Ouazzane : Pourquoi les poteaux électriques tombent-ils?

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Colère dans la province d’Ouazzane. En cause, une affaire de chute répétitive des poteaux d’éclairage public dans plusieurs douars qui suscite l’exacerbation des habitants, lesquels déplorent l’indifférence des autorités locales vis-à-vis de ce phénomène.

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«Au début, c’était un seul douar. Puis d’autres douars sont venus s’ajouter à la liste des villages qui font face à ce problème de poteaux électriques qui tombent. Cela fait plusieurs années que les gens vivent ici avec cette problématique. Le plus grave, c’est que certains poteaux finissent par tomber sur les toitures des maisons. Il y a de quoi s’inquiéter!». Cet habitant du douar Sidi Soufi, dans la commune de Sidi Bousber, comme d’autres Ouazzani, est exaspéré. «Ce genre d’incident est fréquent dans notre région», dit-il.

Il y a quelques jours, poursuit-il, un poteau électrique, resté  penché  pendant  longtemps, est finalement tombé, le 1er juillet, sur le toit d’une modeste habitation à Sidi Soufi. Les occupants de cette maison ont miraculeusement échappé à la mort, mais d’autres n’auront peut-être pas cette chance. «Heureusement, au moment de la chute, il n’y avait pas d’enfants sur le lieu», souligne la même source.

Aux dernières informations, ce poteau a été définitivement éliminé. Mais, le problème est que des fils électriques sont laissés sur le toit de la demeure. «Les habitants risquent leur vie si un court-circuit survient», prévient-on.

Chutes répétitives, mais aucune réaction des autorités locales…

Cette affaire de chute des poteaux d’éclairage public dans plusieurs douars soulève la colère de la population locale qui se dit «marginalisée» et dénonce l’indifférence des autorités locales vis-à-vis de ce phénomène.

Des  poteaux électriques qui bloquent la circulation et des fils électriques nus, à même le sol, menacent ainsi la sécurité des villageois. Des toitures de maisons, endommagées suite à la chute de ces installations, présentent des risques auxquels les habitants sont constamment exposés dans cette région du nord.

Approchés par Le Reporter, des villageois assurent que plusieurs poteaux demeurent encore couchés par terre après leur chute. Ils racontent leur calvaire et précisent que le phénomène des chutes répétitives des poteaux dans ces douars rend la vie difficile aux villageois. «La situation est catastrophique. Les poteaux électriques restent penchés pendant longtemps, jusqu’à leur chute définitive quelque part ou même sur les toits des maisons. Sans que cela suscite l’intérêt des autorités locales! Et ce, malgré les nombreuses alertes par les populations», témoignent les habitants.

Même son de cloche chez les associatifs locaux. Cette situation, qui dure depuis plusieurs années, est devenue préoccupante, lance d’emblée Abderrahmane El Hanouichi, président de l’Association «Khoutoua Li arriyada oua tanmiya » à Ouazzane.

Pratiquement tous les douars et toutes les communes (17) connaissent ce phénomène, explique cet associatif qui regrette, lui aussi, l’absence de réaction des autorités locales. «Lorsqu’un incident similaire survient, on ne voit aucune intervention, bien que les autorités en soient informées», insiste cet associatif qui habite à douar Kherbnayne, dans la commune de Sidi Ahmed Chérif.

Notre interlocuteur affirme qu’il n’est pas rare qu’un poteau pourrisse dans le sol ou se perde quelque part. Il espère que les alertes signalées par les populations trouvent écho et que les autorités locales mettent en place des solutions radicales, de manière à régler cette problématique qui n’a que trop duré. Car, l’installation de bon nombre de ces poteaux est effectuée près des maisons, ce qui met la vie des habitants en danger à cause de la chute de ces poteaux.

«La situation est vraiment inquiétante. Il ne se passe pas deux ou trois jours sans qu’un poteau électrique en bois ne s’écroule dans un douar. Cela fait plus de 10 ans que ces incidents se produisent dans la région. Les autorités locales doivent prendre des mesures pour faire face à ce problème qui menace la sécurité des populations», lance Abderrahmane El Hanouichi. Il affirme que les réseaux sociaux n’ont pas cessé de signaler ce problème. Mais en vain.

Cet associatif indique, par ailleurs, que depuis les premières chutes de ces installations, aucun travail de réparation n’a été effectué. On n’a même pas procédé au remplacement des poteaux tombés.

«Pour les élus de cette région, les habitants ne sont malheureusement que des chiffres qu’ils utilisent à l’occasion de chaque échéance électorale», lance cet associatif, non sans colère.

Face à l’indifférence totale des autorités, les villageois de la commune ont été poussés à remédier au problème par eux-mêmes. Ils procèdent, de temps en temps, au renforcement de certains poteaux et à l’évacuation des fils du sol; même s’ils ne sont pas outillés pour faire ce travail, ce qui les expose au danger.

«Je  m’en  souviens: une fois un poteau a chuté sur le toit de mon domicile. Heureusement que les gens de l’ONEE sont venus pour faire le nécessaire», dit le même associatif.

L’origine de ces incidents?

C’est l’instabilité de ces poteaux! Les villageois et les associatifs expliquent que, pratiquement, tous les poteaux qui tombent, pourrissent sur le sol. Mais qu’est-ce qui peut faire pourrir les poteaux de bois? Selon des sources concordantes, les premières chutes ont eu lieu en 2008, soit trois ans seulement après la finalisation des travaux de l’implantation des poteaux dans la province d’Ouazzane. Ces mêmes sources mettent en cause la société qui a exécuté ces travaux.

Connue par Dar Daman, la ville des olives, Ouezzane, ville située dans le nord-ouest du Maroc et habitée par environ 60.0000 âmes, souffre de la dégradation constante des services sociaux, déplorent nos sources associatives. Le site panoramique de la province d’Ouazzane, créé en 2009, ne doit pas faire oublier les difficultés quotidiennes qu’endurent les habitants. Première préoccupation de ces derniers: le manque d’eau. En effet, malgré l’existence dans la région du barrage Al Wahda, les populations font face au manque d’eau. C’est ce qui explique, d’ailleurs, que la région d’Ouazzane est, de temps à autre, le théâtre de vives tensions entre les autorités et les populations locales, à cause du retard que connaît le projet de branchement au réseau d’eau potable à partir du barrage Al Wahda. Là aussi, les mêmes associatifs demandent aux élus d’assumer leur responsabilité et de s’impliquer de manière responsable pour achever ce projet.

Reportage réalisé par Naîma Cherii

 

 

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