Economie: Comment encourager l’investissement pour une relance réussie ?

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Accélération des réformes, amélioration de l’environnement des affaires, mise en place de la Banque de projets et du Fonds Mohammed VI pour l’investissement… Autant de leviers activés ou à actionner prochainement pour une relance réussie de l’économie marocaine.

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«La croissance de l’entreprise et de notre économie est intimement liée à deux principaux éléments: la confiance et la gouvernance. Cette approche si elle est bien adaptée aux attentes des investisseurs, nous pouvons aller très loin». C’est en ces termes que le ministre de l’Economie, des finances et de la réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, a clôturé «Les Régionales de l’Investissement », ce mercredi 19 mai à Fès, première escale de ce road show initié par le groupe Banque populaire. C’est dire que jamais l’efficacité dans la mise en œuvre des différentes stratégies et programmes économiques et sociaux n’a été aussi requise. Effets socio-économiques de la crise sanitaire obligent. Certes, le Maroc s’est lancé depuis des années le défi de réussir à rassembler toutes les pièces du puzzle de l’investissement, mais, c’est dans un contexte de pandémie que le processus s’est accéléré et la démarche a changé pour des résultats probants. Du coup, après avoir assuré la résilience de l’économie en actionnant notamment différentes mesures pour garantir dans la mesure du possible la pérennité des entreprises et donc la sauvegarde de milliers d’emplois, l’heure de la relance a sonné. En effet, le redémarrage qui devrait intervenir cette année, selon de nombreux économistes et opérateurs économiques surtout avec les signaux positifs liés en interne au bon comportement de la campagne agricole et au bon déroulement de la campagne de vaccination et en externe à la reprise progressive de l’économie mondiale, laisse entrevoir des opportunités à saisir.

Accélérer le processus des réformes

Cette sortie de crise, le Maroc a essayé de l’anticiper depuis des mois. Il fallait, en effet, capitaliser sur les enseignements de la crise sanitaire pour accélérer le processus de réforme et opérer les ajustements nécessaires pour une plus grande efficience du système économique et social. Il convient de noter dans ce sillage que le Maroc a adopté, il y a quelques jours, la première politique nationale intégrée pour l’amélioration de l’environnement des affaires, qui s’étale sur une période de cinq ans (2021-2025). Cette politique, élaborée selon une approche intégrée avec la participation de secteurs gouvernementaux, institutions publiques et de représentants du secteur privé, vise à améliorer l’environnement des affaires en répondant aux besoins des entrepreneurs et des entreprises nationales. Dans cette même lignée, il y a lieu de citer la sortie de la loi relative à la Réforme des centres régionaux d’investissement et à la création des Commissions régionales unifiées d’investissement (CRUI). Déjà en 2020, ces centres ont contribué à créer plus de 20.000 nouvelles entreprises, à fournir des services à plus de 18.000 petites, moyennes et très petites entreprises, ainsi que l’accompagnement de plus de 4.000 investisseurs et l’approbation de près de 1.500 projets d’investissement d’une enveloppe budgétaire totale d’environ 151 milliards de dirhams, susceptibles de créer quelque 153.000 emplois.
Quant au délai moyen pour l’examen des dossiers d’investissement finalisés et la prise de décision à leur égard par les CRUI, il ne dépasse pas 20 jours, alors qu’il atteignait 130 jours en 2019. En outre, le Maroc a adopté la loi relative aux sûretés mobilières et a amélioré le cadre juridique, réglementaire et procédural des commandes publiques. Sans omettre la création de l’Observatoire des délais de paiement, la simplification davantage de procédures et formalités administratives, à travers l’adoption de la loi 55.19 et le lancement du Portail National des Procédures et formalités Administratives. Toutes ces formes ne pourront que favoriser  l’acte d’investir tout en renforçant la position du Royaume comme destination d’investissement distinguée. Il veut entrer dans le cercle du top 50 en matière de l’indicateur mondial de la pratique des affaires (Doing Business), comme prévu dans le programme gouvernemental.
Sachant qu’il s’est classé, en 2020, à la 53e position au niveau international, la troisième en Afrique et au Moyen-Orient, soit une progression de 22 places dans le monde par rapport à 2016.

Banques de projets: Réel engouement

Bien entendu, ces réformes et lois ne pourront qu’appuyer l’acte d’investir. Seulement, il fallait réfléchir à d’autres leviers pour accélérer la dynamique d’investissement. C’est pourquoi, le ministère de l’industrie a mis en place la Banque de projets en septembre 2020. Cet outil présente aux opérateurs économiques une centaine d’opportunités d’investissement dans 10 filières dans le but d’accélérer la substitution aux importations, avec un impact important sur la balance commerciale (34 MMDH d’importations à remplacer par la production nationale). «La Banque de projet est un levier de démarrage. Dans le cadre de ce projet, nous avons défini les problèmes de l’entreprise, liés notamment au foncier industriel, aux besoins en fonds propres et au financement. En outre, les entreprises sont accompagnées au niveau de la  normalisation  car l’objectif est de produire des biens de qualité pour pouvoir les exporter ensuite», a expliqué Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie. Et à lui d’ajouter, «Nous avons mis en place une war room à l’intérieur du ministère où nous travaillons main dans la main avec les banques, la CGEM, les CRI, Maroc PME, l’AMDIE et Imanor». Ces efforts sont entrain de donner leurs fruits selon ce responsable gouvernemental. «La Banque de projet connait un réel engouement qui dépasse nos attentes. Nous irons le plus loin possible pour réaliser le rêve marocain», a-t-il lâché. A ce jour, 451 projets qui sont en cours d’accompagnement et de réalisation pour un chiffre d’affaires local de 30 MMDH, soit 88% de l’objectif des 34 MMDH qui serait atteint très prochainement selon le ministère de l’Industrie. Il s’agit d’ailleurs d’un investissement de 23 MMDH permettant la création de 44.000 emplois directs et 38.000 emplois indirects. Les prévisions à l’export sont estimées, elles, à 32 MMDH.

Financement de l’investissement: Les prochains mois s’annoncent fastes

Le processus est donc bien enclenché. Il sera d’ailleurs accéléré dans les prochains mois. «Une autre phase sera entamée dans les mois à venir. Tous ceux qui veulent investir trouveront à leur disposition des outils tels les fonds de subventions ainsi que les mécanismes mis en place à travers le Fonds Mohammed VI pour l’investissement prévoyant des financements en  fonds propres et en quasi fonds propres», a indiqué Mohamed Benchaâboun. Pour rappel, le plan de relance économique prévoit une injection de liquidité dans l’économie nationale estimée à 120 milliards de dirhams (MMDH). La contribution du Fonds Mohammed VI pour l’investissement qui a pour objectif de contribuer au financement de projets d’investissement d’envergure, de renforcer le capital des entreprises et de soutenir les activités productives et ce, en ligne avec les stratégies sectorielles et les politiques publiques est de 45 MMDH. L’apport du budget de l’Etat fixé à 15 MMDH (débloqué fin 2020) sera complété par la mobilisation de ressources auprès des institutionnels et du secteur privé à hauteur de 30 MMDH. Pour les 75 MMDH, ils représentent le financement bancaire garanti par la Caisse centrale de garantie (CCG). Le système bancaire a un rôle central à jouer à ce niveau. Les niveaux historiquement bas des taux débiteurs suite à la réduction du taux directeur en 2020 combiné à la poursuite d’octroi des crédits dans le cadre du programme « Relance » jusqu’à fin juin 2021 et les effets prévus du programme « Intelaka » devraient contribuer davantage à la dynamique de croissance des crédits bancaires. D’ailleurs, dans sa dernière note, CDG Capital Insghit, estime que les entreprises marocaines pourraient continuer de bénéficier d’un soutien de la CCG tout au long de l’année 2021 afin d’accompagner un rétablissement de leur capacité de production. «Toutefois, la poursuite de la détérioration de la qualité des actifs devrait pousser les banques à être plus exigeantes en resserrant leurs critères de risques quant à l’octroi des crédits», prévoit CDG Capital Insghit.

Nadia Benyouref

 

 

 

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