Le Prince Albert II de Monaco a indiqué, jeudi 10 octobre 2024 à Tanger, que le destin de l’Afrique, comme celui de toute la planète, est intrinsèquement lié à celui des mers et des océans.
S’exprimant lors de la 2ème édition du Blue Africa Summit, organisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Prince Albert II de Monaco a précisé que le destin de l’Afrique, comme celui de toute la planète, est intrinsèquement lié à celui des mers et des océans, appelant à agir pour répondre aux défis liés aux océans et préserver les mers.
“Les mers sont en effet au coeur des enjeux majeurs de notre avenir”, a souligné le Prince de Monaco, notant que l’on parle des écosystèmes littoraux de zanzibar, des grandes plages du Maroc, des embarcations de pêcheurs qui assurent l’alimentation des populations côtières du Sénégal ou de Gambie, ou encore des navires qui partent du port d’Abidjan chargés de fruits ou de cacao.
“L’avenir de l’Afrique intéresse l’humanité toute entière, et l’avenir des ressources océaniques africaines détermine une grande part de l’avenir de notre planète”, a relevé le Prince de Monaco, ajoutant: “Au delà de l’Afrique, c’est toute l’économie bleue qui a besoin de financement, c’est pourquoi ma fondation a lancé plusieurs initiatives visant à réunir et à flécher des fonds verts des investissements durables”.
“Ocean Innovators Platform” réunit ainsi scientifiques, entrepreneurs et financiers afin d’offrir une expertise solide aux nombreux projets suscités par l’émergence de l’économie bleue et le ReOcean Fund est en phase de mobiliser 100 millions d’euros autour de projets respectueux des mers et capables d’assurer leur avenir, a fait savoir SAS le Prince Albert II, rappelant que la principauté de Monaco accueillera en juin prochain le “Blue Economy and Finance Forum”, qui précédera la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC-3) prévue à Nice.
“Cette mobilisation nous permettra, je le souhaite, de donner enfin à l’économie bleue l’importance qu’elle doit avoir en Afrique, comme partout ailleurs, car c’est ainsi et seulement ainsi que nous préservons nos océans et notre planète”, a affirmé le Prince de Monaco.
« Nous avons aujourd’hui à portée de main des réponses efficaces, capables d’assurer le développement des populations locales sans compromettre l’avenir de leur environnement », a noté, par ailleurs, SAS le Prince Albert II, ajoutant que « ces réponses savent conjuguer le quotidien des hommes et l’avenir de notre planète, de son climat et de sa biodiversité ».
Le Prince de Monaco a affirmé constater, année après année, l’efficacité de ces solutions en Méditerranée et dans le monde, estimant que “des actions résolues parviennent à inverser le cours des choses”.
Le Prince a évoqué trois exemples dans ce sens, le premier étant celui de la pêche. “Pour nourrir une planète de plus en plus peuplée, les ressources terrestres ne suffiront pas. Cela implique de ne plus soutenir les pratiques de pêche qui détruisent l’environnement comme le chalutage en eau profonde, de délimiter des zones d’exclusion nécessaires à la régénération des stocks et à la conservation des espèces, et de manière plus générale de promouvoir des pratiques respectueuses de l’environnement”, a souligné le Prince de Monaco.
Un autre exemple est celui du tourisme, où il s’agit de concilier le temps court des acteurs et le temps long des ressources, a relevé SAS le Prince Albert II, expliquant que la dégradation des écosystèmes, sous l’effet d’un tourisme non maîtrisé menace cette filière à court terme, et qu’à l’inverse, le développement d’activités respectueuses de l’environnement est de plus en plus prisé par les touristes, conscients des enjeux de conservation.
Le Prince de Monaco a présenté comme troisième exemple, les aires marines protégées (AMP), qui apportent un cadre particulièrement adapté au développement d’activités durables respectueuses des milieux naturels, soulignant que leurs bénéfices sont bien connus et avérés: des bénéfices pour la biodiversité avec une augmentation de la densité, de la diversité et de la taille des animaux concernés, des bénéfices pour le climat puisque la bonne santé des écosystèmes marins permet aux océans de jouer leur rôle d’atténuation des changements climatiques, et des bénéfices pour les populations avec la promesse d’une croissance durable.
“Il est donc fondamental que les acteurs économiques se saisissent de ces enjeux et de ces solutions, qu’ils comprennent que l’exploitation déraisonnée et destructrice des ressources ne peut jamais être source de croissance mondiale et durable et qu’ils engagent leurs moyens et leur créativité au service d’un modèle qui assure véritablement l’avenir des océans et donc le nôtre”, a souligné SAS le Prince Albert II.
La deuxième édition du Blue Africa Summit, organisée à l’initiative de l’Académie du Royaume du Maroc, en partenariat avec le Forum mondial de la mer et la Saison bleue, rassemble près de 100 experts scientifiques, acteurs économiques et responsables politiques pour débattre des défis et des opportunités que représente l’océan pour l’Afrique.