Marché de gros aux poissons à Casablanca : Les mareyeurs en colère!

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Les mareyeurs du marché de gros aux poissons à Casablanca ne décolèrent pas. Ils comptent revenir à la charge en organisant un autre mouvement de protestation, dans les prochains jours, si rien n’est fait pour répondre à leurs revendications.

C’est la grogne chez les mareyeurs du marché de gros aux poissons de Casablanca. A l’origine de cette colère, l’étroitesse du marché, des conditions de vente du poisson qui laissent à désirer, l’insécurité, etc. Autant de problématiques qui sont déplorées par les mareyeurs de ce marché qui reçoit des produits de pêche venus du port de Casablanca, mais aussi des provinces du sud (Agadir, Dakhla, Laâyoune, Tan-Tan…) et de la région du nord, notamment le port de pêche de Larache. Chaque jour, pas moins de 60.000 tonnes de poissons nobles et quelque 400.000 tonnes de pélagiques transitent par ce marché, selon les dernières estimations.

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Les mareyeurs que Le Reporter a approchés évoquent des difficultés et des « dysfonctionnements » qui, selon eux, auraient des répercussions inévitables sur la qualité du poisson. Ils dénoncent, entre autres, la hausse du prix de la glace dans ce marché en ébullition depuis quelques jours. Le prix d’une tonne a atteint 1000 dirhams, au lieu de 300 dirhams dans les autres marchés du pays, disent nos mareyeurs.

 «Nous avons lancé un appel aux responsables pour doter la ville de Casablanca d’une halle aux poissons répondant aux normes d’hygiène. Des travaux ont même été lancés pour l’extension du marché. Mais les professionnels ne seront pas au bout de leurs peines. Puisque le projet a été suspendu. On veut savoir pourquoi ?», soulignent les mêmes professionnels, non sans colère.

Le marché de gros au poisson, poursuivent-ils, a été conçu en se basant sur les statistiques de l’époque. Mais, disent-ils, depuis plus de six ans, le marché n’arrive plus à absorber les quantités vendues de poisson.

De fait, selon nos sources, quelque 300 mareyeurs grossistes de poisson blanc, qui détiennent des cartes professionnelles, ne trouvent pas de place à l’intérieur de la halle pour vendre leur produit.  «J’ai une carte professionnelle qui est délivrée par le ministère de tutelle. Je paie 3% de taxe au port de Casablanca et 7% au marché de gros de Sidi Othmane. Et pourtant, je n’arrive pas à trouver une place pour vendre mon poisson», déplore un vendeur.

Dans un entretien accordé à Le Reporter, une source autorisée avait déclaré que le projet d’extension du marché de gros au poisson de Sidi Othmane serait entré dans sa phase de réalisation, ajoutant que ce n’était qu’une question de temps. Le chantier d’agrandissement portera sur un espace de 3300 m2 dédiés au poisson blanc, souligne notre source, précisant que cet agrandissement devrait augmenter la capacité de cet espace à 5500 m2.

Mais aux dernières informations, le projet d’extension est actuellement en arrêt à cause de problèmes avec l’entrepreneur chargé de l’exécution du chantier, confie une source proche du dossier. Résultat, les conditions de vente du poisson sur le marché laissent toujours à désirer. «Le poisson est vendu à même le sol car nous ne trouvons pas de place à l’intérieur de la halle pour exposer le poisson», selon les dires de nos vendeurs. Ceux-ci pointent « une mauvaise gestion » de la part de la direction.

« Il est scandaleux qu’en 2020 nous exercions notre profession dans des conditions lamentables, ce qui constitue un grave préjudice pour la santé et la sécurité du consommateur», s’indignent les mêmes professionnels.

Ces derniers soutiennent avoir adressé à ce sujet plusieurs lettres aux responsables locaux de l’ONP pour améliorer les conditions difficiles de ce marché. Mais, disent-ils, on refuse de relancer le dialogue avec eux.

Les réclamations et doléances des mareyeurs de Casablanca ont été exprimées, avec rigueur, lors d’un sit-in organisé dernièrement par les plaignants qui dénoncent la situation  «déplorable» au sein de ce marché.

A en croire nos sources dans ce marché, les mareyeurs comptent revenir à la charge en organisant un autre mouvement de protestation, dans les prochains jours, si rien n’est fait pour répondre à leurs revendications. «Si aucun dialogue n’est ouvert avec la direction, nous allons tenir un autre mouvement de protestation», préviennent des mareyeurs grossistes de poissons blancs. Ceux-ci déplorent également l’insécurité dans ce marché. Il s’agit là d’une de leurs revendications ayant, d’ailleurs, été scandée par les mareyeurs lors du sit-in qu’ils ont tenu, il y a deux semaines.

Naîma Cherii

 

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