Le comité de la vérité et de la responsabilité «sur le meurtre de l’enfant-berger d’Aghbalou» multiplie les actions pour rendre justice au petit berger Mohamed Bouislikhen. Il compte organiser fin octobre «une marche pour la vérité» de «la scène du crime» jusqu’au siège du ministère public à Rabat.
Alors que le mystère entoure toujours l’affaire de l’enfant-berger, Mohamed Bouislikhen, retrouvé pendu, mais à genoux, dans des circonstances pour le moins bouleversantes le 16 juin 2025 près d’un puits à Ait Zaarour, relevant de la commune d’Aghbalou N’Serdann, dans la Province de Midelt, le comité de la vérité et de la responsabilité «sur le meurtre du petit berger» continue de poursuivre son combat pour lever le voile sur ce dossier.
Quelques jours seulement après le sit-in qu’il a organisé devant la Cour d’appel d’Errachidia pour protester contre ce qu’il qualifie de «lacunes et de laxisme» dans cette affaire, ledit comité envisage d’entreprendre une nouvelle action. Il compte en effet organiser fin octobre 2025 «une marche pour la vérité» pour rendre justice à l’enfant-berger Mohamed Bouislikhen.
Les organisateurs de cette prochaine étape vont marcher de «la scène du crime» à Ait Zaarour dans la commune rurale d’Aghbalou jusqu’au siège du ministère public à Rabat, selon nos sources au sein dudit comité.
Pour la famille Bouislikhen et le comité, le scénario d’un meurtre a pris de l’ampleur dés le début. La mère du petit Mohamed était persuadée que son enfant a été tué et qu’il ne s’est pas suicidé comme veulent le faire croire certaines personnes. Ses accusations se portent sur un propriétaire d’une exploitation agricole, très influent à Aghbalou
Dans un entretien téléphonique avec Le Reporter, Kabir Kacha, militant des droits humains et membre du Comité de la Vérité et de la Responsabilité explique que le rejet de la thèse du suicide découle de la contradiction entre ce scénario et les faits sur le terrain.
La famille de Mohamed Bouislikhen ainsi que des témoignages recueillis affirment avoir remarqué que lors des premières heures qui ont suivi immédiatement la découverte macabre, certaines personnes n’ont pas cessé de brouiller les pistes, dit Kacha. Celui-ci s’interroge sur les véritables raisons et motivations de certaines personnes qui adoptent la version du suicide dans le meurtre de l’enfant berger.
Pour lui, «les dix premiers jours qui ont suivi les faits ont contribué à la destruction des preuves, ce qui a conduit à l’effacement de tout ce qui aurait pu révéler la vérité et entrave ainsi la recherche de la vérité».
Ce fait divers devra prendre une nouvelle dimension encore plus inquiétante. Après avoir entendu pour la première fois les parents de l’enfant, jeudi 11 septembre 2025, après qu’ils se soient constitués partie civile, le juge d’instruction commencera à entendre, le 2 octobre prochain, de nouveaux témoins et des personnes que la famille soupçonne d’être liées aux faits.
Le juge d’instruction a reçu les noms de ces personnes à travers la défense de la famille, Souad Brahma, présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).
«Il est prévu que plusieurs autres audiences soient organisées ultérieurement pour la suite de l’enquête. L’instruction se poursuivra avec l’audition de nouvelles personnes, l’examen de preuves et la collecte des éléments nécessaires pour comprendre la nature des faits, avant de déterminer les responsabilités, porter les accusations et prendre les mesures requis dans cette affaire. Une fois cette phase d’instruction close, l’affaire sera ensuite renvoyée devant le tribunal pour les débats et les plaidoiries», explique le militant Kabir Kacha.
D’ici là, le comité de la Vérité et de la Responsabilité, qui a joué un rôle central dans ce dossier, prévoit de tenir dans les tout prochains jours une visioconférence, selon le porte-parole dudit comité, qui continue d’insister sur le caractère criminel de l’incident.
Un dossier à suivre.
N.Cherii