Est-ce le début d’une série de recours contre l’entrée en vigueur du pass vaccinal obligatoire au Maroc? Des recours devraient être déposés au tribunal contre la mesure gouvernementale de mettre en application le pass vaccinal dans les lieux publics.
L’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), pour ne citer que cette association, compte introduire, dans les jours qui viennent, un recours devant le tribunal administratif de Rabat pour obtenir la suspension de ce pass, selon son président Aziz Ghali.
Pour ce dernier, il est inacceptable, alors que la vaccination n’est pas obligatoire, de priver les citoyens de leur droit d’accès aux lieux publics sans même qu’il y ait une loi qui délègue au gouvernement de prendre cette mesure. «La décision n’a pas été prise sur la base d’une loi, mais sur la base d’un simple communiqué, lequel document n’a été diffusé ni sur le site du SGG, ni sur celui du Chef de gouvernement», souligne le président de l’association, rappelant à cette occasion que «ce qui a été adopté c’est la loi cadre sur les urgences sanitaires, et c’est cette loi qui a délégué à l’Exécutif de faire sortir son communiqué «liberticide» ».
Ce mercredi 27 octobre, l’association devait adresser une lettre au Secrétariat général du gouvernement (SGG), dans laquelle elle demande au SGG de lui livrer la version officielle de ce communiqué. «Quand nous aurons reçu ce document du SGG, nous allons porter l’affaire en justice», déclare à Le Reporter le président de l’association.
Le pass vaccinal est-il conforme aux droits de l’homme ? Quelles sont les violations de ce pass ? Depuis quelques jours, l’AMDH coordonne, à ce sujet, au niveau de ses branches afin de recueillir les plaintes du plus grand nombre de personnes affectées par cette décision gouvernementale, selon le président. «Jusqu’à maintenant, l’association a reçu cinq gros lots de violations», lance d’emblée Aziz Ghali, ajoutant que la mesure du gouvernement pose certainement problème à des salariés et à des fonctionnaires. Ainsi, des élèves et des étudiants ont été interdits d’accéder à leur classe car n’étant pas en possession d’un passeport de vaccination, des fonctionnaires et des salariés n’ont pas été autorisés d’accès à leur lieu de travail, des citoyens n’ont pas pu accéder à l’administration ou encore des gens qui n’ont pas pu faire leur courses dans des centres commerciaux, etc. Ce sont là les dossiers recueillis par l’association, dit Ghali, ajoutant qu’une lettre ainsi qu’une pétition seront incessamment envoyées au Chef de gouvernement Aziz Akhannouch pour l’interpeller sur toutes les violations du pass.
N.Cherii