Le groupe Banque populaire joue désormais la carte de la proximité pour la promotion de son offre dédiée à l’accompagnement de la relance économique dans 10 régions au Maroc. La première étape de son road show, organisée à Fès, a tenu ses promesses. Les détails.
Plus d’une année après le déclenchement de la pandémie et après de multiples efforts pour en atténuer les effets tant au plan économique que social, le cycle d’activité, résilient, donne certes des signes d’une inflexion de tendance, mais qui n’est pas suffisamment vigoureuse. Cette situation rend, en effet, nécessaire la consolidation des programmes de soutien aux PME à travers la facilitation de l’accès au financement mais aussi l’amélioration de l’environnement compétitif. Elle rend également nécessaire l’intensification de l’effort d’investissement pour la transformation structurelle et la modernisation de l’économie. C’est dans ce contexte que la Banque populaire a décidé de prendre son bâton de pèlerin en sillonnant 10 régions dans le cadre d’un road show, « Les Régionales de l’investissement », prévu du 19 mai au 8 juin. Cette initiative qui s’inscrit pleinement dans le cadre des initiatives mises en place par l’État (Fonds Mohammed VI pour l’investissement, Banque de Projets, programmes visant la décarbonisation industrielle et la promotion de l’Innovation,…), a pour objectif la présentation des mécanismes d’appui, ainsi que les solutions de financement et d’accompagnement mis à la disposition des opérateurs économiques par la Banque Populaire, ses filiales et ses partenaires. «Pour nous, le retour à la normale se fera à partir de cette année. Nous voulons participer à cet effort collectif de relance de notre économie et ce, en adaptant les mécanismes de financement et d’accompagnement aux spécificités de chaque région. Ce n’est pas pour faire des discours uniquement, mais pour écouter aussi les opérateurs des régions», a lancé le PDG du groupe Banque populaire, Mohamed Karim Mounir, ce mercredi 19 mai, à l’occasion du lancement de cette caravane dans la Région Fès-Meknès.
2021, l’année de l’investissement pour la BCP
Le groupe semble ainsi bien décidé à prendre la vague de la reprise attendue pour cette année comme l’a bien souligné Mohamed Karim Mounir. «Je suis optimiste. Au niveau de la BCP, nous constatons que la reprise est déjà là. Nous le ressentons au niveau des crédits distribués et des opérations courantes», considère-t-il. Dans cette dynamique, cet établissement de crédit s’appuie sur le dispositif de la Banque de projets qui donne de la visibilité aux investisseurs. Un plan d’action a été notamment défini pour aborder ce chantier stratégique pour le groupe qui estime que 2021 est l’année de l’investissement. «Une promotion auprès des acteurs régionaux, une offre de financement et une organisation au niveau de la banque adaptées à tous les segments de clientèle, ainsi que les régionales de l’investissement sont les principaux axes mis en place par la BCP», a indiqué Jalil Sebti, directeur général de la Banque commerciale au sein de la BCP. D’ailleurs, à l’occasion de cette journée où une trentaine de rendez-vous a été prise avec des porteurs de projets, la BCP a levé le voile sur une nouvelle offre baptisée Relance Invest. «Au delà de la tarification attractive et des garanties liées aux projets, avec cette nouvelle offre, la banque s’adapte à la nature de l’investissement», a précisé Mohamed Amimi, directeur exécutif du Marché de la PME à la BCP qui donne la part belle à l’innovation, à l’économie verte (BP Green Invest), aux startups (BP Startup) et aux Marocains du monde (BP Bladi Invest). Ces offres sont d’ailleurs adossées à des produits mis en place par la CCG, la Berd, Maroc PME et l’AMEE. D’autres offres seront également proposées dans le cadre de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Ceci, en plus de l’offre Intelaka qui fait l’objet d’une caravane régionale organisée par la Banque. Il va sans dire que la BCP joue désormais la carte de la proximité pour apporter toutes les réponses aux questionnements des entreprises au niveau des différentes régions.
Fès-Meknès : Une référence industrielle et technologique
L’étape Fès qui sera suivie par celle de Rabat a tenu ses promesses. C’était une occasion pour la promotion aussi bien de l’offre BCP que du potentiel sectoriel de la région qui s’impose actuellement comme un modèle de développement et une référence industrielle et technologique. Ce repositionnement est soutenu par la nouvelle stratégie de relance industrielle déployée à l’échelle nationale avec une multitude d’opportunités d’investissement au niveau régional. Pour rappel, parmi la centaine d’opportunités d’investissement identifiées dans le cadre du Plan de Relance Industrielle (PRI) 2021-2023 (Nouvelle génération du PAI), la moitié (50) des projets concernent la Région de Fès-Meknès. Parmi les secteurs ciblés, l’agroalimentaire arrive en tête avec 22 projets potentiels, suivi par le textile (13), le cuir (5) et le matériel destiné au transport (3). Viennent enfin, avec deux projets chacun, la plasturgie, la chimie/parachimie et la production de matériel électrique. Ces projets permettront de drainer des investissements dans la région, notamment dans les trois zones d’activité. Il s’agit de l’Agropolis de Meknès, la nouvelle Zone d’Accélération Industrielle Ain Chegag qui est d’ailleurs toujours à l’étude et ce, 2 ans après la signature de la convention de sa réalisation, en plus du Parc Industriel de Ain Chegag qui sera opérationnel, selon Yassine Tazi, directeur général du Centre régional d’investissement Fès-Meknès, dans 24 à 30 mois. Force est de noter que cette région entend s’imposer, aux côtés de Kenitra et Tanger, comme un pôle majeur d’équipementiers automobiles, sachant qu’elle a déjà séduit d’importants groupes internationaux comme ALSTOM, DELPHI ou YAZAKI. Elle dispose de 13 quartiers et zones industrielles opérationnels sur plus de 1.000 Ha. En plus du port sec étendu sur une superficie de 5,5 Ha. Pour accompagner cette dynamique, un fonds régional, qui sera opérationnel dans les jours qui viennent, permettra d’encourager et soutenir les investissements dans les activités industrielles favorisant la production locale de certains produits importés pour répondre aux besoins des marchés régional et national. Il sera doté de 55 millions de dirhams (MDH). A noter à ce titre que sur les 451 projets retenus dans le cadre de la Banque de projets, 27 concernent la Région Fès-Meknès pour un chiffre d’affaires local estimé à 600 MDH, un potentiel à l’export d’environ 337 MDH et un investissement de 520 MDH. Ce sont les secteurs de l’agroalimentaire, du textile, du cuir, de la Chimie et parachimie qui suscitent l’intérêt des investisseurs dans cette région concentrant 33,6% des ressources et 36,5% des emplois de la BCP.
Nadia Benyouref
