Et c’est malheureusement de cette manière-là que ça commence. La violence à l’égard des femmes est l’une des formes les plus systématiques et répandues de violation des droits des femmes.
Certes, la violence n’est pas là dès le premier jour (enfin généralement). Mais elle s’installe petit à petit et, surtout, d’une manière progressive. La première fois peut être seulement verbale et passe plus ou moins inaperçue. Monsieur pique une crise, insulte, casse un objet… Ce dernier revient avec des excuses, Madame lui en trouvera et puis, fin de l’histoire.
La deuxième fois, un peu plus grave, peut engendrer une bousculade, une gifle… Là encore, Monsieur demande pardon et promet de ne jamais recommencer. Par amour ou plutôt par «stupidité», Madame (la pauvre!) préfère mettre de côté ce petit incident (oui, mettre de côté, car en réalité, elle n’oubliera jamais). Après c’est réconciliation, câlin, moments intimes… Enfin je vous épargne les détails. L’important, ELLE est contente ou croit l’être. En tout cas, cela ne durera pas…
Malheureusement, le cycle de la violence est installé. Ce qui nous ramène à la troisième fois ou plutôt toutes les fois d’après. D’un côté, l’homme qui tabasse, gifle, tire par les cheveux, cause des bleus partout et bien pire encore. Et d’un autre, la femme qui essaie de se défendre (mais en vain), menace de divorcer ou de quitter la maison, mais finit par ne rien faire. Pourquoi? Par amour, pour les enfants, par peur des jugements des autres et de l’échec ou tout simplement par peur de la solitude.
C’est triste, mais c’est la réalité. Par ailleurs, ce qui est anormal, ce sont les propos de certaines femmes qui sont persuadées que la violence des hommes à leur égard n’est autre qu’un signe de virilité, d’amour et de jalousie. Il y en a même celles qui déclarent «adorer ces comportements»: «Ila maklitch l3sa manthennach», en d’autres termes, sans violence, certaines femmes pensent qu’elles ne sont pas importantes aux yeux de leurs hommes.
Finalement, la violence de l’homme à l’égard de la femme peut être définie par l’indifférence et l’insouciance de l’un (l’homme) ou la faiblesse et l’inconscience de l’autre (la femme).
Ce n’est certainement pas de sitôt que nous allons trouver l’explication recherchée, mais espérons qu’un jour, cela pourra changer.