Pass vaccinal : La contestation grandit dans la rue

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La contestation enfle contre le pass vacvinal. Les opposants au pass vaccinal ont à nouveau donné de la voix dans la rue ce mercredi 27 octobre, avant que les forces de l’ordre n’interviennent et dispersent la foule.

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La députée Nabila Mounib apporte son soutien aux manifestants qui battent le pavé deux jours seulement après un premier sit-in tenu dans plusieurs villes « parce qu’on refuse que les libertés individuelles soient menacées et en même temps on combat les conséquences de ceux qui vont voir des répercussions sur leur vie, comme perdre leur emploi », a-t-elle dit, lors de la manifestation tenue à Rabat, où la situation s’est tendue, au moment de la dispersion. « On déplore aujourd’hui cette mesure qui oblige les gens à se faire vacciner. Ce n’est pas correct et ça porte atteinte à la liberté de chacun et surtout la liberté de notre corps », dit Mounib.

Depuis l’annonce «contestée» de l’Exécutif, des appels se sont multipliés pour dénoncer la mise en place « arbitraire » du pass vaccinal pour se rendre dans les lieux publics. Sur les réseaux sociaux, l’avalanche de messages ne diminue pas et les mots ne sont pas assez forts pour fustiger le «pass liberticide» et la «trahison des Marocains par le nouveau gouvernement». Selon des voix associatives, des mouvements de protestation sont prévus par les opposants au pass un peu partout dans le pays pour demander la fin de la mise en application de ce pass-vaccinal. Une mesure fermement rejetée et dénoncée également par certains hommes politiques et citoyens qui ont demandé l’annulation pure et simple de ce pass. «La vaccination contre la pandémie n’est pas obligatoire au Maroc et depuis le début elle se fait de manière volontaire. Mais le pass vaccinal est obligatoire», lance un Casablancais. Et d’ajouter, non sans colère, «rendre le pass vaccinal obligatoire sans délai de mise en vigueur est une mesure incompréhensible».
Alors que le caractère obligatoire de la décision pour avoir accès aux espaces publics continue de soulever une certaine indignation chez une frange de la population, l’annonce a provoqué un afflux massif vers les centres de vaccination. «Les centres de vaccination ont connu ces six derniers jours une grande affluence», soutient un agent d’autorité à Casablanca. Pour ce dernier, si l’on continue sur cette cadence, le pass vaccinal pourrait très rapidement atteindre son objectif qui est, dit-il, de vacciner tous les «récalcitrants». Mais jusqu’à quelle date le pass vaccinal est-il en vigueur? Le communiqué du ministère de la Santé ayant annoncé cette décision, qui rend obligatoire le pass vaccinal dans les lieux publics, ne donne aucun détail sur la fin de l’utilisation de ce pass.

Désobéissance !

Selon nos informations, de la souplesse a en revanche été accordée, dès vendredi 22 octobre, sur l’obligation d’un pass sanitaire pour accéder à certains établissements. Les fonctionnaires de certaines administrations ne seraient plus tenus de fournir leur pass vaccinal, soufflent nos sources. On  citera, par exemple, les cadres du ministère de l’éducation nationale, qui sont exemptés de ce pass vaccinal pour accéder aux établissements scolaires, témoignent des enseignants. « Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons aucun problème ni avec la direction régionale de l’éducation nationale ni avec l’établissement scolaire pour y accéder et ce, malgré une correspondance du gouverneur adressée aux responsables des services externes pour les exhorter à mettre en application le pass vaccinal», indique un enseignant à Khenifra.

Ce dernier ajoute à cette occasion que les critiques sont d’autant plus sévères que la mise en application de cette mesure tombe alors même que plus de 70 % de la population est déjà vacciné. Les citoyens, dit-il, s’interrogent aussi sur le pourquoi et l’utilité de cette mesure décrétée par le gouvernement quand ce pass n’est pas requis pour monter à bord  des trains et ce, malgré l’extension de ce document à de nombreuses activités.

Jeudi 21 octobre, date de l’entrée en vigueur de cette mesure, plusieurs établissements comme les supermarchés ou encore les banques ont interdit l’entrée aux personnes ne possédant pas de pass-vaccinal. Mais, à compter de ce lundi 25 octobre, la mise en application de ce  pass n’est pas concrète dans certains lieux publics qui sont pourtant concernés par la décision du gouvernement. Ainsi, des hypermarchés ont choisi de passer outre cette mesure de contrôle si leurs clients sont en détention ou non du pass vaccinal. Le Reporter a constaté de visu à Casablanca que les gérants de certains hypermarchés  n’exigent pas de leur clientèle de présenter leur pass contrairement à ce qu’ils ont fait le premier jour de la mise en application.

Idem pour les cafés. Théoriquement, depuis une semaine, il n’est plus possible d’accéder également aux cafés. Mais, selon nos informations, la majorité des cafés et de restaurants à Casablanca ont, eux aussi, fait fi de cette mesure de contrôle.  Le pass vaccinal n’est point demandé par plusieurs patrons de ces lieux. Déjà en manque de main-d’œuvre, les gérants de ces lieux s’interrogent sur leur capacité à faire respecter la décision. «On vit depuis près de deux ans des moments très difficiles mais là, avec cette nouvelle décision qui nous impose de vérifier les pass des gens, ça va être encore plus difficile. Nous ne sommes pas des policiers et ce n’est pas notre mission d’exiger des clients la présentation du pass», témoigne un gérant de café au centre de Casablanca. Ce qui est important, dit-il, c’est que nos clients se plient aux mesures sanitaires, distanciation sociale et port de masque à l’intérieur du café.

Problèmes en série ? !

Un vaccin qui aggrave les symptômes, vraiment? Alors que Le Maroc a commencé à mettre en application le pass vaccinal que des citoyens s’inquiètent de potentiels effets secondaires de certains vaccins anti Covid-19. Une inquiétude qui va encore croitre avec la mort, jeudi 21 octobre, d’une jeune fille après avoir été injectée par le vaccin mis au point par le laboratoire américain Pfizer. Dans la journée, le ministère de la Santé a formellement démenti cette information, indiquant que le décès de la jeune fille n’a pas de liens avec le vaccin. Une déclaration qui ne réussira pas pour autant à rassurer les citoyens «inquiets», d’autant que le vaccin en question a été suspendu pour la première et troisième injection. Une mesure, qui, selon le ministère, s’explique par «des raisons scientifiques et logistiques». Mais alors, qu’en est-il des problèmes d’effets secondaires en série ? Plusieurs cas de paralysie ont été détectés et révélés par des vidéos diffusées sur la toile ? Sont-ils inquiétants? Ces vidéos doivent-elles nous mettre en garde contre les vaccins anti- Covid ? Y  a-t-il un lien établi entre ces paralysies et une réaction au vaccin anti covid ? Des internautes ont été nombreux à réagir à ces vidéos et à des publications sur le net évoquant des complications voire «des décès parmi les personnes injectées».

Au Comité scientifique et technique, on juge les complications d’ordinaire concernant les personnes vaccinées, bien qu’on ait noté «quelques effets secondaires moindres associés au vaccin, notamment des maux de tête et de la lassitude». Selon Pr Saïd Moutaouakil, membre de ce Comité, chaque semaine, plusieurs cas sont étudiés au niveau du comité scientifique de pharmacovigilance. «S’il y a quelque chose, l’alerte est donnée instantanément. Et après le travail de ce comité, nous au niveau du Comité scientifique et technique, on récupère ces cas pour mettre en balance les «bénéfices-risques» des vaccins en question», explique-t-il. Le risque zéro, dit-il, n’existe pas. Mais, précise-t-il, on tient compte de la balance «bénéfices-risques». «Et si on trouve que les risques sont très importants on ne vaccine pas, même si les bénéfices sont importants», conclut Pr Moutaouakil.

Mais qui est responsable en cas d’effets indésirables graves ? La question des effets secondaires «graves» des vaccins contre covid-19  -et notamment leur nombre– continue en tout cas de préoccuper. «Rendre obligatoire le pass vaccinal, cela signifie obliger les gens à se faire vacciner. L’Etat marocain doit donc assumer toute sa responsabilité en cas d’effets indésirables «graves», lit-on dans un communiqué du Réseau marocain pour la défense du droit à la Santé. «La réparation intégrale des préjudices directement imputables à une vaccination obligatoire doit être assurée par l’Etat. Nous demandons au gouvernement de mettre en place un système d’indemnisation pour les personnes ayant subi un préjudice du fait de la vaccination», insiste le président du Réseau.

Naîma Cherii

 

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