Déconfinement : Reprise difficile, chez les auto-écoles

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Le Maroc se remet progressivement en mouvement après un confinement de 95 jours. Mais le retour à la vie d’avant n’est pas pour tout de suite.

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De nombreux secteurs d’activités sont à la peine et espèrent y voir plus clair après la sortie du confinement. C’est le cas des auto-écoles qui ont fermé leur porte pendant trois mois, en raison du confinement instauré pour limiter la progression du virus de Covid-19. Une situation inédite pour le secteur de l’enseignement de la conduite, dont la reprise a été retardée par le désaccord entre les professionnels et l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (Narsa) autour de la gestion du passif. Lequel s’élève actuellement à prés de 27.000 candidats qui ont arrêté leur formation depuis le 20 mars.

Etat des lieux au 4e jour de la sortie du confinement qui a stoppé net l’activité des auto-écoles. « Nous vivons actuellement une situation dramatique. On n’est pas rassuré», confie, un instructeur d’auto-école à Casablanca. Tous les cours de théorie et de pratique pour la conduite doivent en principe reprendre effectivement dés la sortie de confinement, dans des conditions sanitaires strictes, dit-il. Toutes fois, selon ce professionnel, pour l’heure, « il n’y a pas encore de clientèle».

Il n’est visiblement pas le seul instructeur d’auto-école à ressentir une certaine inquiétude. Ce secteur « affaibli après plus de trois mois à l’arrêt total », selon les propos de Dahane Boubarad, président de l’Union nationale des associations et des propriétaires des auto-écoles, du code de la route et de la sécurité routière au Maroc, doit faire face à plusieurs contraintes.

Selon Dahane Boubarad, un manque de clients pose déjà de problèmes immédiats pour les auto-écoles. « La reprise n’a pas été facile. Il ne faut pas se leurrer. Il n’y aura de toute façon pas de travail pour tout le monde. Je ne pense pas qu’on retrouvera un rythme normal pour demain », dit-il. Il ajoute : « On a commencé à accueillir les candidats qui devaient se présenter aux examens au moment du confinement. Je pense qu’on ne pourra pas atteindre même 50 % du nombre habituel de notre clientèle dans les deux à trois mois à venir, surtout qu’on parle déjà d’une deuxième vague de la pandémie».

Pour ces candidats, qui se sont déjà acquittés de la totalité des frais, des cours de théorie et des heures de conduite supplémentaires étaient nécessaires pour qu’ils soient au niveau et ce, sans facturation de frais supplémentaires, explique Dahane Boubarad.

Ce dernier fait montre de patience. Mais derrière son calme apparent, c’est l’inquiétude. Selon lui, 20% des auto-écoles pourraient fermer leur porte, à cause de la crise de Coronavirus.  » Notre secteur a été frappé de plein fouet par la crise. Les conséquences de Coronavirus sont importantes pour les propriétaires des auto-écoles. On ne sait vraiment rien de ce qui va nous arriver », dit-il.

Alors que les salariés ont bénéficié d’une indemnité forfaitaire versée par la CNSS, les propriétaires des auto-écoles, eux, n’ont bénéficié d’aucune aide, s’est inquiété le président de l’Union nationale des associations et des propriétaires des auto-écoles, du code de la route et de la sécurité routière au Maroc. Pourtant, depuis plus de trois mois, les charges s’accumulent inexorablement : loyer, assurance, factures d’électricité et d’eau, internet, téléphone…etc, poursuit le président de l’Union, qui en appelle aux autorités. « Le secteur a été très sinistré et ne pourra pas se relever facilement de la crise. Nous avons déjà lancé un appel aux responsables du secteur pour prendre des mesures nécessaires afin de minimiser l’impact de cette crise sur les propriétaires des auto-écoles», conclut Dahane Boubarad.

Naîma Cherii

 

 

 

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