Fédération nationale des travailleurs de l’énergie : « On les a traité comme des criminels. Alors qu’ils n’ont fait que leur travail d’assurer la surveillance et la sécurité de la centrale »

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La polémique enfle à la centrale thermique de Mohammedia, après la condamnation,  mardi 17 mai, d’un agent d’exécution et d’un agent de sécurité à deux ans, un autre agent a été condamné à un an et demi.

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Les travailleurs de l’énergie sont encore sous le choc de ce jugement que la fédération nationale des travailleurs de l’énergie a qualifié d » ‘injustifié ». « L’agent d’exécution et les agents de sécurité n’ont fait que remplir leur devoir professionnel en plein respect des conditions de préventions et de sécurité suivis dans tous les centres énergétique », insiste la fédération dans un communiqué. Elle tient à rappeler :  » Ces personnes, avec tous les autres travailleurs de la centrale, ont joué un rôle majeur dans la protection de la sécurité énergétique au lendemain de la pandémie. Ils étaient en première ligne avec les policiers, les médecins, et les autorités ». Mais, hélas, cela n’a pas été en leur faveur, poursuit la fédération, non sans regret.

Que s’est-il passé à la Centrale thermique de Mohammedia? Le Reporter fait le point sur ce que l’on sait de cette affaire.

Les faits remontent au 5 mai, quand des agents d’autorités et des forces publiques ont débarqué dans les locaux de la centrale, situé en bordure du littoral atlantique à proximité de la raffinerie de la SAMIR et implantée au sein de la zone de consommation électrique la plus importante du pays, à 25 km de Casablanca.

Dans les détails, la fédération nationale des travailleurs de l’énergie a souligné, dans un communiqué, que des agents d’autorités locales et publiques, sans avis préalable, ont effectué, jeudi 5 mai, une visite de terrain à la centrale thermique pour avoir des explications sur un camion transportant du sable que la police a intercepté ce même jeudi.
La fédération a affirmé qu’ils sont entrés à la centrale par la porte arrière, laquelle est habituellement réservée aux camions. Pourtant, dit la fédération, les visiteurs ont été reçu avec tout le respect dû aux autorités locales et publiques, et ils ont eu toutes les explications requises et justifiées par les documents officiels.

Des travailleurs ont fait savoir que la Centrale thermique de Mohammedia utilise l’eau de mer pour le refroidissement, en circuit fermé, de ses propres équipements. Et à l’occasion, ils indiquent également que les sables charriées par l’eau de mer s’accumulaient dans la centrale au point où, disent-ils, cela commençait à constituer un vrai problème à la centrale. Il y a quelques mois, après avoir eu l’accord du Chef de gouvernement, du ministre de l’équipement et du DG de l’ONEE, la centrale a lancé un appel d’offres pour vendre ce sable. Ce que les responsables ont bien expliqué aux autorités publiques, affirme la fédération,  soulignant au passage que, des documents officiels leur ont été remis.
Mais l’affaire ne sera pas close pour autant. Puisque, lundi 9 mai, dans la matinée, les mêmes agents d’autorités locales, accompagnés de hauts responsables sécuritaires,  sont revenus une deuxième fois à la centrale en entrant toujours par la porte arrière, sans aucun avis de la part des autorités concernant cette visite, assure la fédération.

Cette dernière précise que lorsque l’agent de sécurité, en charge de la surveillance et de la sécurité de cet établissement public vital, était entrain d’aviser -par téléphone- la direction de la visite de cette délégation, les policiers, ont pris d’assaut la centrale, sans tenir compte des consignes de sécurité qui sont normalement en vigueur dans une centrale thermique de production, de transport et de distribution d’électricité, soutient la fédération.
Et c’est là que la situation va dégénèrer. « Un agent d’exécution a demandé à l’agent de sécurité de fermer la porte jusqu’à ce que les responsables arrivent sur les lieux. Sachant que personne ne peut accéder à l’usine car les instructions susmentionnés exigent que tout visiteur doit être accompagné pour le protéger des dangers potentiels à l’intérieur des installations. Mais avant que les responsables arrivent au niveau de la porte arrière, laquelle se trouve à 15 minutes de la direction, les policiers ont décidé de partir. Mais ils n’ont pas vu d’un bon oeil le fait que la porte soit fermée, et ils ont fait une vidéo dans laquelle ils soulignaient être enfermés dans les locaux de la centrale, indique la federation dans son communiqué.

Les policiers vont ensuite procéder à  l’arrestation de deux chefs de service et d’un cadre, qui sont arrivés sur les lieux pour s’enquérir auprès des agents sécuritaires de la légalité de cette inspection. Les deux agents de sécurité chargés de la surveillance et de la sécurité de la centrale seront arrêtés, ajoute la fédération, affirmant que la porte arrière de la centrale restera sans surveillance.

Ainsi donc l’affaire, pour laquelle les autorités publiques s’etaient déplacées à la centrale a pris une autre tournure. Elle commence par « des soupçons » sur une vente des sables au marché noir et finit par la condamnation d’un agent d’exécution et d’un agent de sécurité à deux ans, un autre agent à été condamné à un an et demi.
La condamnation de l’agent d’exécution à la centrale, Mustapha Zahid et de deux agents de sécurité a engendré une vague de protestations de la part des employés de la centrale, qui ont tenu, vendredi 13 mai, un sit-in pour crier leur colère.  » On les a traité comme des criminels. Alors qu’ils n’ont fait que leur travail d’assurer la surveillance et la sécurité des installations de production et de transport d’électricité, ainsi que de garantir la sécurité des forces publiques qui ont pris d’assaut la centrale thermique sans même avertir les responsables de la centrale », déplore le bureau de la fédération, ajoutant qu’à la centrale, la tension est palpable.

A cette tension, s’ajoute la polémique ouverte par la fédération nationale des travailleurs de l’énergie, qui s’interroge, dans son communiqué diffusé mercredi 18 mai, sur les raisons de garder le silence sur la plainte déposée contre la centrale, et qui est, dit-on, à l’origine de toute cette affaire. Le sujet principal pour lequel les autorités publiques se sont déplacées, on n’en parle plus!  » La visite des policiers avait pourtant pour but d’avoir des explications sur un camion transportant du sable que la police a intercepté ainsi que sur les accusations de la plaine », conclut la fédération, qui s’interroge sur les raisons ayant motivé le plaignant.

Naima Cherii

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