Dans leurs allocutions prononcées à l’occasion de la signature de déclaration conjointe entre le Royaume du Maroc et la République Fédérale du Nigéria relative à la réalisation de la phase suivante du projet stratégique du Gazoduc régional connectant les ressources gazières du Nigéria aux pays de l’Afrique de l’Ouest et au Maroc, Farouk Garba Said, directeur général de la Compagnie de pétrole nationale nigériane (NNPC) et Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) ont défini le contenu de ladite déclaration conjointe.
Soulignant que le projet du gazoduc Nigeria-Maroc a été conçu durant la visite d’Etat de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au Nigeria, en décembre 2016, ils ont noté qu’un accord de coopération du gazoduc, signé à Rabat le 15 mai 2017, engage les deux parties, NNPC et ONHYM, à parrainer conjointement une étude de faisabilité et une FEED pour le projet de gazoduc Nigeria Maroc.
«Les parties nigériane et marocaine ont travaillé de manière efficace et constructive afin de s’assurer que l’étude de faisabilité du gazoduc, qui est la première phase de ce projet stratégique, soit réalisée par le contractant de manière professionnelle et conformément aux meilleures pratiques internationales», ont-ils assuré, faisant observer que «plusieurs tracés ont été évalués jusqu’ici. Le premier est un tracé offshore, le second est un tracé onshore qui longe la côte. Tandis que le troisième est un tracé mixte».
Les deux responsables ont affirmé que «pour des raisons d’ordre économiques, politiques, juridiques et sécuritaires, le choix s’est opéré sur une route combinée onshore/offshore».
«Le gazoduc mesure approximativement 5.660 km et son CAPEX a été défini», ont-ils poursuivi, notant que la construction devrait se faire en plusieurs phases et répondre aux besoins croissants des pays traversés et de l’Europe au cours des 25 prochaines années.
Farouk Garba Said et Amina Benkhadra ont, à cette occasion, mis en avant les apports multiples de ce projet stratégique, notamment la collaboration régionale entre le Maroc, le Nigeria, la Mauritanie et les pays de la CEDEAO dans le but de promouvoir le commerce et le développement dans l’intérêt mutuel des pays, l’intégration des économies de la sous-région conformément aux objectifs du NEPAD, la réduction du «Torchage» du gaz et la diversification des sources d’énergie, la contribution à la lutte contre la désertification en utilisant le gaz comme forme d’énergie fiable et durable dans la sous-région et la création de richesse et la réduction de la pauvreté en ouvrant des opportunités de croissance économique dans la sous région.
Et les deux responsables d’ajouter que les deux parties ont saisi l’opportunité du Sommet entre Sa Majesté le Roi et SE. le Président Muhammadu Buhari afin de convenir du passage à la FEED, prochaine étape de cet ambitieux projet.
Durant cette étape, il sera question d’impliquer les Etats traversés et la CEDEAO, en signant des protocoles d’accord, de valider les volumes disponibles pour l’Europe par les Majors au Nigeria et par NNPC, d’entamer les discussions avec les opérateurs du champ Tortue au large du Sénégal et de la Mauritanie, et d’approcher les clients européens qui sont les plus importants Off-takers potentiels.
Parmi les actions programmées, il est prévu d’affiner les estimations de couts d’investissements et d’exploitation, de finaliser l’analyse économique sur la base des volumes et des hypothèses de construction finalisés et d’entamer les discussions avec les banques internationales de développement pour tester leur disposition à financer ce projet, et de préparer les documents préliminaires.
Farouk Garba Said et Amina Benkhadra ont également souligné que les deux Chefs d’Etat ont insisté sur la nécessité de tenir pleinement compte de la dimension écologique et environnementale dans les différentes étapes du Projet.
Ce projet permettra de donner à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique et placera le Maroc et le Nigeria comme deux leaders de la Coopération Sud-Sud au niveau du Continent africain, ont-ils assuré.
Et de conclure que compte tenu de son importance stratégique et des avantages apportés, non seulement pour le Nigeria et le Maroc, mais aussi pour les pays traversés par le Gazoduc, NNPC et ONHYM confirment leur engagement commun en vue de mener à bien ce projet.