Cahiers:Les industriels marocains droits dans leurs bottes

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Face à la concurrence déloyale des importateurs de cahiers tunisiens, les membres de l’Association des fabricants de cahiers au Maroc (AFCM) ont réagi expliquant le fond de la question et la gravité de la situation  qui pourrait prendre des dimensions différentes  surtout après que la partie tunisienne a  déposé  une plainte devant l’OMC.

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En effet, lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca par l’AFCM, il a été relevé que cette  affaire de cahiers importés de Tunisie a pris une nouvelle tournure après que la partie tunisienne ait  réclamé l’ouverture de consultations avec le Maroc au sujet des droits antidumping instaurés par le royaume depuis mai dernier. Jalil Benddane, président de l’Association des fabricants de cahiers au Maroc (AFCM), faisait d’emblée savoir que «La demande de consultations présentée par la Tunisie à l’OMC contre cette mesure antidumping provisoire est surprenante et contestable». La conférence de presse, du 17 juillet a également fait ressortir la remarquable réduction du nombre d’industriels marocains, opérant dans le secteur, qui ne sont plus qu’au nombre limité de trois alors qu’il y a dix ans, le secteur en comptait une bonne douzaine. Ces trois restants montent aujourd’hui au créneau et semblent décider à aller jusqu’au bout en réaction à cette affaire qu’ils estiment néfaste à leur industrie voire à leur existence même.

Benddane a ainsi, lors de la conférence de presse, tenue en  en présence des dirigeants des trois unités industrielles encore en activité sur le marché marocain, a clairement étalé la et argumenté la position des professionnels. Il a ainsi fait savoir que cette demande de consultations présentée par la Tunisie à l’OMC contre la mesure antidumping provisoire imposée par le Maroc sur les importations de cahiers originaires de Tunisie est à la fois surprenante et contestable soutenant, avant tout , que  l’enquête antidumping est toujours en cours et n’en est qu’à son stade provisoire. L’autorité marocaine doit encore confirmer de manière définitive sa détermination préliminaire. A ce titre, a-t-il précisé,  l’autorité a souhaité étendre la durée de son enquête conformément aux règles anti-dumping OMC et marocaines afin de pouvoir bénéficier davantage de temps pour apprécier les points jugés complexes de cette enquête. Par conséquent, déposer une plainte à l’OMC contre une décision qui n’est que provisoire semble avoir uniquement pour but d’entraver le bon déroulement de l’enquête et de tenter de « politiser » une procédure administrative en cours.

D’autre part, a encore souligné Benddane, au cours d’une procédure anti-dumping, les exportateurs sont, en règle générale, très mobilisés pour contester les arguments avancés par l’industrie nationale à tous les stades de l’enquête. Or, force est de constater que les exportateurs tunisiens semblent uniquement vouloir se défendre en demandant de l’aide auprès de leur gouvernement afin de « politiser » un débat qui reste avant tout technique. S’il n’y a vraiment pas de pratiques de dumping de la part des exportateurs tunisiens, pourquoi ne le prouvent-ils pas auprès de l’autorité marocaine? S’est-il interrogé notant que la procédure est toujours en cours et toutes les parties,  y compris les exportateurs tunisiens et le gouvernement tunisien, peuvent encore se défendre en présentant leurs commentaires et arguments à l’autorité marocaine. Il serait donc plus pertinent pour les exportateurs tunisiens de focaliser leurs efforts dans la procédure administrative plutôt que de vouloir politiser ce débat technique, s’apparentant ainsi à un procédé d’intimidation pour éviter l’imposition de mesures définitives.

Par ailleurs, le président de l’AFCM a relevé que l’antidumping est un instrument foncièrement technique et non politique. L’imposition de mesures anti-dumping est conditionnée par des règles strictes. La finalité de ces mesures est de rétablir les conditions d’une concurrence loyale sur le marché marocain. Dès lors que des pratiques de dumping sont avérées et qu’elles causent un dommage à l’industrie nationale, il est indispensable de sanctionner ces comportements déloyaux de la manière la plus ferme. En outre, la décision des autorités marocaines d’imposer des mesures antidumping provisoires sur les importations de cahiers scolaires originaires de Tunisie a été adoptée sur la base de données communiquées par les exportateurs tunisiens et dans le strict respect du contradictoire.

A cet égard, précise encore  le président de l’association marocaine, la Tunisie semble oublie que les prix à l’export pratiqués par les exportateurs tunisiens sur le marché marocain sont extrêmement bas et systématiquement les moins élevés en comparaison avec les autres importations. Les prix des cahiers numérotés sur le marché tunisien sont fixés par le gouvernement et ne peuvent donc servir de référence pour le calcul de la valeur normale. Toute position contraire serait jugée illégale au regard des règles antidumping OMC et marocaines.

En plus, les flux d’importations de cahiers originaires de Tunisie au Maroc n’ont fait que se renforcer au cours de ces dernières années. Les dernières statistiques au 1er trimestre 2018 qui démontrent encore un accroissement des importations traduisent le comportement des exportateurs tunisiens d’écouler massivement leurs produits sur le marché marocain et justifient la nécessité d’imposer des mesures anti-dumping pour contrer ces comportements déloyaux sur le marché marocain. Dans ce sens, il a été établit,  à titre préliminaire et de façon impartiale, que ces importations tunisiennes de cahiers ont causé et causent toujours d’ailleurs, un dommage à l’industrie marocaine du cahier. D’autant qu’il est consternant de réaliser que les importations tunisiennes de cahiers s’accaparent près de 90% des importations totales de cahiers au Maroc, empêchant tout développement des autres importations, même de proximité géographique. Ou encore, de réaliser  que le marché marocain représente plus de 80% du volume total des exportations tunisiennes de cahiers dans le monde. Face a cette situation, et vu que les exportations tunisiennes vers le Maroc ont procuré, pendant des années, de très larges bénéfices aux producteurs tunisiens, au détriment des emplois marocains, Benddane se demande si ces marges de profit acquises par les exportateurs tunisiens ont réellement été acquises de manière loyale et doivent se faire au détriment d’une branche de production marocaine qui est compétitive et génératrice d’emplois sur le territoire du Royaume.

A ce titre, le Maroc doit-il contribuer à l’économie tunisienne en permettant que des comportements déloyaux continuent de s’exercer sur son territoire ou au contraire adopter une position ferme contre tout exportateur tunisien ou d’une quelconque autre origine qui adopterait des comportements déloyaux de sorte à causer préjudice au tissu industriel marocain?

Cette conférence a également été une des occasions que s’offre aujourd’hui les producteurs marocains de cahiers scolaires pour réitérer leur appel à ce que les débats relatifs à cette procédure administrative soient circonscrits aux seuls aspects techniques du dossier et que l’impartialité de la procédure soit préservée face aux pressions politiques que tentent d’exercer la Tunisie.

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