Le Premier ministre jordanien Hani Mulqi a été contraint à la démission lundi 4 juin 2018 après plusieurs jours d’une contestation populaire, inédite depuis des années, ciblant un projet de réforme fiscale et une hausse des prix.
A la tête du gouvernement depuis mai 2016, « Hani Mulqi a présenté cet après-midi sa démission au roi, qui l’a reçu au palais (…) et l’a acceptée », a indiqué une source gouvernementale. Le Roi Abdallah II a parallèlement désigné le ministre de l’Education, Omar al-Razzaz, pour former un nouveau gouvernement, selon la même source.
Alors que la Jordanie est sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) pour mener des réformes et réduire ses déficits, un récent projet fiscal et la hausse de certains prix ces derniers mois ont suscité un mouvement de contestation grandissant contre le gouvernement de Mulqi.
Ces derniers jours, des milliers de personnes se sont rassemblées en soirée devant les bureaux du Premier ministre à Amman, réclamant sa démission avec des slogans tels que « Le peuple jordanien ne s’agenouillera pas » ou « Le peuple veut la chute du gouvernement ». Ce mouvement de contestation est le plus important depuis fin 2011 dans ce pays de quelque 10 millions d’habitants, et des manifestations ont aussi eu lieu dans d’autre villes.
Le FMI a approuvé en 2016 une ligne de crédit de 723 millions de dollars (617 millions d’euros) sur trois ans. En contrepartie, la Jordanie s’est engagée à mettre en place des réformes structurelles pour entre autres réduire progressivement sa dette publique à 77% du Produit intérieur brut (PIB) d’ici 2021, contre 94% en 2015.