Nouveau Gouvernement : Le pari du Maroc sur ses femmes

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Jeudi 7 octobre 2021. Un seul sujet dans tout le Maroc: la nomination du nouveau gouvernement. Le long mois d’élections, tractations, compositions de majorités à l’échelle nationale et locale, a pris fin avec l’élection le 5 octobre des membres de la Chambre des Conseillers.
Le Parlement est donc au complet, entièrement renouvelé.
Les communes, les préfectures, les provinces, les régions… Tout est en place, avec majorités, bureaux et Présidents.
En ce qui concerne l’exécutif, le nouveau chef de Gouvernement avait été nommé, conformément à l’article 47 de la Constitution, au regard de son appartenance au parti arrivé 1er aux élections, le RNI. C’est le chef de ce parti, Aziz Akhannouch.
On savait aussi, après qu’ils l’ont annoncé officiellement, que la Majorité gouvernementale ne compterait que les 3 premiers partis: le RNI, le PAM et l’Istiqlal (dont on a suivi la marche à trois, à tous les niveaux des collectivités locales, donnant lieu à une coalition qui a la haute main sur l’ensemble: Gouvernement, Parlement, communes, provinces, préfectures, régions).
Ce qu’il manquait, c’était la nomination du Gouvernement au complet.
Et c’est ce qui était attendu dans une fébrilité générale. Les citoyens, curieux de voir quelle architecture et quelle consistance aurait ce nouvel exécutif.
Nous aurons, bien sûr, à revenir sur ce Gouvernement et ses nombreuses particularités, dont les premières,
notées à chaud, figurent dans notre dossier-express de cette semaine (le bouclage du journal ayant été retardé pour attendre les deux événements: la nomination du Gouvernement et le Discours Royal au Parlement que prévoit la Constitution).
Mais arrêtons-nous sur la particularité qui a le plus frappé l’opinion publique, en dehors du mode «ramassé» du Gouvernement qui, pour la 1ère fois, reste en dessous de la trentaine de membres (24 à ce jour, mais
il a été annoncé que des Secrétaires d’Etat seraient nommés ultérieurement.
Une 1ère, là aussi, jamais la nomination du Gouvernement ne s’est faite en deux
temps).
Il s’agit des femmes de ce Gouvernement.
Elles sont au nombre de 7 (près du tiers de l’exécutif).
Elles sont modernes. Elles ont de hautes compétences. Et elles ont été nommées à des ministères dont jamais -jusqu’à présent- femme marocaine ne pouvait rêver !
Jamais au grand jamais femme marocaine ne s’était vue attribuer le ministère des Finances, ni celui de la Santé, ni celui de l’Habitat, ni celui du tourisme, etc.
Elles faisaient plaisir à voir, lors de leur nomination, avançant avec grâce, pour saluer le Roi.
Quelque chose, à ce moment, changeait le visage du Maroc. Nombreux sont ceux qui se sont accordés à le dire.
L’opinion publique est unanime. C’est un signal fort qui a été donné. Le Maroc a fait un gros pari sur les femmes.
A elles, à partir de là, de relever le défi. Car, à elles, comme au trio gagnant du Gouvernement, rien ne sera pardonné… Pour la simple raison que ni les femmes,
à qui cette inédite et grande chance a été donnée, ni le trio de la Majorité, qui domine désormais toute la carte politique, ne pourront prétexter une quelconque entrave
du genre «on ne veut pas me laisser pas travailler».
Tout est là pour que les défis soient relevés: un gou- vernement (en principe) homogène, une feuille de route claire, une cohérence politique entre le national et le local… Les attentes, déjà grandes, n’en seront que plus élevées.
Les femmes, gracieuses, modernes, intelligentes, que l’opinion publique voit accéder à de si hautes responsabilités, n’ont d’autre choix que de mettre en œuvre
toute leur «niaque féminine» pour prouver ce qu’on attend d’elles, plus qu’on ne l’attend de leurs confrères hommes: faire leurs preuves!
Bahia Amrani
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