Marché des dattes «Derb Mila» : Les clients se font rares

- Publicité -

Sans conteste, la conjoncture difficile due à la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covi-19 a eu un impact sur le pouvoir d’achat des consommateurs. A quelques jours seulement du ramadan, l’atmosphère demeure d’ailleurs inchangée. Les clients se font toujours rares, assurent des commerçants grossistes au marché des dattes «Derb Mila» à Casablanca.  Reportage.

- Publicité -

Derb Mila, Drissia à Casablanca. Samedi 27 mars 2021, il est 16h30. Ce marché de dattes, le plus grand du pays, ne grouillait pas d’acheteurs comme d’habitude, à pareille période de l’année. Très peu de clients sont venus faire leurs achats.

Cette situation contraste avec le décor qui s’offre du côté des vendeurs de dattes, qui sont dans l’attente des acheteurs.

A deux semaines du ramadan, les préparatifs du mois sacré sont affectés par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19, regrette un commerçant grossiste.

Devant son étal bien garni en dattes de différentes variétés, ce vendeur originaire de Zagora, remplit de petites caisses de dattes. «En cette période de l’année, à la veille du ramadan, parfois même à deux semaines de son arrivée, le marché accueille de nombreux commerçants, ainsi que des clients fidèles», dit-il.  Mais cette année, poursuit-il, «comme l’année dernière, d’ailleurs, l’atmosphère demeure inchangée, à cause de la pandémie».

Les ventes ont connu une forte baisse depuis une année, soit depuis le déclenchement de la crise sanitaire au Maroc», affirme  un autre vendeur grossiste du marché. Durant cette période, dit-il, les commerçants peinaient pour liquider leurs marchandises. Car, précise-t-il, la conjoncture difficile a eu un impact sur le pouvoir d’achat des acheteurs depuis le confinement.

«Nous espérons que les choses vont s’améliorer pour les jours à venir et que l’activité va reprendre», souligne un autre grossiste, qui, lui aussi, note que les clients se font toujours désirer. Ce grossiste de dattes, originaire d’Er-Rachidia, ne manque pas d’explications: «Après une année très difficile à cause de la crise de la Covid-19, le marché Derb Mila n’arrive toujours pas à reprendre des couleurs. On  souhaite une reprise de la consommation. Car la demande est encore en forte baisse». D’ailleurs, dit-il, les clients se font toujours  rares au marché Derb Mila.

A l’exception de quelques clients qui s’en donnent à cœur joie. «Ramadan est un mois de consommation par excellence de dattes», relève Fatéma, une Casablancaise que nous avons approchée, lors de notre reportage. Pas question, dit-elle, de ne pas faire mes achats dans le célèbre marché Derb Mila. Elle ajoute: «On est toujours impacté par la crise. Mon mari a dû quitter son travail à cause du confinement. Depuis quelques semaines, il a pu trouver du boulot dans une société de transport comme chauffeur. Mais rien ne peut me dissuader -pas même cette crise sanitaire de Covid. D’ailleurs, j’ai dû vendre mon bracelet d’or pour pouvoir faire mes préparatifs du ramadan».

«La situation est très difficile», lance Khadija, une autre cliente. «C’est sans conteste une année exceptionnelle que nous avons vécue depuis le déclenchement de cette maladie du nouveau coronavirus», commente-t-elle.

Les prix restent excessifs et la conjoncture ne rend pas les choses faciles pour les gens qui ont un pouvoir d’achat très limité», dit notre interlocutrice, qui craint des lendemains « difficiles ».

Cette femme, qui travaillait dans une société de textile, ajoute: «les choses auraient été très pénibles pour moi et mes enfants. J’ai été licenciée par mon employeur, il y a quelques mois. Heureusement qu’il y a ma famille qui m’a beaucoup soutenue et aidée durant cette année de crise». D’ailleurs, poursuit cette mère de deux enfants, «sans l’aide de ma famille, je ne serais pas dans ce marché pour acheter quelques kilos de dattes».

Au marché Derb Mila, malgré la crise sanitaire qui a impacté plusieurs secteurs d’activités, il y a une abondance et les étals sont garnis de dattes. C’est le cas notamment des dattes qui enregistrent des ventes record durant le mois de ramadan.

Les prix pratiqués par les vendeurs grossistes varient en fonction de la qualité et de l’origine du produit, précisent nos vendeurs. «Une légère baisse est notée sur le kilogramme par rapport à l’année dernière», si l’on en croit les dires des commerçants approchés, ce samedi 27 mars.

Les prix se situent entre 10 et 35 dirhams pour les variétés importées (prix de gros). Ainsi les dattes provenant de l’Egypte (Balah) sont vendues entre 10 et 15 dirhams le kilogramme. Le prix de gros des dattes tunisiennes «Dejlet nour» varie entre 20 et 28 dirhams le kilo. Par contre, celles venant d’Arabie Saoudite (Assoukari), sont cédées entre 30 à 35 dirhams le kilo. Les dattes importées des Emirats arabes unis sont, quant à elles, vendues à 30-35 dirhams.

Pour les variétés produites au Maroc : Boufeggous et Jihel, les prix sont respectivement de 20 et 30 dirhams. N’empêche que ces prix demeurent élevés pour les dattes marocaines en raison de l’intervention des grands commerçants grossistes, comme l’a assuré Noureddine, un vendeur en détail, rencontré au marché Derb Mila. Il dénonce le comportement de ces grossistes, «qui appliquent des prix largement supérieurs à ceux réels, en ces temps de crise, et même si les frais sont réduits», conclut Noureddine, qui espère des jours meilleurs.

Naîma Cherii

 

- Publicité -

Laisser un commentaire

Please enter your comment!
Please enter your name here