L’ensemble du système scolaire français sera fermé jusqu’à nouvel ordre dès lundi a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron, en appelant les personnes de plus de 70 ans et les plus vulnérables à rester chez eux, pour se protéger de l’épidémie de coronavirus.
Dans une allocution solennelle d’une vingtaine de minutes, le chef de l’Etat a estimé que cette épidémie était la « plus grave crise sanitaire qu’ait connu la France depuis un siècle ».
Avec près de 3.000 cas et 61 décès selon un dernier bilan publié jeudi soir, la France est un important foyer d’infection dans le monde.
S’il a appelé l’ensemble des Français à la « responsabilité » et à limiter au strict nécessaire leurs déplacements, il a cependant maintenu le premier tour des élections municipales prévu dimanche.
« Il est important en ce moment, en suivant l’avis des scientifiques comme nous venons de le faire, d’assurer la continuité de notre vie démocratique et de nos institutions », a-t-il expliqué.
Face à la crise économique qui se propage avec des marchés boursiers en chute libre et de nombreux secteurs qui tirent la langue, Emmanuel Macron a estimé que l’Europe devra réagir « fort et vite » par des mesures de relance « quoi qu’il en coûte ».
« La Banque centrale européenne a fait part de ses premières décisions. Seront-elles suffisantes? Je ne le crois pas », a-t-il poursuivi, dans un commentaire rare d’un chef d’Etat sur l’action de la BCE.
Plus tôt dans la journée, l’institut monétaire avait annoncé une série de mesures comme favoriser les prêts aux PME et renforcer ses achats de dette publique et surtout privée.
Emmanuel Macron a également insisté sur la solidarité européenne et à éviter le « repli nationaliste », critiquant la « division ».
« Nous aurons sans doute des mesures de contrôle, de fermeture de frontières à prendre, mais il faudra les prendre à l’échelle européenne », a-t-il concédé.
Il a notamment indiqué qu’il allait prochainement échanger avec le président américain Donald Trump, qui a interdit pour trente jours tous les voyages depuis l’Europe vers les Etats-Unis.
Pour soulager les hôpitaux et libérer des lits de réanimation pour les cas les plus graves, le gouvernement français a demandé jeudi la déprogrammation des interventions chirurgicales non urgentes.
De nombreuses incertitudes subsistent face à l’évolution de ce virus encore mal connu. En Italie, où des mesures de confinement drastiques ont été mises en oeuvre, la péninsule a franchi la barre des mille morts et le nombre de cas continue de grimper.
Plusieurs spécialistes estiment qu’un scénario à l’italienne n’est pas à exclure en France.
(AFP)