qui était loué à 10000 dirhams le mois, est aujourd’hui loué à 100.000 dirhams, après un appel à manifestation d’intérêt. En 2017, la commune de Casablanca va aussi récupérer le complexe de Tennis Moulay Rachid après l’exécution d’une décision de justice.

A Casablanca, des biens communaux comme des villas et maisons, restaurants, chalets, immeubles, salles de fêtes, ou encore des piscines sont exploités depuis des décennies contre des montants dérisoires. Certains sont loués à 100 dirhams! Pour les récupérer et revoir à la hausse les loyers, la ville de Casablanca doit suivre une procédure en justice, laquelle peut durer plusieurs années. Un crève-cœur pour le Conseil. «Les contrats d’une grande partie de ces biens sont arrivés à expiration, depuis plus de dix ans. Ces contrats doivent être annulés ou renouvelés en révisant à la hausse les loyers. Mais on ne peut rien faire», martèle un autre élu.

La mairie de Casablanca va-t-elle enfin récupérer tous les biens communaux ? Va-t-elle mettre à exécution les décisions de la justice, quand des locataires de certains biens communaux sont membres du Conseil, alors qu’ils se trouvent en situation de conflit d’intérêt avec la mairie. Notre élu ne manquera pas, à cette occasion, de rappeler que le locataire de la Sqala, est un élu au Conseil de la ville de Casablanca. Il est aussi adjoint de la présidente de l’Arrondissement de Sidi Belyout !

Naîma Cherii

 

 

 

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