Campagne de vaccination : Ceux qui ont commencé rassurent

Photo : Soufiane Benkhadra

Une semaine après le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19, le point sur les effets secondaires avec des professionnels de la santé.Effets secondaires qui préoccupent, mais les professionnels expliquent…

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Aucun effet secondaire grave lié au vaccin de Sinopharm ou d’AstraZeneca  n’a été pour l’heure rapporté, assurent des professionnels de la santé approchés cette semaine par Le Reporter.

«Les effets indésirables sont bénins dans la majorité des cas et sans gravité ni conséquences médicales», déclarent nos médecins spécialistes.

Seules «quelques douleurs» à l’endroit où on a fait l’injection et de «la lassitude» ont été soulignées par certaines personnes âgées ayant reçu le vaccin, ont précisé les mêmes sources.

Selon ces dernières, certains ont développé de simples réactions allergiques, après quelques minutes qui ont suivi l’injection.  «Ces allergies sont parfois accompagnées de fièvre. Mais cela ne nécessite pas une prise en charge médicale»,  rassurent nos médecins spécialistes, après une semaine de vaccination.

«Ces effets secondaires sont mentionnés dans la notice du nouveau vaccin et sont résorbés facilement», ont  tenu à rappeler des personnels soignants, pour qui l’amélioration de la situation épidémiologique dans le pays permet le bon déroulement de l’opération de vaccination contre la covid-19 dans les rangs des professionnels de la santé.

«Le nombre de nouveaux cas de contamination a commencé à baisser», se réjouissent nos sources, qui rassurent sur les effets secondaires de la vaccination.

«On a habituellement des effets secondaires non graves. Ils sont relativement légers comme des maux de tête, des allergies qui prennent la forme d’une éruption cutanée, des douleurs musculaires ou encore de la fièvre. Il s’agit d’effets bénins que l’on peut rencontrer également avec d’autres vaccins», explique Dr TayebHamdi, Médecin, Chercheur en Politiques et Systèmes de Santé.

Ces effets indésirables, «Nous les avons aussi constatés chez les volontaires aux essais de Sinopharm (Phase III)», déclare le professeur Kamal Marhoum El Filali, Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Roch, qui a copiloté les essais cliniques de Phase III du vaccin de SinoPharm. Maisil s’agit de phénomène on ne peut plus normal, à en croire Kamal Marhoum El Filali, joint par nos soin. «Ce sont des effets secondaires communs, qui ne nécessitent pas généralement un traitement médical, à la limite les personnes souffrant de la fièvre sont traitées avec du paracétamol. Il n’y a rien d’anormal», explique Pr K.Marhoum El Filali.

Un premier rapport fin prêt d’ici deux semaines

Au Maroc comme dans d’autres pays, la vaccination contre la Covid-19 se poursuit et boucle, ce jeudi 4 février, sa première semaine. Selon le département de la santé, jusqu’au mardi 2 février, plus de 200.000 personnes ont reçu le vaccin du chinois Sinopharm ou du britannique d’AstraZeneca, les deux à être disponibles au Maroc. «C’est un indicateur qui nous permet d’affirmer que le lancement de l’opération de vaccination se déroule dans les meilleures conditions», a-t-on précisé à la direction de la population au ministère de la Santé.

Mais les sceptiques pointent les potentiels effets indésirables que les nouveaux vaccins contre la Covid-19 pourraient entrainer. «Les autorités sanitaires doivent avertir les Marocains sur les probables effets secondaires des deux vaccins», lance un professionnel de la santé, qui s’est interrogé sur la possibilité que certaines personnes pourraient renoncer à se faire injecter la seconde dose du vaccin, effrayés par ces effets secondaires justement.

Il faudra attendre les deux prochaines semaines pour en savoir plus sur ces effets. En effet, pour cette campagne de vaccination d’envergure, un «dispositif de surveillance pour la remontée des effets graves ou inattendus» a été prévu pour communiquer à tout moment si un signal de sécurité est identifié, indique une source proche du dossier.

Chaque information émanant des personnes vaccinées sera analysée et traitée au centre de pharmacologie à Rabat afin d’en savoir plus sur les deux vaccins. Selon les dires de notre source, le centre rendra son premier rapport de surveillance de la campagne de vaccination (sur les effets indésirables liés au vaccin contre la Covid-19) dans deux semaines. Ce rapport comptabilise les effets secondaires survenus après la première injection du vaccin (Sinopharm ou AstraZeneca) chez les personnes ayant été immunisées entre le 28 janvier et le 16 février 2021.

Immunité collective

Une semaine après le démarrage de la campagne de vaccination contre le virus de la Covid-19, la question de l’immunité collective demeure aussi posée. «Atteindre l’immunité collective c’est ce que nous souhaitons tous et la stratégie nationale prévoit de vacciner près de 80 % de la population marocaine sur une période de 12 semaines», souligne le professeur Kamal Marhoum El Filali. Et celui-ci d’ajouter: «Normalement, si les délais sont respectés et que la campagne de vaccination suit son rythme normal sur les 12 semaines, on pourra atteindre cette immunité collective d’ici la mi-mai».

Le ministre de la santé avait indiqué, en décembre dernier, qu’environ «30 millions de personnes» seraient vaccinées à l’issue de cette campagne de vaccination. Or, dit-il, «Pour parvenir à cet l’objectif, le calendrier de vaccination ne doit pas être modifié». «S’il y a problème de retard de livraison, cela va être très difficile », ajoute-t-il.

Mais pourra-t-on atteindre l’immunité collective d’ici l’été 2021, alorsque le démarrage de la campagne de vaccination au Maroc a fait l’objet de nombreuses critiques en raison des retards constatés dans la livraison des vaccins contre le virus de la Covid-19.Ce lent démarrage de la campagne a aussi suscité des critiques et incompréhension dans la classe politique et aussi chez les citoyens.

Dr TayebHamdi, également vice-président de la Fédération nationale de la santé (FNS), est «persuadé que le Royaume pourrait atteindre cette immunité collective d’ici juin-juillet 2021».  Mais à condition toutefois que «les livraisons des vaccins arrivent au fur et à mesure que la campagne de vaccination avance».

Notre Chercheur spécialiste a par ailleurs conseillé aux citoyens de continuer de respecter les mesures restrictives et les gestes barrière décrétés afin de permettre au pays d’atteindre rapidement l’immunité collective.

Notons enfin que la campagne de vaccination est gratuite pour l’ensemble des citoyens avec comme objectif d’immuniser toutes les composantes du peuple marocain (30 millions de personnes, soit environ 80% de la population), de réduire puis éliminer les cas de contamination et de décès dus à l’épidémie et de contenir la propagation du virus.

Il est à noter que les Marocains et les résidents étrangers peuvent vérifier leur inscription sur la liste de vaccination ou décrocher un rendez-vous sur le site www.liqahcorona.ma ou en envoyant un SMS au 1717.

NaîmaCherii

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