Les transporteurs touristiques sont mécontents et veulent faire entendre leur voix. Après leur sit-in de protestation organisé le 22 novembre à Marrakech et dans plusieurs villes du pays, les membres de la fédération nationale du transport touristique, affiliée à l’Union générale des entreprises et professions (UGEP), brandissent, de nouveau, la menace d’une manifestation nationale. Objet de la colère des transporteurs touristiques : Des autorisations exceptionnelles octroyées– depuis quatre ans par la wilaya- à des investisseurs étrangers propriétaires de Riyad et des hôtels dans la ville de Marrakech, explique-t-on à la fédération, chez qui la colère atteint son paroxysme.
C’est la concurrence de ces gens que semble contester les membres de cette fédération. «On institutionnalise ainsi la concurrence déloyale. C’est inacceptable !», a dénoncé Mohamed Bamansour, Secrétaire national de la Fédération national des transporteurs touristiques. Ce professionnel explique que de par l’ampleur que commence à prendre la concurrence déloyale de ces « concurrents » aux entreprises de transport touristique à Marrakech, il est nécessaire d’intervenir de manière urgente pour sauver le secteur. « Nous attendons davantage de transparence de la part du ministère », dit ce professionnel, qui indique que ces «concurrents» ne doivent transporter que les touristes étrangers. «Or, il se trouve que ces gens ne respectent pas le cahier des charges. Ils exercent chaque jour comme nous. On ne comprend pas pourquoi il n’y a pas de contrôle vis-à-vis de ces personnes qui font de la concurrence déloyale à plus de 300 sociétés de transports touristiques qui opèrent au niveau de la ville de Marrakech», s’interroge ce même professionnel, qui accuse certains fonctionnaires de la wilaya de complicité.
Pour rappel, un sit-in a été organisé, il y a quelques semaines pour déplorer les retombées négatives sur leur profession. Le 22 novembre 2018, ils étaient nombreux à manifester dans plusieurs villes du Maroc et devant l’aéroport de Marrakech. Leurs craintes: l’arrêt d’activité pour bon nombre d’entre eux et la hausse de la concurrence. Ce mouvement de protestation visait notamment à interpeller le département de Mohamed Sajid sur le flou qui entoure l’octroi de ces autorisations exceptionnelles à des propriétaires de Riyad et d’hôtels à Marrakech. Suite à ce mouvement, une réunion a eu lieu, lundi 26 novembre, à la wilaya de Marrakech pour débattre de ce problème ainsi que des autres difficultés soulevées par les professionnels du transport touristique lors de cette même rencontre, souligne Mohamd Bamansour.
« Lors de cette réunion, le wali nous a promis de trouver des solutions aux difficultés rencontrées par les professionnels du transport touristique à Marrakech. Nous espérons que cette réunion puisse porter ses fruits », précise-il. Car, dit-il, « si la situation ne change pas, nous allons vers la catastrophe ». C’est pourquoi, a-t-il ajouté, non sans colère, « nous comptons organiser une grève nationale bientôt et un sit-in devant le ministère de tourisme pour rendre nos autorisations d’exercer le transport touristique».
A la question des autorisations exceptionnelles, s’ajoute plusieurs autres problèmes, dont celui du transport touristique clandestin, indique-t-on à la fédération nationale du transport touristique. « Il y a des personnes qui exercent l’activité en toute illégalité », crie le secrétaire national de la fédération, qui indique avoir adressé plusieurs lettres pour interpeler les autorités compétentes sur ce sujet.