Ordures de Casablanca : Les problèmes de décharge contrôlée n’en finissent plus

Décidément le dossier de la décharge contrôlée ne finit pas de s’enliser. Il faudra encore attendre plusieurs mois avant sa mise en service, affirment des élus à la Commune de Mejjatia Oulad Taleb, qui abrite la décharge. En tout cas, apprend-on, ce dossier risque encore de s’éterniser.

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Au Conseil de la ville, on avance pourtant que «tous les travaux ont été finalisés et toutes les installations sont prêtes pour la mise en service de la nouvelle décharge contrôlée». Mais cette exploitation attend toujours l’attestation de conformité qui, à ce jour, n’a pas encore été délivrée par le président de la commune d’El Mejjatia-Oulad Taleb, selon nos sources bien informées.

La demande a été adressée à cette commune depuis environ deux mois. Mais le président de ladite commune refuse pour l’heure d’autoriser l’exploitation de cette décharge, déclare, cette semaine, Mohamed Boukhouima, Conseiller dans cette même Commune. Du moins jusqu’à ce qu’il y ait accord avec la mairie de Casablanca sur plusieurs questions concernant ce dossier qui, depuis plusieurs années, a occupé une grande partie des débats au conseil de cette commune et ce, depuis 2015.

«La commune ne peut pas accorder une autorisation de conformité pour ce dépotoir contrôlé à cause notamment de problèmes techniques», explique Boukhouima, ancien vice- président de la Commune de Mejjatia, ajoutant que les normes du cahier des charges n’ont pas été respectées.

C’est pourquoi, insiste Boukhouima, «la commune de Mejjatia refuse de délivrer l’autorisation pour son exploitation». Notre interlocuteur soutient que le Conseil de la ville n’a pas respecté ses engagements dans ce dossier. «Il y a le flou qui entoure cette affaire. Tout ce qui a été demandé sur le cahier des charges n’a pas été fait», dit-il. L’ancien président, Mohamed Boukhouima a fait savoir qu’«aucune étude d’impact environnemental n’a d’ailleurs été délivrée à la commune», qui est, dit-il, une étape importante dans un tel projet.

Ceci étant, et en attendant l’autorisation de la mise en exploitation de la nouvelle décharge, la situation sur l’ancien dépotoir de Médiouna demeure très inquiétante. Les riverains souffrent beaucoup du lixiviat qui déborde près de la décharge. Ce liquide a même causé des accidents de la route, selon cet élu.

«Des mesures concrètes et urgentes doivent être prises par les responsables du Conseil de la ville. Car les capacités de cette décharge sont saturées depuis bien longtemps», souligne Abdelhamid Ikourd, membre du bureau du syndicat national des collectivités locales et de la gestion déléguée (CDT).

Il dénonce notamment une dégradation des conditions de travail, qu’il juge indignes notamment depuis déjà le début de juillet 2018. «Il peut y avoir plus d’une centaine de camions dont la file s’étire en direction de l’ancienne décharge de Médiouna», souligne Abdelhamid Ikourd, pour qui la situation se tend depuis plus de deux ans.

«Les travailleurs souffrent énormément, surtout quand les camions arrivent au niveau du point de transfert des ordures dans l’ancienne décharge. Le nombre de camions, qui s’y présentent atteint parfois jusqu’à 140. Sachant qu’environ 60 à 70 camions peuvent rester  stationnés à l’entrée de la décharge en attendant leur tour pour accéder  à la zone de transfert des déchets, laquelle est très étroite», s’est lamenté le syndicaliste, précisant que le dépotoir continue d’accueillir plus de 5000 tonnes d’ordures.

Tout cela a beaucoup impacté la situation des travailleurs, a indiqué notre source qui a ajouté que cette situation dure depuis début juillet 2019, soit depuis le démarrage des nouveaux contrats. Les travailleurs des deux sociétés perdent chaque jour jusqu’à dix heures à cause des retards quasi-quotidiens, selon notre interlocuteur.

Pour lui, la situation a aussi impacté l’état technique des camions. Les camions en bout de file doivent patienter six à sept heures et parfois l’opération peut durer jusqu’à dix heures pour atteindre le point de transfert des ordures, explique  Abdelhamid Ikourd.

«Si ça continue, on va revivre la même situation que ce qu’on a vécu durant les années 2017- 2018», craint le même syndicaliste. Ce dernier signale par ailleurs que la grève entamée vendredi  5 mars a été suspendue ce même vendredi, dans la soirée, en raison de l’accord conclu entre les salariés grévistes d’Averda, société de collecte des déchets ménagers à Casablanca et la direction.

Le ramassage des ordures ménagères dans la métropole devait être perturbé au cours de cette semaine. Puisque les grévistes avaient prévu de ne pas assurer la collecte de déchets pour une durée de trois jours. Ces salariés, qui demandaient le paiement de leur salaire, comptaient revenir à la charge cette semaine, si rien n’était fait pour répondre favorablement à leurs doléances.

Naîma Cherii

 

 

 

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