Pêche : Les dossiers qui attendent le futur ministre

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Contrebande de poulpe, pêche illicite, utilisation d’engins prohibés, zoning, prix du gazoil, quotas, informel, commercialisation des produits de mer, taxes… Le futur ministre de la pêche devra s’atteler à plusieurs dossiers chauds.

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Pour le nouveau responsable gouvernemental, qui succédera à Aziz Akhannouch, il ne fait aucun doute que ces dossiers épineux seront prioritaires.

Un des sujets qui préoccupe  les professionnels –depuis un certain temps déjà- celui de la baisse de la ressource. L’inquiétude est en tout cas grande sur les quais de plusieurs ports du royaume.

Joints par nos soins, plusieurs voix reconnaissent que les ressources sont soumises à une pression dévastatrice et les réserves s’épuisent.  « Si ça continue, il n’y aura plus de pêche dans nos eaux ! On ne cesse d’ailleurs d’alerter sur la diminution drastique du poisson dans certaines zones, comme par exemple le nord du pays où la sardine se fait de plus en plus rare», regrette une source à l’Association nationale des marins-pêcheurs au Maroc. Et celle-ci de poursuivre: «en a-t-on seulement conscience et prendra-t-on les mesures qu’il faut pour préserver nos réserves ?».
Dans la zone du nord, affirme notre source, «il n’y a pas une période d’arrêt d’activité pour la sole, le merlu ou le rouget, comme c’est le cas pour le poulpe», déplore cette même source, ajoutant que l’utilisation de certains filets de pêche seraient à l’origine de cette chute.

«Ça va mettre à mal les ressources. Des engins continuent d’être utilisés d’une manière prohibée et certains chalutiers ne respectent pas les normes légales. A M’diq, pour ne citer que ce port, certains chalutiers pêchent dans des zones interdites, à moins de 1,5 miles, et capturent donc le juvénile», déplore notre source.

A la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC) on reconnait aussi que la situation serait grave en ce qui concerne les réserves halieutiques. Selon un armateur membre, le secteur marocain de la pêche passerait par des moments très difficiles à cause de la baisse de la ressource. «On souhaite que ce nouveau gouvernement revienne sur la décision de continuer à renouveler l’accord de pêche avec l’Union européenne (UE). Car, nos réserves ne permettent plus qu’un nouvel accord soit conclu avec l’UE», prévient ce professionnel.

Autre sujet préoccupant –et non des moindres-, selon nos professionnels: le pillage du poulpe pendant le repos biologique. Plus de 50% du quota alloué à la pêche artisanale serait capturé en pleine période de repos biologique. C’est dire pour nos sources, le manque à gagner pour la trésorerie de l’Etat.

A Dakhla, nos sources pointent les propriétaires de quelque 1200 barques non réglementaires qui s’adonneraient à la contrebande de poulpe. «Ces barques ne disposent pas des autorisations nécessaires pour pêcher et pourtant elles s’adonnent à cette activité illégale. Si rien n’est fait, nos ressources halieutiques vont continuer d’être surexploitées par ces trafiquants, qui arrivent à contourner les contrôles», déplorent les mêmes professionnels.

Ils poursuivent: «Ce phénomène ne cessera pas d’exister tant qu’il n’y a pas encore les mesures efficaces pour y mettre un terme. Mettre fin à ce phénomène doit être une bataille de tous les jours. Car il y va de la durabilité des ressources. Reste que le contrôle des pratiques illicites des contrebandiers demeure difficile. Car il y a plusieurs parties qui interviennent dans ce contrôle».

Parmi les sujets qui focalisent les discussions dans les milieux des professionnels du nord, figure également le dossier des indemnisations des pêcheurs dont les filets sont détruits par le dauphin noir communément appelé «Negro». «On attend du nouveau ministre qu’il rouvre le dialogue sur le sujet du dauphin noir dont regorge la zone méditerranéenne», soulignent des armateurs. Ils  déclarent que tous les ports du nord sont quotidiennement le théâtre de scènes de déception lorsque, à cause des frappes du dauphin noir, les pêcheurs reviennent avec des filets complètement détruits. «Le dauphin noir, quand il frappe, c’est pour détruire nos filets et se nourrir. On revient donc sans rien à cause des attaques du Negro», précisent nos armateurs. Avant de conclure: «l’activité est menacée et plusieurs sardiniers risquent de ne plus pouvoir pêcher dans la zone».

Le monde du secteur de la pêche fonde de grands espoirs sur le nouveau gouvernement. Les déclarations de certains professionnels du secteur contactés cette semaine par «Le Reporter» montrent qu’il faut aussi améliorer les conditions de travail des gens de la mer. Un autre dossier qui attend le nouveau ministre de la pêche. « Les grandes lignes sont déjà tracés. On a déjà travaillé sur les plans d’aménagement, dont beaucoup ont donné leurs résultats. Mais notre préoccupation c’est d’assurer une continuité. On doit sauvegarder les intérêts de tout le monde. Mais il faut surtout améliorer ce qui est à améliorer, comme assurer la sécurité et la stabilité des gens de la mer», souligne un professionnel de la pêche à Agadir.

N Cherii

 

 

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