Etats-Unis: Elon Musk, la grande énigme de 2025

Tout le monde se demande comment l’imprévisible Donald Trump va entamer son deuxième mandat. Mais il y a une autre incertitude qui monte. Quel sera dans cette deuxième présidence le rôle d’Elon Musk ?

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L’homme le plus riche du monde va imprimer sa marque, c’est sûr. Mais Musk reste un paradoxe. Son génie n’est pas mis en doute, mais son comportement politique et sociétal l’est. Il inquiète en fait la gauche qui dénonce son interventionnisme. On notera tout de même que ceux qui dénoncent les ingérences de Musk libéral réactionnaire sont les mêmes qui n’ont cessé de louer celles de Soros progressiste de gauche, ce qui relativise l’impartialité de leur indignation. Il y aurait de bonnes et de mauvaises ingérences Cqfd.

Musk a sans doute influencé Trump sur son discours sociétal. Ce discours annonce la fin de la domination du wokisme et des théories genrées. Musk, qui a 12 ou 16 enfants, est pour la famille traditionnelle et l’interdiction des transgenres dans l’armée. Il inquiète donc la gauche américaine qui pensait avoir imposé  ses dogmes. Mais Musk va au-delà. Le Président Macron sans le nommer le voit mémé à la tête d’une «nouvelle international réactionnaire», bigre.

Voici comment son action est présentée dans la presse française «Soutien à l’AfD en Allemagne, charge contre le Premier ministre travailliste au Royaume-Uni, proximité avec Giorgia Meloni en Italie… Depuis son engagement dans la campagne de Donald Trump, Elon Musk n’a de cesse de s’infiltrer dans les affaires politiques de différents pays. Le magnat de la tech n’a jamais caché ses sympathies pour les partis populistes européens. Alors que l’influence de l’homme le plus riche de la planète semble désormais sans limite, son plébiscite de l’extrême droite européenne suscite indignation et inquiétude, à deux semaines de l’investiture de son allié et probable futur patron, Donald Trump». Elon Musk s’est ingéré dans la politique britannique en multipliant les attaques contre le parti travailliste au pouvoir depuis juillet. Dernier coup d’éclat en date, une polémique au Royaume-Uni relancée par le milliardaire autour d’une affaire vieille de plus d’une décennie. Dans une série de posts sur son réseau social X, le patron de Tesla a directement ciblé le Premier ministre travailliste britannique, anciennement à la tête du « CPS », le parquet en Angleterre. Il s’en est pris à la gestion par les autorités d’une vaste affaire de viols et d’exploitation sexuelle de plus de 1.500 filles et jeunes filles dans le nord de l’Angleterre pendant des décennies. Dans cette affaire qui avait émergé en 2013, la plupart des responsables étaient des hommes originaires du Pakistan. Or les autorités ont été accusées de ne pas avoir pris la mesure de ces crimes et de les avoir passés sous silence pour lutter contre un effet raciste. Interpellé sur ces attaques, Keir Starmer a défendu son bilan à la tête du CPS, affirmant avoir «rouvert des dossiers» et avoir «présenté les premières inculpations contre un réseau asiatique d’exploitation».

Ce qui retient cependant le plus l’attention c’est son soutien à l’extrême droite allemande. «Seule l’AfD peut sauver l’Allemagne» a lancé le milliardaire américain Elon Musk. Le 8 novembre déjà, il avait traité Olaf Scholz de «fou», dans la foulée de l’éclatement de la coalition gouvernementale en Allemagne le 6 novembre, qui va conduire à des élections anticipées le 23 février.

L’été dernier, en amont des élections régionales dans l’ex-RDA où l’extrême droite a dégagé des scores historiques, il avait dit que les positions de l’AfD ne lui semblaient pas «d’extrême droite». Elon Musk l’a répété vendredi soir (3 janvier 2025): «Bien sûr que ce n’est PAS d’’extrême droite’. Simplement des politiques de bon sens». Et dans la foulée, très peu de temps après que les motivations de l’attentat présumé sur un marché de Noël en Allemagne ont été connues, Elon Musk a republié un tweet qui affirme que «cela est le résultat direct d’une immigration massive non régulée». Musk est bien l’anti Soros.

Twitter, rappelle le journal Le Monde, racheté par le milliardaire Elon Musk, PDG de SpaceX et de Tesla, ne s’appelle plus Twitter mais X. Donald Trump y est de retour, au terme d’une longue absence due à son exclusion du réseau social après l’assaut du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021, mais en fait un usage plus modéré. Ce n’est plus lui qui lance les invectives ; aujourd’hui, c’est Elon Musk lui-même, futur membre de l’administration Trump, qui s’en charge, avec délectation. Les cibles, elles, n’ont pas changé: les dirigeants de grands pays européens alliés des Etats-Unis, de préférence sociaux-démocrates, figurent en haut du tableau de chasse. Avant même l’investiture présidentielle, l’année Trump s’ouvre sur une offensive antidémocratique et anti-européenne menée par E. Musk.

Autre point de vue, celui d’Emanuel Todd dans le Figaro. «Il y a un truc qu’on ne voit pas en Elon Musk: c’est l’homme le plus riche du monde et il est sans filtre. Il ch*e sur les Allemands puis sur les Anglais – je ne sais d’ailleurs pas ce qui va nous tomber dessus à nous Français – mais lui le dit. En réalité, quand vous lisez les géopolitologues américains, c’est ce qu’ils pensent de nous: ils nous méprisent pour notre servilité», assène Emmanuel Todd.

Avec Musk l’imprévisible pour la présidence Trump, c’est bien l’inconnu 2025 puissance 2.

Patrice Zehr

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