L’appel à reprendre « l’activité de la pêche » lancé, lundi, par les armateurs côtiers aux pêcheurs ne semble pas fonctionner.
Cinq jours après, 90 % des pêcheurs ne se disent pas rassurés pour leur sécurité sanitaire à bord des bateaux de pêche, selon l’association nationale des marins-pêcheurs au Maroc.
Son président, Mustapha Chabak déclare à Le Reporter que seul 10 % des marins pêcheurs sont prêts à sortir en mer après plus de trois semaines de confinement.
En raison de l’état d’urgence sanitaire, prévu au 20 avril, pour limiter la propagation de l’épidémie, des milliers de marins pêcheurs ont choisi de ne pas continuer à travailler. En cause les risques sanitaires liés à la pandémie de Covid-19, et la difficulté de respecter les consignes de distanciation entre les pêcheurs à bord des bateaux de pêche.
Avec l’épidémie due au coronavirus, 90% de ces marins sont confinés à domicile. Aujourd’hui, c’est toute la filière qui est à l’arrêt par manque de matelots, s’inquiètent des professionnels de la pêche côtière, interrogés par Le Reporter
Depuis la mise en oeuvre de l’etat d’urgence sanitaire, la demande en produits de la mer a chuté, selon un mareyeur. La population étant confinée, et les restaurants et snacks sont fermés depuis plus de trois semaines, dit-il.
Samedi matin, 90% des bateaux côtiers restent encore à quai, constatent nos sources professionnelles. Au port de Tanger, par exemple, parmi quelque 150 bateaux sardiniers, seuls trois bateaux sortent en mer, selon ces mêmes sources.
Mais pas pour longtemps. En tout cas, depuis quelques jours, les discussions se poursuivent avec les pouvoirs publics au sujet des demandes d’assouplissements administratifs pour faciliter le déplacement des pêcheurs qui souhaitent reprendre le travail.
« La pêche est l’un des secteurs qui doit continuer durant la période du confinement. Il faut continuer à sortir en mer car si le confinement se prolonge, nous aurons besoin de tout nos matelots pour répondre aux besoins de la demande en produits de la mer », tient à souligner Abdelouahed Chair, premier vice-président de la chambre des pêches maritimes de la Méditerranée.
Mardi 8 avril, cette chambre a envoyé une lettre -dont Le Reporter détient copie- au wali de la région de l’oriental pour faciliter le déplacement des pêcheurs qui souhaitent reprendre le travail.
Notons que depuis plus d’une semaine, les armateurs du pays demandent aux marins qui le peuvent de reprendre leur activite à bord des bateaux de pêche côtier.
Pour le moment, seul 10 % des pêcheurs seraient prêts à sortir en mer après trois semaines de confinement, mais ne peuvent rejoindre les ports qui ont besoin d’eux, dit-on. Car le confinement et la restriction des déplacements à l’œuvre partout dans le pays empêchent la venue de ces marins pêcheurs. Toutes fois, des solutions devront bien être trouvées, à en croire nos sources.
Enfin, notons que la question n’est pas tant la volonté de sortir en mer, en ces temps de Coronavirus, c’est surtout que la sécurité des marins-pêcheurs doit être assurée en respectant les consignes de distanciation à bord des bateaux de pêche dont l’équipage atteint jusqu’à 40 matelots.
On apprend qu’au port de Tanger, les armateurs comptent diminuer les équipages de leur bateaux de moitié, affirme Abdelouahed Chair.
Naîma Cherii
