Le Maroc est un pays champion du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, grâce à son engagement à sauver des vies et à mettre en place des efforts coordonnés pour prévenir les disparitions des migrants, a indiqué, mercredi 11 décembre 2024 à Rabat, la cheffe de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc, Laura Palatini. S’exprimant à l’ouverture d’un atelier de réflexion sur le thème « Prévention des disparitions dans le contexte des migrations, protection des droits des familles et gestion humanisée des frontières », organisé par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) en partenariat avec l’OIM Maroc, Mme Palatini a salué les efforts menés par le Royaume au niveau national, notamment son initiative innovante « gestion humanisée des frontières », qui vise à intégrer et à assurer la protection au niveau des zones frontalières, encourageant tous les pays à se l’approprier.
Rappelant que chaque année, des milliers de migrants disparaissent lors de leurs parcours migratoires, laissant des familles dévastées, elle a noté que depuis 2014, le programme « Missing Migrants » (Migrants disparus) de l’OIM a documenté un total de 70.591 décès.
« J’ai mentionné le chiffre total parce que chaque numéro représente une personne. Mais je dois ajouter que, comme la collecte d’informations est difficile, tous les chiffres restent sous-estimés », a-t-elle ajouté.
Mme Palatini a expliqué que l’objectif de cet atelier est double, d’une part, réfléchir collectivement aux meilleures pratiques pour prévenir les disparitions et protéger les droits des familles, et d’autre part renforcer la coopération internationale et interinstitutionnelle pour une gestion plus humaine des frontières. Soulignant que chaque migrante/migrant est porteur de changement et peut contribuer au développement, elle a estimé que « nous devons faire nos possibles pour protéger chacune de ces vies ». La participation active est cruciale pour le succès de cet atelier et pour avancer ensemble sur ce chemin de dignité et de justice, a-t-elle affirmé, notant qu' »ensemble, nous pouvons faire une différence réelle et durable pour les migrants et leurs familles ». Cet atelier s’inscrit dans le cadre du suivi de la mise en œuvre du Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières adopté à Marrakech en 2018, dont l’objectif 8 est de « sauver des vies et mettre en place une action internationale coordonnée pour retrouver les migrants disparus ».
Il ambitionne également de soutenir l’opérationnalisation des recommandations formulées dans le cadre de la réunion thématique sur la séparation des familles et les personnes disparues dans le contexte des migrations, tenue en septembre 2023 dans le cadre du Processus de Rabat.
Rassemblant départements ministériels, organisations internationales et acteurs de la société civile, ce séminaire a été l’occasion de partager les bonnes pratiques en matière de gestion des cas de disparition, de soutenir l’approche participative via la mise en exergue du rôle de la société civile et d’approfondir la réflexion pour le renforcement des dispositifs d’identification des personnes décédées.
Il s’agit aussi de rappeler le cadre juridique de protection et les mesures afférentes, de présenter les expériences de la société civile intervenant en soutien des familles de disparu(e)s, et de partager les expériences de coopération en matière de prévention des disparitions.