Echange d’amabilités, de surnoms ravageurs et de coups d’éclat, les deux finalistes de la présidentielle française se disputent les indécis et les sceptiques de cette drôle d’élection. Marine le Pen «l’héritière», le FN «l’anti-France», Emmanuel Macron «le visage de la finance», «En Marche!», la «continuité de Hollande»… Dans l’entre-deux tours, les candidats ont redoublé leurs attaques, alors que la France n’a jamais semblé aussi divisée, désorientée…
Les électeurs ont le choix entre un Emmanuel Macron, candidat centriste et pro-européen de 39 ans, et sa rivale d’extrême droite, Marine Le Pen qui a réussi à dédiaboliser le parti de son père.
Car, contrairement à 2002, où Jacques Chirac s’était retrouvé au 2ème tour avec Jean-Maris Le Pen et où les Français s’étaient majoritairement mobilisés pour appeler à voter contre l’extrême droite, cette année, le «Front républicain» semble affaibli, fissuré… Et fait craindre aux observateurs –notamment européens- une victoire de Marine Le Pen qui prône, après le Brexit, le Frexit (sortie de la France de l’Europe).
Les deux candidats jouent donc leur va-tout. Marine Le Pen a accusé Macron d’incarner «En Marche ou crève». Lui a répondu: «Elle a raison: En marche, c’est nous!». Ce qui laisse entendre que l’alternative «crève», c’est le FN.
S’agissant du programme du Front national, «jamais ils n’expliquent comment ils le paieront. Soit ils augmenteront vos impôts, soit ils augmenteront votre dette… Mais il y aura un cocu dans l’histoire, parce qu’ils mentent!», a fustigé Macron, ajoutant: «Le projet de l’extrême droite, c’est la violence extrême contre les opposants politiques… C’est la réduction des libertés, la négation des différences. Cela, ne l’oubliez jamais !».
Réponse de Marine dans un discours virulent devant ses partisans près de Paris: il faut «faire barrage à la finance, à l’arrogance, à l’argent roi (…). Mr Macron, c’est une conception radicale, extrémiste de l’Union européenne. Il veut soumettre la France à la chancelière allemande. Il veut livrer la France à la submersion migratoire, aux vents mauvais de la mondialisation sauvage».
L’écart se resserre entre les deux finalistes. Emmanuel Macron est crédité de 59% des intentions de vote contre 41% pour Marine Le Pen.
Macron et Le Pen dans la dernière ligne droite de l’affrontement
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