De maxi à mini-blocage, le remaniement ministériel se fait désirer. Les Marocains attendent et le manque de communication alimente la rumeur.
A chacun son blocage, puisqu’il y en a eu deux: celui de l’ancien chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane et cet autre de l’actuel Saâd-Eddine El Othmani. Ce dernier blocage en est à son troisième mois, sans que l’on puisse prévoir de date pour en sortir. Plus encore, on semble même s’en accommoder, comme d’une situation ordinaire. Cependant, l’opinion publique s’étonne que l’absence de quatre portefeuilles ministériels ne dérange pas plus que ça…
Certes, le vide a été comblé par d’autres ministres qui assurent l’intérim et on semble s’en contenter. L’opinion nationale, de son côté, cache mal son détachement de la politique, vu les résultats somme toute médiocres de celle-ci.
La balle est ailleurs…
Selon une source partisane de la majorité gouvernementale, les partis politiques dont les ministres ont été écartés du gouvernement, à savoir le Mouvement Populaire (MP) et le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), auraient déposé chacun sa liste de 4 candidats pour chaque poste vacant auprès du chef de gouvernement. Celui-ci aurait choisi les profils exigés et remis la liste au Cabinet royal.
Le MP écarté ?
Si le PPS semble confiant quant à son retour au gouvernement, bien que son patron ait été écarté, le Mouvement Populaire de Mohand Laenser craint le pire, à savoir d’être invité à quitter la majorité; il en voit comme raison l’éventuel retour du Parti de l’Istiqlal (PI) qui pourrait être appelé à renforcer la majorité gouvernementale. Le PI avait promis de revoir sa position politique. C’était à l’occasion de l’élection de son nouveau Secrétaire général, Nizar Baraka, lors de son dernier Congrès national.
Difficile remaniement
Tous ceux qui évoquent ce mini-blocage du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani n’ignorent pas le fait qu’on ne puisse pas remanier un gouvernement aussi facilement que cela se passe sous d’autres cieux. Mais tout ce blocage et tout ce temps pour remplacer quatre ministres éjectés ?! Et l’«information» circule, ce qui alimente rumeurs et spéculations et offre de la matière aux sites électroniques.
Mohammed Nafaa
