Casablanca : Ces dossiers qui attendent la future maire Nabila Rmili

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La directrice régionale de la Santé de la région de Casablanca-Settat, Nabila Rmili (RNI) est pressentie pour succéder à Abdelaziz El Omari(PJD) à la tête de la mairie de Casablanca, suite au triple scrutin du 8 septembre 2021.

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La candidature de la future maire a été retenue dans le cadre d’une coalition rassemblant les trois partis les mieux classés aux élections 2021 au niveau de Casablanca. Dr Rmili du Rassemblement National des Indépendants (RNI) va ainsi gérer pendant cinq ans une ville de plus de quatre millions d’habitants.

Pour la nouvelle présidente du Conseil de la ville de Casablanca, la rentrée s’annonce chargée. Plusieurs tâches ardues l’attendent dans les prochains mois. Sa mission ne sera pas facile dans une ville où les problèmes pullulent. Pollution, habitat menaçant ruine, ordures qui salissent les rues casablancaises, commerces anarchiques, insécurité, projets à l’arrêt, d’autres en retard et des travaux routiers qui durent depuis plusieurs mois. Des travaux de revêtement qui bloquent les rues, on en comptait des centaines en cours à l’initiative des arrondissements ou de la mairie à quelques semaines seulement du scrutin du 8 septembre 2021. De quoi rendre encore plus difficile la circulation dans une ville où automobilistes et cyclistes sont pris quotidiennement dans les embouteillages.
Des dossiers comme celui de la réhabilitation de l’ancienne médina, du recouvrement des recettes de la ville, de récupération du patrimoine, ou encore celui de la décharge publique de Médiouna sont autant de boulets pour la nouvelle présidente du Conseil de la ville de Casablanca. Ces dossiers et autres attendent leur dénouement au sein du nouveau bureau exécutif de la ville de Casablanca.

«Surtout ne pas faire comme l’autre !»

Dr Nabila Rmili parviendra-t-elle à faire décoller les projets à l’arrêt que l’ancien président Abdelaziz El Omari n’a pas pu faire avancer? La nouvelle présidente du Conseil de la ville saura-t-elle se démarquer par rapport à son prédécesseur ? «Surtout ne pas faire comme l’autre !», souffle un élu du PAM, parti de l’opposition dans l’ancien Conseil. Cette opposition reprochait les absences fréquentes du maire sortant, qui seraient à l’origine des retards enregistrés dans certains projets. Le maire PJDiste était également accusé de gérer la ville de Casablanca de manière opaque. Ses adversaires pointaient d’ailleurs le manque d’informations et de communication entre le bureau et les commissions permanentes. Notre source confirme que ces commissions, qui sont pourtant des outils importants pour avancer sur des questions épineuses, ignoraient tout de l’état d’avancement des dossiers chauds. De même qu’il n’y avait pas de communication étroite entre les comités de suivi et les meneurs de ces projets, à savoir les Sociétés de développement local  (SDL). C’est ce qui explique d’ailleurs que l’on ignore les raisons de ces retards, déplore notre élu.

Le nouveau bureau est appelé à trancher à ce sujet. Car l’opposition n’a pas cessé de réclamer au maire sortant le PV qui matérialisait les réunions du Conseil d’administration de ces SDL, comme le stipule la loi 113-14. «Ce document doit être transmis au conseil de la ville dans un délai maximum de 15 jours. Mais on n’a jamais reçu un seul PV. Pourtant, c’est ce qui permet au Conseil d’exercer son pouvoir de suivi et de contrôle de tous les projets dont la réalisation a été confiée à ces sociétés», explique notre source.

Ce que devait «faire» l’ancien bureau… et «n’a pas fait» !

Un des projets pour lequel la nouvelle équipe devra prendre les choses en main est celui de la réhabilitation de la décharge publique de Médiouna. Alors que la capacité de cette décharge est épuisée depuis plusieurs années, ce dossier peine à trouver le chemin vers sa concrétisation. En cause, un désaccord entre l’ancienne équipe dirigeante de la ville et le bureau du Conseil de la Commune de Mejjatiya Oulad Taleb. Ce dernier n’a pas accepté l’implantation d’une nouvelle décharge contrôlée sur le territoire de cette commune.

Qualifiant la décharge de «véritable point noir» pour les habitants et l’environnement, le bureau de la commune de Mejjatiya a donc refusé d’accorder à l’ancien maire l’autorisation de créer une nouvelle décharge, censée remplacer la décharge actuelle. Pour rappel, il y a plus de trois ans, des travaux ont été lancés sur le site -sans aucune autorisation- pour entamer la réalisation de ce projet.  «On travaillait dans l’illégalité. Ce n’est qu’après l’intervention du président de la Commune de Mejjetiya et de l’ancien gouverneur que les travaux ont été arrêtés», raconte un ancien élu de la commune.

Le bureau sortant devait également résoudre d’autres dossiers tels que la problématique des constructions vétustes. Dans certains quartiers casablancais, le nombre des habitations vétustes a augmenté. Un nombre important de ces constructions existe dans l’arrondissement de Sidi Belyout. Ces habitations constituent un danger réel, car elles menacent de s’effondrer à tout moment, préviennent des associatifs locaux.  Ceux-ci regrettent que le projet de réhabilitation de l’ancienne médina n’ait pas avancé durant les deux mandats du bureau sortant.

Autre sujet qui n’a pas été prioritaire pour ce dernier, celui du marché de gros de volailles de Hay Mohammadi. Cela fait plusieurs années que les professionnels déploraient l’état de cet établissement. Mais aucune solution n’a été apportée par l’équipe sortante  pour la réalisation d’un nouveau marché. Pourtant, ce marché n’a pas cessé de susciter la colère des habitants de ce quartier qui subissent au quotidien les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent.

Dr Rmili, nouvelle maire de Casablanca trouvera également sur son bureau le dossier de la récupération du patrimoine. Cette question de revalorisation des biens du Conseil a suscité une grande polémique parmi les élus. La liste des biens communaux est illimitée et le manque à gagner est évalué à plusieurs milliards de DH pour la capitale économique. Pour récupérer ce manque à gagner, l’ancien bureau devait lancer une étude pour le recensement des biens de la ville et estimer la valeur réelle du patrimoine. Ce projet sera certainement réactivé par la nouvelle équipe de Dr Nabila Rmili. Notons que celle-ci n’en est pas à sa première participation à la gestion des affaires de la ville de Casablanca. Sous le mandat d’El Omari, elle a occupé le poste de la 10ème Vice-présidente de l’Arrondissement de Sbata.

La cérémonie de passation de pouvoir entre le maire sortant de Casablanca, Abdelaziz El Omari et la nouvelle présidente, Nabila Rmili, devrait avoir lieu dans les prochains jours. «Si tout se passe comme prévu, l’élection de Nabila Rmili sera officialisée lors d’une séance prévue entre le 16 et le 25 septembre prochain, conformément aux dispositions de la loi organique n° 113.14 relative aux communes», est-il souligné.

Ce changement donne une lueur d’espoir à certains Casablancais, qui comptent sur la nouvelle équipe dirigeante de Casablanca pour dénouer les problèmes les plus urgents de la capitale économique.  Mais, comme disent certains associatifs, la nouvelle présidente a des priorités. D’abord des questions de sécurités sanitaire, car le virus de Covid-19 n’a pas disparu. Autre priorité, l’activité économique et l’emploi des jeunes…

Naîma Cherii

 

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