Ressources halieutiques : Kamal Sabri: «la baisse des anchois et des crevettes roses n’est pas due à une pollution des eaux»

Kamal Sabri, Président de la Chambre de pêche maritime de l’Atlantique du nord
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Comment se portent les populations de poissons pêchées au large des côtes marocaines? A en croire les dires de certaines voix au fait de la réalité de la pêche, la situation serait de plus en plus tendue pour certaines espèces de poisson comme l’anchois ou encore la crevette rose. L’une des explications évoquée est la pollution des eaux. Mais…

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La question des ressources halieutiques est un «ancien» sujet qui n’a pas cessé d’animer les discussions durant ces dernières années. Ces ressources sont-elles disponibles en quantités suffisantes au large des côtes marocaines. Comment se portent les populations de poissons pêchées? Pourrait-on bientôt ne plus trouver du poisson dans les eaux marocaines?

Des experts et certaines voix de la profession de la Pêche au fait de la réalité de cette activité s’en inquiètent et alertent contre l’effondrement des stocks de certaines espèces. Selon ces mêmes sources, la situation serait de plus en plus tendue pour l’anchois, la crevette rose, ou encore la sardine. Cette espèce, la «vedette» des poissons pélagiques et le poisson le plus prisé par les Marocains, serait-elle importée au Maroc comme le soutiennent des consuméristes ?

Interrogé sur la question, Kamal Sabri, Président de la Chambre de pêche maritime de l’Atlantique du nord se veut rassurant. «Vous voulez parlez peut être d’une autre espèce: le Saumon. Mais pour la sardine, le Maroc n’importe pas cette espèce de poisson. D’ailleurs, le Royaume est classé parmi les premiers exportateurs au monde de la sardine», répond le président Kamal Sabri, également parlementaire, qui répondait à une question du Reporter, lors d’une conférence-débat tenue le 13 juillet à Casablanca sur «les besoins et les conditions nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire». Il reconnaît toutefois que «les anchois et les crevettes ont, elles, connu une diminution» mais qu’un travail est actuellement en cours sur les plans d’aménagement les concernant».

Avec ces plans d’aménagement, le Maroc espère rétablir les stocks de ces deux espèces, dont les stocks n’ont jamais été aussi faibles, selon les dires de plusieurs sources concordantes. Celles-ci précisent au passage que la situation des réserves des anchois et des crevettes roses dans la zone située entre Asilah et Kenitra est «grave et alarmante». Nos sources imputent «cette baisse drastique du poisson» à la pratique d’engraissement du thon rouge qui consiste à rejeter, quotidiennement, des dizaines de tonnes de petits pélagiques au niveau de la madrague se trouvant dans la zone. Elles ajoutent à l’occasion que les eaux du littoral de Larache présenteraient une certaine dégradation.

Comment expliquer cette baisse ? L’activité de l’élevage du thon rouge a-t-elle vraiment un lien avec la diminution de crevettes roses et d’anchois? La pollution des eaux pourrait-elle être à l’origine de la baisse des poissons? La question mérite en tout cas d’être posée. D’autant que cette activité d’élevage de thon rouge à Larache serait depuis un certain temps déjà au centre d’une grande polémique. D’ailleurs, le 17 février 2022, la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC) a adressé dans ce sens une lettre à l’Institut national de la recherche halieutique (INRH) pour avoir des explications scientifiques au déclin particulièrement inquiétant de certaines populations comme la crevette rose. Dans cette lettre, dont Le Reporter détient copie, la confédération demande également une copie de l’étude réalisée par l’Institut sur la problématique.

Mais selon Kamal Sabri, la baisse des anchois et des crevettes n’est pas due à une pollution des eaux. «A un moment donné, il y avait en effet un souci chez les pêcheurs qui opéraient dans la région du nord. Mais le ministère a confirmé que cette hypothèse ne tient pas la route. Cette baisse est peut être due à autre chose», a rassuré le Président de la Chambre, expliquant que ce constat s’appuie sur les données scientifiques de l’INRH.

Naîma Cherii

 

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