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Où va la France ? Cette question est aujourd’hui sur toutes les lèvres.

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Plus qu’une question, c’est un cri,tantôt de détresse, de désemparement et d’impuissance, tantôt de révolte, de rage et aussi, malheureusement, de haine.

La France semble déboussolée et tous les observateurs du monde le sont par ricochet… Ceux qui se désolent autant que ceux qui fulminent !

La mort de l’adolescent Nahel, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier à Nantes et les émeutes urbaines qui s’en sont suivies, pour dramatiques et consternantes qu’elles soient, ne sont pas le premier scénario du genre. D’autres l’ont précédé, avec les mêmes scènes de violence, les mêmes saccages, les mêmes affrontements entre policiers et émeutiers… 

Mais il est indéniable qu’il y a un crescendo inquiétant, voire terrifiant, de part et d’autre, qui semble n’avoir plus de limites. 

Jamais les émeutiers n’avaient brûlé d’immeubles jusqu’à leur effondrement, ni lancé de voiture bélier contre le domicile d’un particulier (maire ou pas), ni saccagé et incendié autant de postes de police, autant de cibles à l’aveugle, y compris celles d’associations caritatives… 

Jamais non plus il n’y a eu autant de brutalité policière, allant des Flash-Ball qui éborgnent les manifestants (Gilets jaunes, 2018-2019) aux tirs intempestifslors de contrôles routiers,qui ont fait deux victimes en 2020, trois en 2021 et… 13 en 2022 !!

Cette année 2023, à date (fin juin), Nahel est déjà la 3ème victime des balles policières visant quasi-exclusivement des Africains et des maghrébins… 

Alors, bien sûr, si ce sont ces communautés-là qui pâtissent le plus des dérives policières, c’est que ce sont elles qui sont les plus problématiques, tonnent les experts en instrumentalisation politique de droite, d’extrême-droite et d’extrême-extrême-droite (Eric Zemmour & Co), qui réclament encore plus de «fermeté» policière et de liberté d’action des forces de l’ordre, face à ces populations qui, même lorsqu’elles représentent la 3ème ou 4ème génération issue de l’immigration, sont toujours considérées comme «pièces rapportées».

Or, là se pose la question la plus essentielle, la plus centrale: Pourquoi l’intégration de ces Français issus de l’immigration a-t-elle échoué en France ? 

En Allemagne, pour ne prendre que cet exemple, sur une population de quelque 80 millions de citoyens, 20 millions sont issus de l’immigration… Et, à quelques exceptions-près, le problème de l’intégration ne se pose pas.

Si en Allemagne, les Allemands de souche comme d’origine immigrée sont tous considérés Allemands, pourquoi en France, les Français d’origine immigrée ne sont pas vus comme des Français quand ils sont africains ou maghrébins ? 

Car, bien que fils (ou petits-fils, voire arrière petits-fils) d’immigrés, ce sont bien des Français, nés en France, éduqués dans les écoles françaises, censés «nourris»aux valeurs de la République française…

Les réponses à cette question expliquent la situation actuelle.

Elles ont toutes fait l’objet d’analyses multiples à l’occasion de la mort du jeune Nahel.

Ghettoïsation de ces populations (qui se constituent, compte tenu de leurs conditions de vie dans les banlieues et périphéries des villes, en communautés à part). 

Abandon des jeunes à eux-mêmes et à leurs quartiers de HLM, où se développent des pratiques en marge de la loi et, donc, en marge de la société française.

Fossé chaque jour plus profond avec la police, les délits de faciès et les bavures à répétition aidant. Instrumentalisation politique stigmatisant, à qui mieux mieux, les immigrés, les musulmans et tout ce qui n’est pas français de souche et judéo-chrétien, avec pour conséquences l’exacerbation des antagonismes et de dangereuses fissures sociales. 

Haine grandissante chez les jeunes de ces communautés, qui vire à l’émeute à toute occasion. 

Crescendo de violence sur la place publique sous les mandats du Président Macron: manifestations des Gilets jaunes, manifestations anti-loi sur la retraite, manifestations pour Nahel, où chaque fois, les casseurs en tous genres poussent un peu plus loin l’audace de leur saccage (et parmi ces casseurs, il n’y a pas que les Africains et maghrébins, comme souvent affirmé… Il suffit de se pencher sur les très actifs black blocs qui surgissent dans toute manifestation pour en avoir la preuve).

Face à tout cela, le citoyen qui n’a rien fait, mais découvre le matin sa voiture calcinée, le commerçant qui ferme boutique le soir et se retrouve devant un champ de ruines le lendemain, l’habitant qui n’a plus que les yeux pour pleurer devant son immeuble effondré… Et, de façon générale, l’observateur d’où qu’il soit qui voit la France partir ainsi en vrille… Tous poussent ce même cri: mais qu’advient-il donc de la France ? 

Cette «Douce France» que chantaient les poètes. Ce pays des droits et libertés dont rêvaient tous ceux que leurs potentats de Dirigeants étouffaient chez eux. Cette terre de culture, de littérature et d’arts, sublimés aux quatre coins du monde, quand les écoles de la mission française diffusaient –gracieusement- ce savoir dans ces contrées lointaines où, tout petits déjà, les enfants récitaient en classe «Maître corbeau sur un arbre perché…» et chantaient dans la cour de récréation «Il était un petit navire…».

Qu’advient-il de ce pays où tout étranger s’enorgueillait de pouvoir passer des vacances et dépenser toutes ses économies de l’année en parfums, habits, fromages, avant que les restrictions de visas ne coupent court à ces velléités… 

Ceux qui aiment la France et voient avec douleur et amertume ce qu’elle devient, se sentent bien impuissants devant ce qu’en ont fait, à la fois, certains politiques haineux et certains jeunes irresponsables.

D’autant que la haine des uns reçoit, en riposte, celle des autres et que l’incessante spirale des ripostes n’augure pas de jours meilleurs.

Aujourd’hui encore, on entend des responsables français monter sur leurs grands chevaux pour menacer, humilier, provoquer…

Est-ce la bonne réponse à ce qui se passe en France depuis quelques années déjà et non depuis la mort de Nahel ?

Assurément non. La montée de l’extrême droite ne fait qu’empirer la situation. Le Porte-parole de Zemmour qui lance une cagnotte pour soutenir le policier qui a tué l’adolescent et annonce attaquer en Justice la famille de cet adolescent, jette sciemment de l’huile sur le feu et persiste et signe en médiatisant haut et fort ses actions.

Les clivages d’une société commencent par le non-respect les uns des autres.

Une chose est sûre. Sans un sursaut politique, sage et réfléchi,qui permettrait de soigner les maux d’ostracisme, de racisme et de violence, à la racine, point de salut ! Ni pour la France, ni pour les composantes de sa société ! 

Et nul ne peut nier qu’en matière de sagesse et pour redresser la situation, les politiques ont plus de responsabilité que les casseurs.

B. Amrani



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