Accord pêche Maroc-UE : Le point de vue des professionnels marocains

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A quelques semaines du lancement des négociations entre le Maroc et l’Union Européenne (le mandat concernant ces pourparlers sera prêt d’ici fin février), certains professionnels de la pêche marocains estiment que le prochain protocole, s’il doit être signé, devra rééquilibrer la balance entre l’UE et Maroc.

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Même si dans les milieux des professionnels, on ne se dit pas opposé au renouvellement de l’accord de pêche Maroc-UE, certaines réserves sont toutefois émises par certains d’entre eux. «L’actuel accord a certes été accepté par la majorité des opérateurs marocains. Le Royaume a pu obtenir certains avantages en ratifiant cet accord. Mais il est à souligner que les Européens restent plus avantagés que les nationaux. Car l’actuel protocole n’équilibre pas la balance en faveur de la partie marocaine», note un opérateur qui a requis l’anonymat. A la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC), on veut la reconduction de l’accord. Mais on tient cependant à faire connaître les conditions de la CNPC pour le renouvellement dudit protocole. Le président de la Confédération, Larbi Mhidi, se veut clair à ce sujet. «On ne peut pas être opposé à cet accord. Mais on ne peut pas non plus être en accord avec ce protocole à 100%».

Selon le président de la Confédération nationale de la pêche côtière, il reste néanmoins quelques aspects à revoir pour le prochain protocole. Pour cet armateur, qui est aussi vice-président de la Chambre de pêche maritime nord, l’actuel accord de pêche interroge sur l’impact qu’il a eu, notamment sur les stocks des ressources halieutiques au Maroc. «Dans les zones où les sardiniers européens ont le droit de pêcher, conformément à cet accord, les stocks commencent à connaître une baisse. Cela est d’ailleurs confirmé par les chiffres avancés par l’INRH», explique Larbi Mhidi. Le prochain protocole, poursuit-il, doit s’assurer que le renouvellement des espèces ne soit pas menacé par l’activité de pêche. «Il est absolument nécessaire que les prochaines négociations tiennent compte de cet aspect. Il faut s’assurer que les opérateurs européens vont utiliser les mêmes moyens de pêche que ceux utilisés par les professionnels marocains pour pêcher. Tant que le Maroc n’aura pas réussi à obtenir la garantie que les navires européens n’opèreront pas avec des moyens qui surexploitent nos ressources halieutiques nationales, celles-ci seront toujours menacées», prévient le président de la Confédération.

Autre aspect à revoir: les quantités à capturer par les Européens. «Ces quantités ne doivent pas être les mêmes par rapport à l’actuel accord. Le nouvel accord sera plus avantageux pour le Maroc si les quantités pêchées sont revues à la baisse. Elles doivent être revues à la baisse de 15%, comme c’est d’ailleurs le cas pour les professionnels marocains qui ont effectivement diminué leurs captures de 15%», souligne le président de la Confédération nationale de la pêche côtière. Pour notre interlocuteur, le prochain protocole -à travers la contrepartie financière annuelle- devra venir en appui au secteur de la pêche côtière et artisanale au Maroc. «Nous demandons à ce qu’une grande partie de cette contrepartie financière profite aux secteurs de la pêche côtière et artisanale. Cet appui sectoriel permettra aux deux secteurs de réaliser de nombreux projets pour le développement du secteur national dans l’ensemble des zones de pêche», dit-il.

A en croire des professionnels approchés par Le Reporter, les prochains pourparlers, même si des sources à l’UE affirment que les dernières réunions tenues à ce sujet à l’Union ont été très positives, devront achopper sur des divergences importantes. «Le Maroc veut certes la reconduction de ce protocole avec l’UE, mais sous réserve de révisions de certains de ses aspects. Il entend même imposer de nouvelles conditions», confie-t-on.

Rappelons enfin que le Maroc coopère dans le domaine de la pêche avec l’Union Européenne depuis les années 1960, alors que le premier protocole remonte à 1988. Dans le cadre de ce partenariat, des accords d’une durée déterminée fixent, entre autres, la contrepartie financière et les quotas par espèces de poisson.

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