A compter de lundi 25 mai, plusieurs entreprises vont redémarrer leur activité avec des effectifs plus réduits et l’obligation de se conformer à des mesures de protection des salariés pour éviter la transmission du virus.
Alors que les pouvoirs publics ont décidé de prolonger le confinement pour trois semaines supplémentaires, sur l’ensemble du territoire national, du 20 mai au 10 juin prochain, la nécessité économique pousse les responsables marocains à précipiter le déconfinement industriel.
L’activité économique, durement frappée par les répercussions de l’état d’urgence sanitaire instauré pour lutter contre la progression du virus de Covid -19, devra reprendre d’ici trois jours.
Lors de son passage au Parlement, mardi 19 mai, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a d’ailleurs donné le feu vert aux entreprises pour reprendre leurs activités directement après la fête d’Aïd Al fitr.
Dès lundi 25 mai, l’activité industrielle devra ainsi reprendre dans plusieurs régions qui vivent déjà au rythme des préparatifs pour la relance de l’activité économique.
Dans ces régions, autorités et opérateurs industriels enchaînent les réunions depuis mardi 19 mai pour préciser les modalités du déconfinement industriel à venir, apprend-on de sources proches du dossier.
Plusieurs activités industrielles sont concernés et pourront ainsi reprendre juste après l’Aid El Fitr.
A compter de cette date, la machine devra donc redémarrer dans plusieurs entreprises, et un maximum de travailleurs retourneront au travail, mais à certaines conditions.
Les chef d’entreprises doivent se conformer aux consignes sanitaires et aux mesures de protection des salariés afin d’éviter la transmission du virus dans des clusters industriels, comme l’a souligné le chef de gouvernement, indique-t-on à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
La reprise d’activité est également conditionnée par la réduction des salariés pour assurer la distanciation sociale, en plus d’autres conditions strictes pour garantir un maximum de préventions dans le but d’empêcher l’apparition de nouveaux clusters qui conduirait à la mise en arrêt des unités industrielles, tient-on à préciser.
En plus, des tests de dépistage de Civid-19 ont commencé depuis une semaine. Selon nos sources, les salariés de plusieurs industries ont été soumis à ces tests pour éviter des foyers épidémiques en milieu industriel.
De mêmes, des guides pratiques ont été mis à la disposition des chefs d’entreprises afin de les accompagner dans la reprise de leur activité industrielle.
Afin d’assurer au maximum la sécurité de la relance économique, la commission de contrôle devra effectuer un prochain passage dans les deux ou trois jours qui suivront le déconfinement industriel.
Mais à l’heure où le bilan des contaminations enregistré au jeudi 21 mai à 10h00 a grimpé à 7185 cas, comment remettre les Marocains au travail sans entraîner une flambée de contagion au Covid-19?
« Il y a un vrai dilemme » reconnaît un syndicaliste à la CDT. » Entre une crainte d’ordre sanitaire et une crainte économique, la question sera quel niveau de protection on pourra assurer aux travailleurs », a relevé ce même syndicaliste, qui relait les inquiétudes des salariés.
Ces dernières semaines, dit-il, les patients ont, en majorité, attrapé le virus en milieu professionnel ou contaminé par un membre de la famille qui travaille à l’extérieur », affirme ce syndicaliste, lequel souhaite que le retour à l’activité se fasse dans les meilleures conditions possibles pour minimiser les risques.
Naîma Cherii
