Deux experts marocains confient leur stratégie pour contenir le taux de contagion au Maroc

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La fin du confinement au Maroc est prévue le 20 mai prochain, toutefois, un risque de renouvellement n’est pas à éradiquer au vu de la situation épidémiologique actuelle. Un déconfinement progressif reste une étape prudente et cruciale pour éviter une nouvelle flambée de contagions risquée pour le système hospitalier, et pouvant déboucher sur un re-confinement qui risque, par ricochet, d’étrangler l’économie nationale.

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Dans cette veine, Abderrahmane Benmamoun, expert en santé publique et consultant à l’OMS, et Mohamed Amine Berraho, médecin épidémiologiste et professeur d’enseignement supérieur en épidémiologie clinique, ont fait part d’une stratégie qu’il faut adopter afin de contenir le taux de contagion dans le royaume même en étant déconfinés.

Abderrahmane Benmamoun estime que le déconfinement est une étape “très difficile à mettre en oeuvre” mais une volonté existe pour un passage sûr qui doit être mené d’une manière “très progressive”, car “la moindre erreur peut relancer l’épidémie”.

Le virus continuera à circuler à la sortie du confinement avec des niveaux différents selon les régions, souligne pour sa part Berrahou. La sortie du confinement doit donc “s’inscrire dans la stratégie de contrôle de l’épidémie jusqu’alors adoptée”.

Par ailleurs, afin de garder un taux de contagion bas durant le déconfinement, Berrahou, annonce qu’il est impératif de :

– Limiter l’apparition de nouvelles infections et de nouveaux foyers,

– Éviter la diffusion communautaire du virus dans les régions avec des cas sporadiques et/ou de petits foyers, – éviter la réintroduction du virus dans les régions avec éradication du virus par le contrôle de la mobilité entre les différentes régions.

Pour atteindre ces objectifs, le Dr Berrahou estime que la stratégie de déconfinement doit reposer sur :

– Une identification des cas probables permettant un diagnostic précoce,

– La mise en œuvre de mesures d’isolement,

– Des mesures systématiques de réduction des risques de transmission, notamment le port d’un masque et le maintien des règles d’hygiène et de distanciation sociale, – des mesures spécifiques de contrôle de l’épidémie par sous-populations, prenant en compte l’âge et la présence de comorbidités ; une sensibilisation de la population pour répondre efficacement à toutes ces mesures.

Pour Dr Benmamoun, les personnes à risque doivent “rester confinées” car le virus est toujours présent. Les activités essentielles peuvent être relancées mais les rassemblements et les lieux de grande affluence devront rester fermés, notamment les cafés et restaurants.

Le port de masque et la distanciation sociale devront être maintenus et obligatoires, précise dr Benmamoun.

Selon le Dr Benmamoun, si le virus est saisonnier, il peut reprendre lors de la baisse de température mais à ce stade la saisonnalité du covid-19 ne peut pas être confirmée.

Pour sa part, Dr Berrahou relève que le “risque de survenue d’autres vagues est très probable”.

En effet, vu la rapidité de transmission du virus et l’existence de formes asymptomatiques, le non-respect des gestes barrières est suffisant pour relancer l’épidémie et entraîner d’autres vagues, précise-t-il.

Le déconfinement ne signifie pas une levée totale et brutale des mesures de contrôle instaurées jusqu’à maintenant, insiste Dr Berrahou. Ces mesures doivent être maintenues à “un niveau élevé car une sortie brutale et mal préparée du confinement pourrait bien relancer l’épidémie et entraîner une deuxième vague”, note-t-il.

De son côté, Dr Benmamoun affirme que le déconfinement devra être progressif et contrôlé, avec l’obligation du respect des mesures d’hygiène et du port du masque.

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