Pêche côtière : La Confédération se restructure. Les professionnels expliquent…

Les opérateurs de la pêche côtière au Maroc viennent de créer deux nouvelles fédérations: la fédération nationale marocaine des chalutiers, présidée par Hassan Arzaz ; et la fédération nationale marocaine des bateaux pélagiques, présidée par Brahim Battah. Au cœur des discussions des professionnels, la stratégie Halieutis II, qui semble-t-il, rentre dans sa phase préparatoire.

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L’assemblée constitutive de ces deux nouvelles fédérations a eu lieu, lundi 15 juillet à Agadir, en présence de 43 associations professionnelles représentant la pêche côtière. L’initiative en revient à la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC).

L’objectif de la création de ces deux nouvelles fédérations est de structurer le secteur et de regrouper les professionnels de chaque segment au sein d’une même entité professionnelle. «La création de ces deux nouvelles entités professionnelles va nous permettre d’avoir une vision claire sur tout ce qui se passe dans chaque port du pays et aussi sur tous les problèmes dont souffrent les différents segments de la pêche côtière dans notre pays. Ce qui va nous aider à trouver des solutions aux problèmes des professionnels de tous les segments», explique Kamal Sabri, président de la fédération nationale des palangriers, laquelle a été créée il y a un an à Agadir.

«La structuration des différents segments de la pêche côtière au Maroc est une phase nécessaire pour la préparation des propositions que la CNPC devra présenter dans le cadre de la stratégie Halieutis II», explique Larbi Mhidi, président de la CNPC, lequel qualifie la création de ces deux nouvelles fédérations d’«étape historique».

Au cœur des discussions, la stratégie Halieutis II, qui semble-t-il, rentre dans sa phase préparatoire. En effet, selon des sources proches du dossier, le département d’Aziz Akhannouch est actuellement à l’œuvre pour établir les cahiers des charges et lancer, d’ici fin septembre, un appel d’offre, pour désigner le bureau d’étude qui sera chargé d’arrêter les grandes lignes de la stratégie Halieutis II.

Des instructions royales viennent, d’ailleurs, d’être données par le Souverain pour lancer le Plan Halieutis II, a révélé, ce lundi 15 juillet à Agadir, Kamal Sabri. «Lors des Conseil d’Administration de l’ONP et de l’INRH, le ministre Aziz Akhannouch nous a annoncé qu’il a reçu des instructions royales pour le lancement de la stratégie II», a indiqué Kamal Sabri, également membre du bureau exécutif de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC), laquelle semble déjà mobilisée pour la préparation de cette stratégie Halieutis II.

Son président, Larbi Mhidi, souligne que les côtiers comptent tenir, d’ici le mois de septembre, des réunions marathoniennes pour préparer les propositions et les pistes des opérateurs côtiers que ces derniers vont soumettre au département de tutelle, dans le cadre du Plan Halieutis II».

A la Confédération, dit-il, on a déjà débattu des pistes pour l’après-2020, de façon à ce que cette stratégie puisse bénéficier à tout le monde, notamment aux marins pêcheurs.

Pour le président de la FNPC, le plan Halieutis a donné satisfaction sur certains volets, mais, certaines lacunes doivent quand même être réglées et nécessitent l’intervention du ministère, insiste-t-il.

Parmi les inquiétudes de la CNPC, et sur lesquels les côtiers comptent hausser le ton, figurent les quotas accordés pour pêcher le thon rouge. «On ne comprend pas pourquoi c’est toujours une minorité qui profite de ces quotas. Cela fait des années que c’est toujours un club fermé, qui ne dépasse même pas les 14 opérateurs, qui en bénéficie. Cette situation de rente doit absolument cesser dans la stratégie II», lance le président de la Confédération.

Toujours dans le même sens, le président de la fédération nationale des palangriers, Kamal Sabri, souligne que certains segments de la pêche côtière vivent des situations très difficiles. A citer, dans ce cadre, le problème des palangriers auxquels on a interdit de pêcher certaines espèces tels, par exemple, les céphalopodes et le calamar, précise-t-il. «On essaie d’ailleurs de leur trouver des solutions. Car, beaucoup  parmi eux vivent une situation très difficile. Certains d’entre eux étaient même en arrêt. Pourtant, ce segment emploie près de 15.000 personnes », dit-il.

Et d’ajouter: «Le Maroc bénéficie d’un quota qui a été triplé par rapport à il y a dix ans. Ce sont ces gens, mais aussi les professionnels de la pêche artisanale, qui méritent beaucoup plus le quota qui sera alloué dans le futur au Maroc». Dans le monde entier, dit-il, les palangriers ciblent le thon rouge. «Or au Maroc, ceux-là ne bénéficient que d’un quota médiocre ne dépassant pas les 40 tonnes sur un quota global de 2.000 tonnes. Ce n’est pas normal», explique le président de la fédération nationale des palangriers, Kamal Sabri.

Autres points soulevés par les professionnels de la pêche côtière: la commercialisation et la valorisation de la pêche. Dans ce cadre, Kamal Sabri, insiste sur le fait que la stratégie Halieutis II doit également tenir compte de ces deux points. «Le mode de commercialisation adopté au Maroc ne doit plus rester comme il est, surtout avec les changements et l’évolution du secteur. Notamment en ce qui concerne les nouvelles perspectives du marché, la valorisation et l’industrialisation», nous a-t-il déclaré lors de cette rencontre.

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